Auto - Moto - Bato | Mai 2022

44 AMB : Une poignée de fidèles ont été tes copilotes. Que penses-tu du rôle du navigateur ? J.L.L. : Mes navigateurs ont été notamment Jean-Noël Pinsat, Gérard Yamamoto, Guy Gérard, Yves May, Thierry Coursin, Bernard Transin, Éric Fayard, Robert Christian, Bill Hayes, Rob Scott, Ben Searcy, Michel Gaspard… Les principaux étaient Éric Johnston, puis Charly et Cyril Brinon. Éric avait la science de la course, l’analyse, et il me connaissait bien. Pour moi, un copilote doit être bon avant, pendant et après la course. La prise de notes, l’assistance, l’annonce des notes, le debrief, son rôle est primordial. Aujourd’hui, je cours avec Jean-Yves Morelli. On s’entend parfaitement et on partage tout. AMB : Comment as-tu réussi à mener une carrière de pilote et à gérer tes activités professionnelles en même temps ? J.L.L. : Au début, je travaillais avec mon père soit à la librairie, soit aux Nouvelles. Après j’ai monté Alfa Romeo, je me suis débrouillé tout seul. Mais je n’ai jamais cessé de courir. J’avais de bonnes équipes chez Almameto, je pouvais déléguer et partir pendant une dizaine de jours. Je me suis marié en 1993, mais avant ça je n’avais pas de vie de famille. Heureusement Isabelle me laissait faire, et elle m’accompagnait quand elle pouvait. Ma fille aussi. Quand je rentre dans la voiture, j’oublie. Je ne me prends pas la tête avec un truc qui ne va pas. J’ai appris ça. La compétition, il faut rester concentré, savoir s’isoler. Et ça j’aime bien, parce que ça me permet de vraiment couper. Sinon j’ai du mal. Dans la vie, faut toujours que je pense à quelque chose. Quand je m’assois dans le baquet, je suis un autre homme, je switche en mode rallye. Je suis chez moi. AMB : Comment considères-tu la nouvelle génération de pilotes ? J.L.L. : Ce sont de bons pilotes. Malheureusement ils ne peuvent plus s’entrainer comme on le faisait parce qu’il n’y a plus de routes en terre. Nous, on conduisait sans arrêt, j’ai fait la Calédonie en long, en large et en travers, c’est le cas de le dire ! Et puis, ils sont peut-être un peu moins passionnés que ce qu’on était. Pour nous, il n’y avait que le rallye, on ne pensait qu’à ça. Et puis on avait de vrais rallyes, pas des petites coursettes comme on fait aujourd’hui. Même si c’est dur de faire des rondes à Tomo sous le soleil, ce n’est pas l’ambiance des rallyes, ce n’est pas l’aventure ! Katricoin la nuit, le brouillard dans Nassirah, la Mérétrice, tu faisais ça, tu savais ce que c’était que l’aventure ! AMB : Finalement, préfères-tu rouler avec une voiture de course des années 1970 ou une d’aujourd’hui ? J.L.L. : (Longue hésitation) Celles d’aujourd’hui sont plus efficaces, avec leurs 4 roues motrices par exemple. Quand je m’assois dans le baquet, je suis chez moi UN PALMARÈS ÉLOQUENT ! Première victoire : 4e Safari Calédonien 1971 Catégorie Tourisme 13 victoires au championnat de Nouvelle-Calédonie des rallyes 1979, 1980, 1981, 1991, 1994, 1996, puis 1997, 1998, 2001, 2005, 2007 et 2009, et enfin en 2015 Total de 64 victoires en championnat néo-calédonien entre 1971 et 2021 4e du championnat Asie-Pacifique des rallyes (APRC) en groupe N en 2002 3e de la première édition de la Coupe du Pacifique des rallyes en 2008 2e de la Coupe du Pacifique des rallyes en 2015 7 épreuves du WRC, 6 en Nouvelle-Zélande et 1 en Australie 7e au classement général néo-zélandais en 1982 + de 30 épreuves en APRC (championnat Asie-Pacifique des rallyes) = Un ratio de 62% de victoires ! PILOTE Rally only Photo : Roger Waint i l igon Safari 1979 avec Eric Johnston sur Datsun KP710 Au Motogard Rally en 1980 avec Eric Johnston sur Datsun 160J Au Motogard Rally en 1982 avec Eric Johnston sur Ford Escort RS 1800 Photos : col lect ion Jean-Louis Leyraud

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