Femmes : Juin 2017

bon pour l’infantiliser et le déviriliser. La palme revient à Silvio Ber- lusconi qui l’a félicité pour son élection en toute finesse : « Macron est un beau garçon qui a une belle maman. » L’ancien président italien, aujourd’hui octogénaire, a peut-être oublié qu’il était accusé de détournement de mineures et l’amoureux éconduit d’une belle de 50 ans de moins que lui. Age bashing Même Charlie Hebdo a succombé à la déferlante « first granny » d’une certaine presse, en publiant un dessin de Brigitte Macron enceinte. On a beau être Charlie, on aurait préféré que son coup de crayon s’inspire plus habilement du jeune âge de notre Président qui, à 39 ans, fait quand même partie des plus jeunes chefs d’Etat au monde. Même nous, les femmes, avons pris la mauvaise habitude de cacher notre âge, d’en rire et même de mentir : si cela nous échappe, « oupss… », le vilain petit secret honteux. Dans Psychology Today, les experts s’accordent pour dire que l’âge est un facteur de discrimina- tion au même titre que la classe sociale, les origines ou l’orientation sexuelle : alors, stop au age bashing, on annonce son âge sans rougir, même si le machisme ambiant préfère que l’homme soit plus âgé que sa partenaire. #freemelania Comme pour le couple présidentiel français, 24 ans séparent Donald et Melania Trump mais avec une inversion des genres... Or, miroir, mon beau miroir, dis-moi qui, de la first lady ou de la première dame, est la plus heureuse ? Les hastags #freemelania #poormelania se sont multipliés sur le Net dès l’investiture du Président améri- cain, illustrant des photos parlantes du couple : regard baissé et sourire empêché, Melania Trump apparaît esseulée en sortant de la voiture, à la descente de l’avion ou sur le perron d’une résidence, toujours en arrière. L’ex-mannequin d'origine slovène devenue first lady vit seule dans sa tour à New York avec son fils de 10 ans. Vanity Fair a même publié une enquête sur le comportement grossier de Donald Trump pendant sa grossesse : brutal, il lui a commandé de retrouver son corps au plus vite. Ainsi, Melania a peut-être droit dans l’intimité au petit nom de cet autre félidé domestique que son époux a outrageusement réservé aux femmes pendant sa campagne. Sororité Alors, un peu de sororité : s’il faut qu’on nous animalise pour exister, assumons notre félinité, nous sommes toutes des cougars ! D’ailleurs, le parallèle est troublant : le cougar peut voir dans l’obscu- rité. Menacé de disparition, en raison de la pression de l’homme, il est discret et dépense beaucoup d’énergie pour le fuir. Il tente aujourd’hui de reconquérir du territoire. Les civilisations animistes le vénéraient comme un dieu, un chef qui s’impose sans violence, car le cougar est un modèle de persévérance… Tout est dit. #thankyoubrigitte and #freemelania ! Texte : Élodie Lanfroy *Institut national de la statistique et des études économiques, sept. 2016

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