Femmes : Septembre 2017

Dossier 14 Quoi de mieux pour éveiller la curiosité des enfants par rapport à l’alimentation durable et locale que de les inviter à planter des fruits et légumes, à les voir grandir au jour le jour pour ensuite les cuisiner et les goûter ? Quoi de mieux que de leur faire mettre les mains dans la terre pour les initier à la nature ? L’introduction au jardin potager dès le plus jeune âge apparaît comme une réponse évidente aux préoccupations environnementales et alimentaires du XIXe siècle. Ainsi, chaque année en Métropole et en Nouvelle-Calédonie, de nouveaux enseignants se lancent dans des projets de jardinage avec leur classe. Et de la simple observation de la germination d’une graine jusqu’à la réalisation d’un potager en permaculture, les activités sont plutôt variées. « Nous intervenons dans plus de trente écoles en province Sud cette année, dévoile Christine Pöllabauer, présidente de l’association environnementale Mocamana. De plus en plus d’enseignants, via la DENC, choisissent des animations autour du potager et de la permaculture (voir notre reportage en pages 20 et 21). Il en va d’une volonté certaine de sensibiliser leurs élèves à la fragilité de la biodiversité, aux problématiques liées à l’eau, à l’importance de consommer des produits frais et locaux, etc. Mais les travaux de jardinage servent aussi de point de départ à de nombreuses activités pédagogiques, dans une logique d’éducation au développement durable. » Éveil à la nature Depuis la rentrée 2017, les parents, éducateurs et élèves de l’Ecole Filante ont mis en place un espace potager composé de quatre bacs en bois hors sol, dans lesquels aubergines, tomates, radis ou encore plantes aromatiques s’épanouissent. « Nous voulions miser sur la culture durable, mais j’avoue que je n’y connaissais pas grand chose, raconte Cécile, parent d’élèves très investie dans le projet. C’est pourquoi nous avons appelé Ludo à la rescousse ! » A la tête d’un programme de micro-fermes en permaculture (Perma.NC), Ludovic Saunal est également formateur et intervenant dans ce domaine. Sa passion, il adore la transmettre aux petits (et grands) jardiniers en herbe : « La permaculture est un tout. L’apprentissage se fait de la terre à l’assiette. Il ne suffit pas de jeter des graines et d’attendre que ça pousse ! Les enfants doivent d’abord s’interroger sur les besoins de la terre. Comment la nourrir ? Pourquoi l’aérer, la pailler ? » L’étape “plantation” n’intervient qu’une fois la réalisation des “ lasagnes1 ” dans les bacs effectuée. Une définition de la permaculture La permaculture est une méthode systémique et globale qui vise à concevoir des systèmes (agricoles entre autres) en s'inspirant de l'écologie naturelle et de la tradition. Elle n'est pas une méthode figée mais un “mode d'action” qui prend en considération la biodiversité de chaque écosystème. Elle ambitionne une production agricole durable, très économe en énergie, respectueuse des êtres vivants et de leurs relations réciproques, tout en laissant à la nature “sauvage” le plus de place possible. s Bertille Quintard Bertille Quintard Les enfants en pleine récolte à la Petite école qui regarde la montagne.

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