Femmes : Mai 2018

33 invitée « L’humain est important » Fille d’entrepreneurs, elle s’est toujours défendue de reprendre sa propre société. « Trop d’angoisses, de nuits blanches, de soucis à la maison », résume-t-elle. Mais le challenge la motive. Elle se forme avec HEC dans les domaines qu’elle ne maîtrise pas encore et, à 45 ans, se décide à racheter Goudrocal avec son associé. « L’intérêt d’être à deux permet d’avoir des échanges et des visions plus riches que quand on est seul. On ne rapporte pas les soucis à la maison », continue-t-elle. Son entreprise, Goudrocal, est spécialisée en VRD (Voirie et réseaux divers) intervenant en sous-sol et sol avec l’installation des réseaux secs ou humides (OPT, EEC, eaux pluviales, eaux usées…). Enfin, elle pratique l’application d’enrobé à chaud ou autres revêtements de chaussée. Aujourd’hui, la dame est incollable sur le macadam : « Une préparation du sol est nécessaire avant toute application d’enrobé, il faut préparer le support : décaissement, mise en œuvre d’une couche de forme (pentes ...), et ensuite pose de l’enrobé à chaud. » Ce qu’apporte le féminin dans le BTP ? « Moins de testostérone autour des tables », répond d’un trait Elisabeth. Dans le BTP en Nouvelle-Calédonie, les femmes sont rares. « La conciliation entre la vie de famille et la vie professionnelle ne me pose pas de problèmes car je l’ai toujours bien gérée. La grossesse n’est pas une maladie. Ça dépend de la manière dont on vit les choses, si on est chef d’entreprise ou salarié impliqué, il n’y a pas de raison que ça nous freine. » Même si son parcours peut inciter des jeunes filles à suivre cette voie, la chef d’entreprise met en garde : « Être chef d’entreprise émane d’une vraie envie, le risque financier et pénal est très important, il ne faut pas l’oublier et rester suffisamment fort. Le plus important est de trouver son équilibre », conclut-elle. Noémie Debot-Ducloyer © A.-E.D

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