Auto - Moto - Bato | Mai 2022

43 PILOTE Rally Only AMB : Était-ce une difficulté d’être le fils du président de l’Association sportive de l’Automobile club de Nouvelle-Calédonie en 1975 et de l’organisateur des safaris entre 1975 et 1979 ? J.L.L. : Oui. Beaucoup de mes adversaires ont pensé que je jouissais de favoritisme. En vérité, mon père était rigoureux sur la règlementation. C’est vrai qu’il m’a toujours soutenu, notamment en m’aidant financièrement au début. Mais même s’il prenait facilement mon parti, il s’est bien gardé de me mettre en porteà-faux sur des révélations de combines. Et puis le temps a passé, j’ai duré, et j’ai continué à faire mes preuves. Les critiques se sont atténuées. AMB : Comment as-tu vécu la fin des safaris ? J.L.L. : Mal. C’est venu du fait qu’il y avait moins de concurrents, que les budgets de participation avaient très fortement augmenté, sans que le soutien de la fédération ne soit revu à la hausse, et qu’une deuxième association de sport automobile avait vu le jour pour tenter d’appliquer des méthodes moins onéreuses. Mais les coûts sont incompressibles et la réalité a rattrapé les bonnes volontés. Par deux fois, les rallyes se sont éteints. Aujourd’hui, il faut un million de francs pour organiser une course. C’est pour ça qu’il nous faut une vingtaine d’équipages à chaque fois. Depuis que j’ai repris la présidence de l’ASANC, on bénéficie de quelques aides et le nombre de concurrents s’est étoffé. Pour combien de temps ? AMB : Tu as remporté de nombreuses victoires dans le championnat calédonien. Quel a été ton rallye préféré sur le territoire ? J.L.L. : J’ai remporté treize championnats de Nouvelle-Calédonie des rallyes depuis 1979 et je comptabilise 64 victoires sur le territoire. En tant que pilote, celui que j’appréciais le plus c’était le rallye des Cols, parce que justement on faisait tous les cols. Le prologue se déroulait au Kuendu Beach et on partait de nuit pour revenir de jour. Contrairement au safari, il n’y avait pas de mauvaises routes. Un pilote de rallye doit s’adapter à tout, mais là où je suis le plus à l’aise c’est sur le très rapide, sec et glissant. AMB : Tu t’es beaucoup engagé dans des compétitions internationales, quel est ton bilan ? J.L.L. : En 1972, j’ai fait mon premier rallye à l’étranger avec Guy Gérard, le Heatway en Nouvelle-Zélande sur une BMW 2002 Ti de série, un peu préparée. 4 000 km au total, 2 000 km de spéciales, jour et nuit, sans reconnaissance ni prise de notes, j’ai terminé 8e. Au total jusqu’en 2015, j’ai participé à 32 rallyes internationaux, dont 4 épreuves en WRC et 12 compétitions comptant pour l’APRC (le Championnat d’Asie-Pacifique des rallyes pour la FIA) en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Japon et en Thaïlande. J’ai obtenu une quatrième place dans le groupe N de l’APRC en 2002 (8e au général), je suis monté en 2008 sur la troisième marche du podium de la Coupe du Pacifique des rallyes (classement régional de l’APRC) et sur la seconde en 2015. Première course sur Fiat 124 Spider avec Jean-Noël Pinsat au 4e safari 1971 Photo : col lect ion Jean-Louis Leyraud Photo : col lect ion Jean-Louis Leyraud En 1973 à l’école de pilotage Elf/ Paul Ricard Photo : Gérard Dinet - Les Nouvel les Calédoniennes Au safari 1973 avec Thierry Coursin sur Ford Escort 1300 Au Heatway Rally de 1975 en Nouvelle-Zélande avec Thierry Coursin sur BMW 2002 Ti Alpina Photo : col lect ion Jean-Louis Leyraud

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