Femmes : Octobre2017

mUSiQUE LES SoUL SiStAS Sont DE REtoUR Après des tournées aux états-Unis, en Australie et au Japon, le groupe Ibeyi revient avec Ash, qui témoigne de l’épopée vécue par les sœurs franco-cubaines, Naomi et Lisa-Kaindé Diaz, depuis le succès de leur premier album. Ash est donc rempli d’une énergie nouvelle, avec plus de groove, d’électronique et d’invités. Un album intense, puissant et engagé, sur lequel elles ont samplé le beau discours anti-sexiste de Michelle Obama de 2016. Respect ! Ash, Ibeyi. Sorti le 30 septembre. CULTUrE SUR LA PiStE DE PAttY HEARSt En février 1974, Patricia Hearst, petite-fille du célèbre magnat de la presse william randolph Hearst, est enlevée contre rançon par un groupuscule révolutionnaire dont elle ne tarde pas à épouser la cause, à la stupéfaction générale de l’establishment qui s’empresse de conclure au lavage de cerveau. Professeure invitée pour un an dans une petite ville des Landes, l’Américaine Gene neveva se voit chargée de rédiger un rapport pour l’avocat de Patricia Hearst, dont le procès doit bientôt s’ouvrir à San Francisco. Un volumineux dossier sur l’affaire a été confié à Gene. Pour le dépouiller, elle s’assure la collaboration d’une étudiante, la timide violaine, qui a exactement le même âge que l’accusée et pressent que Patricia n’est pas vraiment la victime manipulée que décrivent ses avocats... Avec ce roman incandescent sur la rencontre décisive de trois femmes « kidnappées » par la résonance d’un événement mémorable, Lola Lafon s’empare d’une icône paradoxale de la story américaine pour tenter de saisir ce point de chavirement où l’on tourne le dos à ses origines. Servi par une écriture incisive, Mercy, Mary, Patty s’attache à l’instant du choix radical et aux procès au parfum d’exorcisme qu’on fait subir à celles qui désertent la route pour la rocaille. Mercy, Mary, Patty, Lola Lafon. Éditions Actes Sud. RomAn CinÉmA éLogE DE LA DAmE En noiR La forme en surprendra beaucoup. Barbara, de et avec Mathieu Amalric, s’éloigne considérablement d’un biopic classique. Alors si vous espérez voir un film semblable à La Môme, vous risquez de vous sentir perdue. Barbara n’est pas le récit d’une vie. On ne croise pas trois actrices, trois Barbara, chacune incarnant l’enfance, l’adolescence et enfin la maturité. dans ce film, pas de construction chronologique des événements. nul n’assistera à la naissance du personnage. Pas de genèse. On ne verra pas les déménagements de la famille de Jacques Serf, son père, juif alsacien et de sa mère Esther Brodsky. rien de l’Occupation et des subterfuges pour échapper à la traque nazie. Mathieu Amalric ne montrera pas non plus l’inceste du père sur la jeune Barbara. Une relation que la chanteuse évoquera avec pudeur plus tard. Beaucoup d’analyses feront le lien entre les paroles mystérieuses de L’ Aigle noir et ce traumatisme. d’autres y verront une allusion à l’aigle du iiième reich. Pas de premières notes, pas de premier piano, pas de découverte de la célébrité... Barbara évite les figures imposées et le modèle du genre. Le film se construit comme une mise en abîme. On y suit l’histoire de yves Zand (Mathieu Amalric), un réalisateur profondément amoureux de la chanteuse et qui est l’élu : il va pouvoir réaliser un biopic sur son idole. Brigitte (Jeanne Balibar), une actrice de grande renommée revenue de sa carrière aux états-Unis, sera sa Barbara, la ressemblance entre les femmes étant frappante. La force de Barbara est dans l’impression que le film donne. La vie de la chanteuse n’est pas disséquée, son intimité est préservée et le mystère demeure. Barbara, de et avec Mathieu Amalric et Jeanne Balibar. Sources : Elle, RTL, Grazia 66

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