Femmes : Mars 2016

Journée de la femme, Journée des droits des femmes, Journée de lutte pour les droits des femmes... On s’y perd un peu quant à la dénomination exacte de cette journée dédiée à la gent féminine. Et les manifestations diverses et variées sous couvert du 8 mars ne nous aident pas franchement à retrouver le sens originel de ce jour spécial. Car il s’agit bien d’une journée de bilan et de contestation, allant à l’encontre des ateliers beauté ou vannerie trop souvent proposés aux femmes ce jour-là. Journée des femmes, d’accord, Journée de la féminité, sûrement pas ! Le 8 mars est malheureusement trop souvent détourné de ses objectifs premiers... D’ailleurs, tous les ans, ça ne rate pas. Le jour J, on a le droit à la traditionnelle blague sexiste : « Aujourd’hui, c’est votre jour, les 364 restants sont pour les hommes ». À croire que personne ne sait pourquoi et comment a été instaurée la Journée des femmes ! Un peu d’histoire s’impose. BILAN L’origine de la Journée des femmes s’ancre dans les luttes ouvrières et les nombreuses manifestations de femmes réclamant pour leurs droits, qui ont agité l’Europe et les États-Unis au début du XXe siècle. Le 8 mars 1910 à Copenhague, au cours de la deuxième conférence internationale des femmes socialistes, Clara Zetkin1, qui s’inspire des manifestations d’ouvrières aux États-Unis, suggère que chaque année un jour soit consacré aux femmes pour marquer leur lutte pour le droit de vote, l’égalité entre les sexes et le droit au travail. La proposition est adoptée à l’unanimité par les 17 pays représentés, mais aucune date précise n’est fixée pour cette célébration. Ce n’est qu’à partir de 1917, avec la grève des ouvrières de Saint- Pétersbourg, que la tradition du 8 mars se met en place. La date est réinvestie avec le regain féministe des années 70. Lors de l’Année internationale de la femme en 1975, l’Organisation des Nations unies commence à célébrer la Journée internationale des femmes le 8 mars. En France, elle est officialisée par le gouvernement socialiste en 1982. Aujourd’hui, cette journée reste brûlante d’actualité. Elle occasionne des manifestations à travers le monde et permet de faire un point annuel sur la situation des femmes dans le monde et dans notre propre pays. Alors, on en est où sur le Caillou ? CALÉDONIENNES ET CITOYENNES En Nouvelle-Calédonie, le féminisme est né dans les années 70, suivant le processus occidental de libération des femmes. Il est Rosie the Riveter (Rosie la riveteuse, en français) est une icône populaire de la culture américaine, symbolisant les six millions de femmes qui ont travaillé dans l’industrie de l’armement et qui ont produit le matériel de guerre. Lors de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement américain lance une campagne pour encourager les femmes à participer à l’effort de guerre, en s’employant comme ouvrières, pour remplacer les hommes partis au front. L’affiche la plus célèbre de cette campagne de propagande fut « We Can Do It! » (Nous pouvons le faire !), créée en 1942 par J. Howard Miller, pour l’entreprise Westinghouse. L’image est vite surnommée « Rosie the Riveter » en raison d’un chant patriotique de 1942 qui porte ce nom. Mais la véritable riveteuse Rosie est une couverture du Saturday Evening Post créée par Norman Rockwell en 1943, qui piétine le livre Mein Kampf d’Hitler en mangeant son sandwich pendant une pause, un énorme pistolet à rivets posé sur ses genoux. Symbole du poids économique naissant de la femme aux États-Unis, le personnage est devenu une icône féministe. Rosie, l’incarnation de la lutte féministe 15

RkJQdWJsaXNoZXIy MjE1NDI=