Femmes : Juin 2017

Sources : Le Monde, Libération, Que Choisir, Huffpost QUESTION SANTÉ Tampons hygiéniques / Coupe menstruelle le match ! Dès les premières règles à l’adolescence, on apprend à mettre un tampon ; un geste technique, impressionnant au début, qui devient rapidement une libé- ration. Bien « appliqué », le tampon se fait oublier, on ne le sent pas et la vie continue. Mais de 13 à 51 ans en moyenne, une femme a ses règles environ 400 fois dans une vie et utilise quelque 11 000 tampons. Pendant 60 000 heures, ses muqueuses sont donc au contact d’une « poubelle chimique » selon le documentaire-choc diffusé sur France 5, Tampon, ennemi intime. Substances chimiques D’innombrables substances ont été retrou- vées dans les tampons dont les fabricants ne sont pas tenus de dévoiler la composi- tion : des dioxines, dangereux polluants selon l’Organisation mondiale de la santé ; un phtalate cancérigène, interdit dans les jouets et les cosmétiques en Europe ; des traces de glyphosate, le très controversé désherbant... Tandis que Libé pointe une législation laxiste et de potentiels conflits d’intérêts, les pétitions en ligne se multiplient pour plus de transparence. En outre, fabriqués à partir de mélanges de rayonne, une matière absorbante blanchie au chlore, les tampons et leurs applicateurs en plas- tique contribuent à la pollution des océans. Pour éviter les perturbateurs endocriniens et les déchets, on opte donc pour des tam- pons bio vendus en pharmacie. Attention, quel que soit le degré d’absorption indiqué sur l’emballage, il ne faut jamais dépasser quatre heures d’utilisation. Choc toxique Le risque, c’est le syndrome du choc toxique (SCT) dont 22 cas ont été signalés en 2014 en France. Dans leur flore vaginale, certaines sont porteuses du staphylocoque doré, qui prolifère quand le fluide menstruel est bloqué et produit une toxine. Le SCT peut entraîner la mort ou l’amputation s’il n’est pas pris en charge dès les premiers symptômes (fièvre, étourdissements, vomis- sements, etc). Du coup, pour la nuit, on choisit plutôt la serviette hygiénique. Et là, même combat, on zappe le plastique de supermarché et on préfère le coton bio. Mieux, on commande sur internet un kit de serviettes lavables avec ses pochettes fashion, proposées par plusieurs marques dont certaines Made in France. On fera ainsi quelques économies. 2 820 000 CFP Pour se fournir en protections hygiéniques tout au long de la vie, et en cachets pour résister à la douleur, les femmes dépensent la modique somme de... 2 820 000 F ! « La cup », petite coupe en forme de cloche terminée par une tige pour la retirer, serait une solution : en silicone ou latex, lavable, elle coûte entre 1 800 et 6 000 F) pour une durée de vie d’environ dix ans. Certaines ne jurent plus que par la cup, économique, écologique et, en plus, très pratique à utiliser : on n’aurait pas besoin de la vider régulièrement... Grave erreur ! Comme avec un tampon, pour éviter le choc toxique, il ne faut pas dépasser quatre heures d’affilée. Quelle galère ! Quelle galère quand on travaille ! « Ne la faites surtout pas tomber. Elle rebondit, écrit la bloggeuse Alex Logan dans un billet hilarant. Ça m’est arrivé une fois, au bureau. Résultat : 45 minutes de nettoyage. On se serait cru dans un Tarantino. (...) me suis rabattue sur ma bonne vieille boîte de tampons. C’était comme si je retrouvais de vieux amis (...) LA COUPE EST PLEINE ! » Sinon, il nous reste le FFI (free flow instinct ou flux instinctif libre) qui consiste à retenir le flux avec le périnée et à le vider aux toilettes... Paraît qu’il faut quand même beau- coup s’entraîner... Allez, bonne chance ! n Inventés en 1937, les tampons qui ont contribué à l’émancipation des femmes sont actuellement décriés. L’heure serait au port d’une « cup » magique. Info, intox ? 50 Cup ou tampon, ne dépassez jamais quatre heures d’utilisation d’affilée. Les tampons, toujours bio, sont plus pratiques pour aller travailler. On garde la cup pour les week-ends à la maison. La nuit, on se rabat sur la serviette, de préférence bio et lavable. Texte : Élodie Lanfroy Illustration de L’Origine du monde, Liv Strömquist, Éditions Rackham, 2016.

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