Construire Mars 2022

auxiliaires dans nos espaces verts. La première règle est l’observation. Plus on regarde ses plantes pousser et mieux on les protège. Déjà parce qu’on peut réagir rapidement. « La nature est bien faite, mais elle est complexe, souligne Jean-Louis Bossard. Travailler avec les insectes, c’est beaucoup d’observation. Nous avons embauché une personne dédiée aux insectes, et une fois par semaine, six personnes font le tour de l ’exploitation pour observer ravageurs et auxiliaires. » Les insectes réagissent vite, leurs cycles sont courts, surtout en été, d’autant plus si l’humidité est élevée. Autre conseil essentiel : « La diversification. Nous avons trop artificialisé les milieux agricoles en déséquilibrant tout, constate Hervé Jourdan, de l’IRD. Le modèle sur lequel nous aimons nous baser c’est le jardin mélanésien dans lequel il y a peu de problèmes phytosanitaires. » « Pour maintenir la faune auxiliaire, la diversité dans un jardin, c’est la base », renchérit Christian Mille de l’IAC. 53 L’hôtel à insectes : fausse bonne idée ? Depuis quelques années, on entend parler des hôtels à insectes. En Europe, l’idée fait fureur pour aider les petites bêtes à s’installer confortablement dans les jardins. Le principe est simple : une petite construction en forme de maison pour le côté ludique, avec différents matériaux, chacun se prêtant à accueillir différentes sortes d’insectes. Comme des tubes de bambou pour les guêpes maçonnes. Il est évident que les matériaux utilisés doivent absolument être neutres, sans aucun produit chimique qui pourrait tuer les insectes ! Des hôtels à insectes sont en vente dans certains magasins de déco ; attention à bien vérifier qu’ils n’utilisent pas de produits chimiques ! L’hôtel à insectes présente un intérêt éducatif et ludique évident pour les humains. Mais pour les insectes, son rôle est controversé. En effet, si plusieurs insectes logent au même endroit, les risques de développement de parasites et de maladies sont plus grands, et la lutte pour la nourriture s’intensifie. De plus, en NouvelleCalédonie, les quelques hôtels à insectes installés n’ont pas fait l’unanimité auprès de nos bestioles calédoniennes qui semblent préférer la vie naturelle à celle des hôtels, aussi luxueux soient-ils. Dossier Outdoor © AD Suite p.54

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