Femmes : Mars 2016

DOSSIER INTERVIEW Quand a été mise en place la Commission de la condition féminine de la province Sud et quel est précisément son rôle ? Il convient de rappeler que les Missions aux droits des femmes ont été mises en place dans chacune des provinces dans les années 1991/92, suite aux accords de Matignon et à la volonté politique de mieux prendre en compte la situation des femmes au sein de ces nouvelles institutions créées dans l’accord. Ces missions étaient, à l’origine, placées sous la responsabilité directe des secrétariats généraux. Pendant une dizaine d’années, elles ont produit un travail important, instauré des structures, engagé des enquêtes, mené des campagnes, initié des associations, etc. Ensuite, chacune a évolué différemment en fonction du contexte et des politiques menées au sein de chaque province. Dans le Sud, c’est en 2006 qu’il a été décidé de créer une commission qui a pour rôle d’examiner la situation spécifique à cette province, cela en concertation avec toutes les tendances politiques. Elle s’est peu réunie jusqu’en 2014, essentiellement autour de visites, de manifestations et d’examens de rapports chiffrés, la province n’étant pas le lieu pour adopter des textes, de compétence territoriale. C’est d’ailleurs la raison qui a prévalu, en 2013, à la création d’une nouvelle commission (des droits de la femme et de la famille) au sein du Congrès, là où sont débattus et votés les textes, commission que je préside aussi actuellement. Quelle s t les principales difficultés et i justices rencontrées par les Calédoniennes à l’heure actuelle ? Les problématiques sont transversales, plurielles et pour la majorité, universelles. Droit à disposer de son corps, lutte contre toute forme de violences, difficultés relatives à la formation et à l’emploi face aux stéréotypes, à la sous-qualification, aux discriminations, à la différence de salaires, difficulté à concilier emploi et vie de famille, emploi et maternité, monoparentalité croissante, problèmes spécifiques face à certains cancers, etc. En Nouvelle-Calédonie, le contexte culturel est prégnant avec la coexistence de deux droits (commun et coutumier), la place des « L’ÉVOLUTION DE LA CONDITION FÉMININE NE PEUT VENIR QU’AU TRAVERS UNE PLUS GRANDE IMPLICATION DES HOMMES SUR LE SUJET » 23 NICOLE ROBINEAU ŒUVRE DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES POUR LA CAUSE DES FEMMES EN NOUVELLECALÉDONIE. PRÉSIDENTE DE LA COMMISSION DE LA CONDITION FÉMININE DE LA PROVINCE SUD, ELLE A FAIT DES VIOLENCES FAITES AUX CALÉDONIENNES SON CHEVAL DE BATAILLE, EN LANÇANT NOTAMMENT LA CAMPAGNE RUBAN BLANC EN 2014, À L’OCCASION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE POUR L’ÉLIMINATION DE LA VIOLENCE À L’ÉGARD DES FEMMES. ENTRETIEN. Interviewde Nicole Robineau, présidente de la Commissionde la condition féminine de la province Sud, présidente de la Commission des droits de la femme et de la famille au Congrès de laNouvelle-Calédonie. © Archive LNC

RkJQdWJsaXNoZXIy MjE1NDI=