Femme, vie, liberté Plus récemment, les cheveux se sont invités dans l’actualité, non pas dans les pages glacées des magazines beauté mais à travers les médias du monde entier et sur la Toile. La raison : le décès, le 16 septembre, de Masha Amini, jeune Kurde arrêtée par la police des mœurs iranienne pour port de vêtements inappropriés, soit une mèche de cheveux dépassant de son foulard. Depuis, un immense mouvement de contestation a embrasé l’Iran. Sur fond de « femme, vie, liberté », les femmes iraniennes font tomber leur chevelure à coups de ciseaux, en signe de soutien à Masha Amini, tragiquement devenue une figure de la rébellion actuelle. Dans ce pays dicté par un régime islamique autoritaire, les cheveux sont toujours épinglés comme un attribut sexuel qu’il faut cacher. Ils sont ainsi devenus le symbole d’une révolte globale contre ce régime négateur des droits humains et des libertés fondamentales. Les cheveux, les armes de liberté. Dossier 10 Crâne rasé, s’affranchir de la norme Le fait que les femmes se rasent le crâne dérange encore aux yeux de la société. Ce geste renvoie à l’image d’une skinhead, d’une personne malade, d’une prisonnière. Ou à une autre époque, celle de la Seconde Guerre mondiale où les femmes accusées d’avoir eu des relations sexuelles avec les Allemands sont tondues en public. Aujourd’hui, les femmes qui décident d’assumer leur crâne rasé font fi des codes de la féminité, s’affranchissent des normes, des stéréotypes, brouillent aussi la distinction entre les sexes. Parmi les pionnières dans le milieu du show-biz, on trouve les chanteuses Sinead O’Connor et l’androgyne Grace Jones. La tendance de la boule à zéro a fait des émules dans l’univers de la mode et de la culture. On pense à Kristen Stewart, Katy Perry, Cara Delevingne, Zoë Kravitz, Demi Moore, Sigourney Weaver, Charlize Theron. Certaines l’ont fait pour les besoins d’un rôle mais elles ont revendiqué ce nouveau look et ne l’ont pas subi. Les mannequins au crâne rasé sont de plus en plus nombreuses dans les pages magazines, sur les réseaux, sur les défilés. Les femmes qui font le choix de se raser la tête évoquent en grande partie un acte libérateur.
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