Femmes ! Mai 2015

38 NON, LE BERLINGOT N’EST PAS UNE NOUVELLE DANSE OU UNE ÉNIÈME VARIANTE DE SPORT EN SALLE. C’EST LA PREMIÈRE RÉALISATION DES APPRENTIES COUTURIÈRES DE LAURENCE. TROP BEAU. TROP FIÈRE… Je me souviens des cours de couture de primaire. Grosso modo, ma note frôlait le zéro absolu… Dégoûtée pour de longues années, je regardais mes copines investir dans des machines et exhiber avec fierté leurs réalisations. Un peu jalouse tout de même… Du coup, lorsqu’un peu par hasard, je tombe sur le site « Les Couseuses », je décide de me lancer. Je suis quasiment sûre que je ne me ferai pas taper sur les doigts cette fois. Caché au fond d’une allée arborée, le petit atelier est accueillant. Et Laurence, notre maître couturière, encore plus. Pourtant, Laurence n’est pas couturière de métier mais infirmière libérale ! Mais la couture, elle connaît bien. « J’avais à peine huit ans que je faisais déjà de la couture avec ma grand-mère, raconte-t-elle. Et à 20 ans, j’ai reçu une machine à coudre en cadeau. » C’est dire… En général, Laurence attaque le premier cours avec le maniement de la machine. Mais comme je n’ai pas beaucoup de temps, on passe tout de suite aux choses sérieuses : le berlingot ! Fiches explicatives à l’appui, je suis avec application les explications : le tissu à l’endroit pour la doublure, on pose la fermeture éclair et on place le tissu extérieur à l’envers. Et on épingle le tout. Mais maintenant, il faut passer à l’étape machine… Changer le pied de biche pour placer un pied « spécial fermeture éclair » est déjà une aventure ! Réussir à appuyer sur la pédale avec la bonne pression pour ne pas que la machine « s’emballe » en est une autre ! Je démarre à fond, oublie de revenir en arrière pour bloquer la couture, redémarre, tente de coudre à peu près droit… En dix minutes, je transpire plus qu’en trente minutes de sport ! Et on recommence de l’autre côté. « Laurence, ça n’avance plus ! » « Tu n’as pas oublié quelque chose ? », me demande en riant ma prof. Évidemment que oui. J’ai omis de rebaisser le pied de biche. À la troisième couture, ça fait un bruit bizarre… Je lève le pied de biche, l’aiguille, tire doucement sur le tissu. Horreur ! Un énorme paquet de fil pendouille minablement. Laurence résout le problème rapidement. Mais dix minutes plus tard, j’ai de nouveau une boule de fils qui dépasse de la machine. Ça m’énerve un peu. Pédagogue, notre experte m’explique que j’ai grillé les étapes et qu’il aurait fallu commencer effectivement par apprendre à manipuler la machine. Pour l’instant, cette machine m’apparaît plutôt comme une bête démoniaque qui n’en fait qu’à sa tête… Au bout de trois heures, beaucoup d’efforts et énormément de patience de la part de Laurence, j’exhibe « mon » magnifique berlingot. Je dois reconnaître que la fierté que j’éprouve est totalement disproportionnée à ma réalisation. Mais qu’importe ! D’un coup, je suis la « petite main » de Jean-Paul Gaultier et de Karl Lagerfeld. Ou presque… n J'AI TESTÉ POUR VOUS LE BERLINGOT Photos : Victor Raison Laurence est joignable au 90 63 96. Son atelier se situe au 79, route de l’Anse-Vata. Il est ouvert de 9h30 à 15h30 tous les jours sauf le mardi, ainsi que trois samedis par mois. Deux nocturnes sur réservation sont proposées le lundi et le jeudi de 17h à 19h. Plusieurs forfaits possibles.

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