Femmes : Novembre 2017

Le Caire, désignée ville la plus dangereuse pour les femmes C’est une étude qui tombe à point nommé, alors que l’industrie hollywoodienne et d’autres secteurs tels que la mode, les médias et le sport sont embourbés dans des scandales de harcèlement sexuel, en particulier l’affaire HarveyWeinstein. La fondation Thomson Reuters vient de publier les résultats d’une étude faite entre le 1er juin et le 28 juillet dernier, étudiant dix-neuf mégalopoles et la place des femmes dans celles-ci. L’étude repose sur quatre critères : l’accès aux soins médicaux, les violences sexuelles, les pratiques culturelles et les opportunités économiques. Sur les dix-neuf grandes mégalopoles passées au crible, Le Caire arrive en tête, remportant haut et fort la palme de la ville la plus dangereuse qui soit pour les femmes. Suivent ensuite les villes de Karashi (Pakistan), Kishasa (République démocratique du Congo), Delhi (Inde), Lia (Pérou), Mexico (Mexique), Dhaka (Bangladesh), Lagos (Nigeria), Jakarta (Indonésie) et Istanbul (Turquie). Pourquoi Le Caire ? Selon la fondation, la mégapole égyptienne cumule les défauts. Sur les quatre critères établis, la ville est en très mauvaise posture dans trois d’entre eux. Les pratiques culturelles font notamment débat. En cause, les nombreuses mutilations génitales subies par les Égyptiennes, mais également l’infanticide très fréquent des filles et les mariages forcés des mineures. Ce qui explique pourquoi Le Caire arrive en bas du classement des pratiques culturelles. La situation économique des Égyptiennes est également très préoccupante. Les femmes ont ainsi été les premières touchées par le chômage après le Printemps arabe. Leur participation au marché du travail a donc reculé. Elles étaient 23 % en 2016, contre 26 % en 1990. Leur situation économique étant difficile, l’accès aux soins est compromis. De ce fait, Le Caire occupe la troisième place en partant du bas de l’accès aux soins médicaux. Source Marie-Claire Défiler pour dénoncer Elles sont huit. Huit femmes victimes d’attaque à l’acide au Bengladesh qui ont accepté de défiler à Londres pour dénoncer ces atrocités. Le choix de la capitale britannique n’était pas le fruit du hasard puisque ce type bien précis de violence à l’encontre des femmes ne cesse d’augmenter au Royaume-Uni alors qu’il connaît une nette diminution partout ailleurs dans le monde. Elles n’avaient jamais dépassé les frontières de leur pays jusqu’alors. Huit Bangladaises ont courageusement accepté de voyager jusqu’à Londres pour « briser la culture du silence pour toutes les femmes et filles partout dans le monde qui vivent dans la peur de la violence ». La plus jeune d’entre elles a 15 ans. Le 10 octobre, le défilé « Le parcours des combattantes », organisé par la créatrice de mode bangladaise Bibi Russell, mettait en lumière des femmes qui, en temps normal, sont dans l’ombre, se cachent et sont rarement entendues. La créatrice revient sur l’enjeu de ce défilé et l’importance de montrer ces femmes : « Je veux les voir être respectées, avoir des droits égaux et être inclues dans la société. Je veux avant tout que leur dignité humaine soit restaurée [...] J’ai vu leur éclat et leur beauté, je veux les montrer au monde ». Car les attaques à l’acide envers les femmes sont évidemment d’une cruauté et d’une lâcheté totales, mais elles reflètent aussi une mentalité sexiste et patriarcale. Les pays les plus concernés par ces attaques sont l’Afghanistan, l’Inde, la Colombie, le Pakistan ou encore le Bangladesh. Le corps des femmes est marqué à jamais par des stigmates qui les écartent du monde, les isolent. Et souvent, ce genre d’attaque au vitriol sont provoquées par des amoureux éconduits. Source Auféminin ACTUS 6

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