Femmes : Avril 2015

ARNAUD, 70 ANS Il y a deux ans, j’ai décidé de me faire opérer pour une blépharoplastie (chirurgie des paupières) et une réduction des poches sous les yeux. Je suis donc allé voir un médecin qui affiche un diplôme pour pratiquer la chirurgie esthétique. Il m’a proposé un devis qui s’élevait à 170 000 F environ. À l’arrivée, l’opération m’a coûté 360 000 F. Et c’était une catastrophe ! Les poches étaient toujours aussi marquées et mon œil droit tombait. Je suis donc retourné le voir. Pour justifier une seconde intervention qui soit remboursée (je ne voulais évidemment pas payer), il m’a enlevé un grain de beauté que j’avais au milieu du front. Résultat : une cicatrice longue de plusieurs centimètres. Et les poches étaient toujours là ! J’ai mis plus d’un an et demi à obtenir le remboursement de la première intervention après avoir porté plainte. Aujourd’hui, mon œil droit est à peu près normal. J’ai eu affaire à un incompétent. Dans le domaine de la chirurgie esthétique, mieux vaut bien se renseigner sur le praticien avant de se lancer… ÉMILIE, 28 ANS J’ai eu une chirurgie plastique de l’obésité en Métropole, puis une grossesse gémellaire. Du coup, ma peau était particulièrement distendue. Je ne me supportais plus. J’ai donc décidé de faire une abdominoplastie et une liposuccion. J’ai eu quatre rendez-vous au total avec le médecin qui m’a parfaitement expliqué le déroulement de l’intervention. Il m’a également demandé mes raisons pour désirer cette opération, si j’étais prête… Je me suis fait opérer en décembre 2014. Je suis restée trois heures sur la table puis quatre jours à l’hôpital. Tout s’est très bien passé. J’ai ensuite eu une gaine à porter durant un mois ainsi que des soins. J’ai revu quatre fois le médecin pour le suivi postopératoire. Tout a été parfait. Les cicatrices sont très belles et je suis ravie. Mais ce n’est pas une décision à prendre à la légère. Moi, ça faisait un an que j’y réfléchissais. Aujourd’hui, je me sens une nouvelle femme. Et en avril, je vais me faire refaire la poitrine ! NATHALIE, 50 ANS Il y a six ans, je pesais 38 kilos et je n’arrivais pas à prendre du poids. J’avais les joues creuses, je me sentais mal dans ma peau. Je suis partie tout d’abord à Bali où je me suis fait faire des injections de Botox au niveau du front et des pattes d’oie. C’était très bien. Quelque temps après, j’ai fait, en Nouvelle-Calédonie, un comblement des lèvres et du sillon nasogénien avec de l’acide hyaluronique. Là aussi, le résultat a été très positif. Ce que j’ai apprécié, c’est qu’on voit les effets immédiatement. Et d’ailleurs, ces effets se sont vus durant presque deux ans. Tout le monde me disait que j’avais bonne mine. C’était très naturel. Quelque temps plus tard, j’ai fait une micro-dermabrasion et une séance de laser du visage pour enlever les taches. Seule contrainte : ne pas s’exposer au soleil durant cinq jours environ. Mais là aussi, les effets durent dans le temps ! Après ces différentes interventions, je me suis sentie bien mieux dans ma peau et mon moral a remonté. Je me sentais belle et ça m’a encouragée dans ma démarche de reprendre du poids. Depuis, je n’ai pas eu recours à la médecine esthétique. Je craignais d’être obligée d’y retourner chaque année mais pas du tout. VALÉRIE, 54 ANS Il y a deux ans, on m’a parlé du mésolift et j’ai eu envie d’essayer. J’étais un peu réticente mais l’idée de « gagner » quelques années me plaisait bien. La séance a été plutôt douloureuse et je sentais que le médecin insistait sur une partie du visage, sous mon œil gauche. Il m’a rassurée, mais je n’étais pas très à l’aise. Quand je me suis regardée dans le miroir, j’avais une poche sous l’œil mais le médecin m’a dit qu’elle se résorberait rapidement. Mais ça n’a pas du tout été le cas. Pendant plus de six mois, j’ai gardé cette poche de « liquide » sous l’œil. C’était très laid. J’étais tellement obnubilée par ça que je n’ai même pas vu les effets positifs de l’intervention. Je ne le referai jamais. Rappelez-nous la différence entre chirurgie esthétique et médecine esthétique… Les médecins peuvent inciser, réaliser des injections. Cela reste de la chirurgie cutanée. Nous ne faisons pas de lifting par exemple. Trente ans, quarante ans, cinquante ans… Un soin pour chaque âge ? Ça dépend bien sûr de la peau de chacun, si vous êtes fumeur, si vous allez beaucoup au soleil… Évidemment, nous ne proposerons pas les mêmes soins à 30 ans et à 40 ans. Si vous avez plutôt un problème de taches par exemple, un peeling est parfaitement adapté à 30 ans. À 40 ans, on commence le comblement avec l’acide hyaluronique. Une séance par an suffit. À 50 ans, on se préoccupera des pommettes… On propose des solutions à chaque « préoccupation ». Pour des problèmes de tension du visage, il y a l’ulthérapie, les lasers ou encore le microneedling Dermapen, les fils tenseurs résorbables et autres. Pour des taches, ce sera le peeling ou certains lasers, pour le comblement, on a l’acide hyaluronique et le Botox pour les rides musculaires… Mais grosso modo, on peut dire que la médecine esthétique a repoussé tout ce qui est chirurgie de vingt ans à peu près. Pour un lifting, on peut attendre 60 voire 70 ans. En tout cas, on ne le recommande que rarement au dessous de 55 ans, même si tout est relatif puisque ça dépend du capital de chacun. Vous proposez une nouvelle technique : la cryolipolyse. Vous pouvez nous en dire plus ? La cryolipolyse est commercialisée depuis septembre 2010 aux USA. C’est une technique de refroidissement des graisses de -2° à +4° environ. C’est un refroidissement localisé qui induit une destruction partielle des cellules graisseuses alors que certaines techniques réduisent le volume en gardant le même nombre de cellules graisseuses. On pourrait comparer la cryolipolyse à une sorte de liposuccion médicale. Le froid détruit certaines cellules sans attaquer les muscles et l’eau. Cette technique est indiquée pour des personnes qui souffrent de bourrelets localisés et qui ne cèdent pas à une hygiène alimentaire et physique « correcte ». Ces bourrelets sont typiquement localisés sur l’abdomen, la taille, les poignées d’amour, la culotte de cheval. Mais attention, précise le professionnel, la cryolipolyse n’est pas un traitement de l’obésité ou du surpoids. C’est une alternative ou un complément de la liposuccion. On constate 20 à 25 % de cellules graisseuses de moins au bout de quatre semaines à peu près. De plus, il y a très peu d’effets secondaires. Seuls quelques rares cas de brûlures de la peau ont été constatés, petites paresthésies cutanées transitoires (fourmillements). 22 DOSSIER QUESTIONS AU DR JEAN-MARC PUJALTÉ 3 TÉMOIGNAGES

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