Femmes : Décembnre 2015 vol. 1

15 Sources Nouvel Obs, L’Express, Le Monde, Huffington Post, Femina Depuis combiende tempsn’avez-vous pas fait le tri dans votre dressing ? Pourquoi accumuler autant d’objets dont vous n’avez aucune utilité ? À quand remonte la dernière fois où vos papiers administratifs ont été classés ? Rien qu’à l’idée de s’atteler à la tâche, vous êtes déjà démotivée... Le désordre est comme un bruit de fond. Pire, un acouphène. La solution ? Un grand remue-ménage, pardi ! Pour la consultante japonaiseMarie Kondo, auteur du best-seller mondial La Magie du rangement, une maison ordonnée est le premier pas vers le bien-être, ou plutôt le « mieux-être ». Avec sa méthode, baptisée KonMari, cette Mary Poppins nipponne a séduit plus de deux millions de lecteurs depuis 2012, sans oublier les conférences qu’elle anime à travers lemonde et les tuto- riels dédiés qu’elle poste sur YouTube. Mais pourquoi un tel engouement ? « Il y a des périodes où l’on ressent le besoin de faire le vide, de voir plus clair, répondMarie Kondo. Cela se traduit souvent par une envie soudaine d’ordre chez soi. » Face aux incertitudes de la vie, nous avons besoinde retrouver le contrôle. D’avoir l’impression demaîtriser notre environnement pour minimiser les aléas de l’existence et leur lot de stress. JE RANGE DONC JE SUIS Le rangement serait non seulement une forme d’introspectionmais aussi de catharsis. En bref, le moyen de redémarrer sa vie sur des bases plus saines. « Si vous rangez tout en une seule fois, et non petit à petit, vous pouvez modifier de manière spectaculaire votre état d’esprit. Le changement opéré est si profondqu’il touche à vos émotions et influe irrésistiblement sur votre mode de pensée et vos habitudes au quotidien », affirme Marie Kondo. Pour cela, la consultante a une règle d’or : ne garder que ce qui nous procure de la joie aumoment présent. Tout le reste doit être jeté ou donné aux bonnes œuvres : les vêtements jamais portés ouqui nenous vont plus, les livres pas encore lus et que nous ne lirons sans doute jamais, etc. Côté pape- rasse, Marie Kondo est impitoyable. Vieux cours de fac, cartes de vœux, factures d’électricité datant des années 90... « Pour trier mes papiers, mon principe de base est de tous les jeter », révèle-t-elle. Sauf les documents contractuels et ceux en cours de traitement, bien entendu (plus d’informations sur quels papiers conserver : www.service-public.fr). DIS-MOI COMMENT TU RANGES, JE TE DIRAI QUI TU ES... Quandil s’agitdenotre intérieur, chacunases petites manies. Conserver, stocker en dépit du bon sens ferait appel à des mécanismes inconscients dictés par des peurs. Selon Marie Kondo, il y aurait quatre catégories principales de « dérangés du rangement ». Tout d’abord, lesphobiquesdusac-poubelle. Leur maison est un bric-à-brac dans lequel s’amoncellent vêtements jamais portés et vieux souvenirs. En se séparant d’un objet, ils ont le sentiment d’abandonner une partie d’eux-mêmes. « Bien que nous sachions intuitivement qu’un objet ne nous attire pas, notre raison fait apparaître toutes sortes d’arguments nous empêchant de le jeter, tels que “J’en aurai peut-être un jour besoin” », analyse-t-elle. Dans la deuxième catégorie, nous retrouvons les « serial stockeurs ». Ils achètent et conservent des quantités astronomiques d’un seul et même produit et transforment leur maison en bunker. Il y a aussi ceux qui peinent à classer leurs documentsadministratifs, qui s’amoncellent sur un coin du bureau. Ce désordre les ralentit et les conduit à un manque de productivité, au travail ainsi que dans leur vie. Dernière catégorie : les « rangeurs spiri- tuels ». En jetant et en remettant de l’ordre dans leurs affaires, ils cherchent à s’alléger l’esprit, à se libérer d’un poids. Le range- ment est considéré ici comme un acte quasi méditatif. « DONNER UN SENS AUX OBJETS » Selon lepsychanalysteAlbertoEiguer, auteur de Votre maison vous révèle et de L’Inconscient de la maison, l’habitat est comme une troisième peau, la première étant la peau biologique, et la deuxième, le vêtement. « La maison offre toujours une photographie de l’inconscient de ses habitants », précise-t-il. La façon dont nous rangeons est non seu- lement le reflet de notre personnalité, mais aussi de nos peurs et de nos conflits inté- rieurs. « Il y a une relation sentimentale qui s’affirme dans l’acte de ranger, explique-t-il. En plaçant un vêtement dans son placard, on l’intègre à sa vie. Ranger, c’est donner un sens aux objets. » Pour beaucoup, ranger, c’est aussi s’assurer, jour après jour, que son espace restera semblable à ce qu’il est. Lorsque nous rangeons, « nous transmettons à l’environnement notre ordre interne », affirme le psychanalyste.

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