Construire Mars 2022

Arrêtez les insecticides ! Lorsque le Jardin Calédonien s’est lancé dans la lutte biologique, il a commencé par remettre de l’herbe sous les cultures hors sol et planter des haies d’arbustes autour des parcelles. Dans son livre Animaux nuisibles et utiles des jardins et vergers de Nouvelle-Calédonie, Christian Mille conseille dans la rubrique Gestion des auxiliaires d’enherber « les inter-rangs des vergers avec des espèces herbacées florif ères (…). La présence de pollen est indispensable aux acariens prédateurs ». L’entomologiste incite également les professionnels à planter des haies coupe-vent (notamment avec des bois de fer et des gaïacs) et à pailler. À l’échelle d’un jardin de particuliers, c’est la même chose. Certes, on peut tondre, mais laisser quelques parcelles un peu en friche, mêler différentes sortes de plantes, cela fait venir les auxiliaires mais aussi les ravageurs qui ne mangeront pas les superbes fleurs de la collection de Tatie Yvette. Et même les oiseaux apprécieront. « Un jardin propre, c’est le pire », souligne Hervé Jourdan. Autre conseil essentiel, et évident : « Arrêtez les insecticides ! Les auxiliaires sont les premiers à en pâtir », insiste l’entomologiste. En résumé : on diversifie les plantes dans son jardin, en insistant toujours sur les plantes endémiques, indigènes, et en dernier, on installe des plantes importées. 54 Un livre en préparation Nos deux scientifiques Christian Mille, entomologiste à l’IAC et Hervé Jourdan, écologue des insectes à l’IRD, rédigent actuellement un « Guide agroécologique pour reconnaître, protéger et favoriser les auxiliaires des cultures en Nouvelle-Calédonie ». Le livre présente les insectes auxiliaires par catégorie : les prédateurs, les parasitoïdes, les agents entomopathogènes et les pollinisateurs. Puis viennent les conseils pour favoriser le développement de ces insectes au jardin. Un chapitre est également dédié aux autres moyens agroécologiques. Le livre devrait paraître dans le courant de l’année. Après Animaux nuisibles et utiles des jardins et vergers de NouvelleCalédonie, Christian Mille, de l’IAC, s’associe à Hervé Jourdan de l’IRD pour rédiger « un guide agroécologique pour reconnaître, protéger et favoriser les auxiliaires des cultures en NouvelleCalédonie », à paraître dans le courant de l’année. Le thrips prédateur Les thrips ont une mauvaise réputation au jardin. Pourtant, il existe des thrips ravageurs et des thrips auxiliaires, des prédateurs. Pour attirer les thrips entomophages, on laissera pousser des amarantes qui favorisent et préservent la venue des thrips phytophages. L’acarien prédateur, le typhlodrome Cette espèce est reconnue mondialement pour son efficacité en tant qu’auxiliaire. Elle est même élevée par des sociétés à travers le monde. Long d’un demi-millimètre, le typhlodrome dévore essentiellement les acariens phytophages. À chaque étape de sa vie, l’acarien est en quête de sa nourriture : les autres acariens. Dossier Outdoor © AD Suite p.56 Amarante

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