Femmes | Février 2018

14 éQuilibRe Rire,le meilleur remède On le sait : rire, c’est bon pour la santé et pour le moral. Mais on n’a pas souvent l’occasion de se « payer une bonne tranche de rigolade ». Et pourtant, les bienfaits du rire sont nombreux et c’est prouvé ! Alors, même si vous n’êtes pas d’un naturel joyeux ou si vous pensez n’avoir aucun sens de l’humour, laissez-vous tenter par le yoga du rire. Le yoga du rire est un concept défini il y a une vingtaine d’années par un médecin indien, le docteur Madan Kataria. Cette pratique s’impose par sa facilité à installer un bienêtre complet chez les participants. Techniquement, le yoga du rire combine des rires sans raison avec des respirations yogiques (pranayama). N’importe qui peut rire sans raison, sans recourir à l’humour ou à des blagues. Est privilégié un rire simple, dans un premier temps abordé comme un exercice en groupe et qui va se transformer rapidement en rire réel et contagieux. Le concept est basé sur un fait scientifique : le corps ne fait pas la différence entre un rire spontané et un rire simulé. On obtient les mêmes avantages physiologiques et psychologiques. Nous avons rencontré Christine Maître, professeur de yoga, qui organise des séances de yoga du rire. Elle nous explique le déroulement d’une séance type : « On commence à l’heure pile parce que le rire, il faut le prendre au sérieux ! » Et puisque c’est sérieux, il y a des règles à respecter : On ne doit pas parler sauf si le jeu demande de la parole. « En général, cette parole est dite soit en bishlamar soit avec le nez pincé… Bref, on ne comprend rien. » Se regarder dans les yeux en donnant le meilleur de soi-même. Ne pas se moquer et se respecter soi-même et respecter les autres. Pratiquer avec enthousiasme. Se jeter à l’eau « Je débute avec une petite présentation du yoga du rire puis je donne le déroulement de la séance », poursuit notre interlocutrice. Dans un premier temps, on va évacuer les tensions avec des petits exercices de respiration et des mouvements… « C’est le temps du lâcher prise. » Le deuxième temps sera la phase des jeux. « Il ne faut pas se placer en tant que spectateur, sinon, vous passez à côté, alerte Christine. Il faut se jeter à l’eau en oubliant préjugés et qu’en dira-t-on… En général, au bout de deux à trois minutes, tout est tombé, les gens ont oublié leur carapace. » Pour éclairer notre lanterne, Christine expose quelques jeux : « par exemple, on tape dans ses mains en se regardant dans les yeux ou on démarre une moto (avec une respiration à trois temps). On dit yoga du rire parce que c’est le souffle qui est mis sur un mouvement. On boit des verres avec de l’eau euphorisante, on fait des haies d’honneur, on imite le marcheur tiré par son chien, le beurrage d’une biscote…» Des jeux qui sortis de leur contexte ne disent peut-être pas grand-chose mais qui ont fait leurs preuves. « Si on se fait des scénarios catastrophiques, le corps en subit les conséquences et inversement, insiste Christine. On ne rit pas parce qu’on est heureux, on devient heureux parce qu’on rit. J’ai eu des gens qui n’avaient pas ri comme ça depuis 20 voire 30 ans. Dans notre quotidien, on rit avec une raison. Ici, on rit sans raison. » Le Journal Tintin avait des lecteurs « de 7 à 77 ans ». Christine a des pratiquants de 7 à 91 ans. C’est dire…

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