Femmes Septembre 2022

13 Dossier Si nous admirons tant les champions, c’est parce qu’ils parviennent à réaliser des gestes et performances qui semblent impossibles, le tout sous pression. Pourtant, ce sont des hommes et des femmes comme les autres, à la différence près qu’ils sont dotés d’un mental d’acier et d’une discipline de fer. Les sportifs, des maîtres de vie ? En tout cas, il est certain que ces derniers peuvent nous en apprendre beaucoup sur notre mental. Une intelligence émotionnelle accrue « Le sport est un haut lieu de l’émotion. Les sportifs y développent entre autres une grande intelligence émotionnelle et psychomotrice , explique Meriem Salmi, psychologue ayant suivi de nombreux sportifs à l’Insep et notamment Teddy Riner. C’est une forme d’intelligence qui peut notamment régir les opérations les plus complexes de façon extrêmement rapide. » De même, les grands champions doivent en permanence se réinventer et innover dans leur discipline. Teddy Riner, par exemple, donne l’impression d’écraser tous ses adversaires. « De l’extérieur, on parle de facilités, mais c’est du travail ! Pour rester au sommet, il faut développer des réponses techniques et psychologiques toujours plus complexes, renouveler sa discipline. Savoir faire preuve d’intelligence de manière chronique. » Stéphane Houdet, champion de tennis handisport, ne parvenait plus à battre certains de ses adversaires plus jeunes. « Il a transformé son jeu et a réussi à gagner de nouveau un tournoi du Grand Chelem », explique Jean de Saintilan, son coach. Dans notre vie de tous les jours, cette capacité à sortir de sa zone de confort pour nous adapter à un nouvel environnement est extrêmement utile. Prendre confiance en nous Pour Saïd Bennajem, qui a notamment formé la vice-championne olympique Sarah Ourahmoune, monter sur un ring de boxe donne beaucoup d’assurance : « Cela renforce. Encaisser, endurer la douleur, se surpasser, permet ensuite d’oser et beaucoup moins craindre les épreuves. » Grâce au sport, nous pouvons ainsi affronter beaucoup plus sereinement un conflit, une présentation inquiétante ou un rendez-vous galant stressant. Bien souvent, les sportifs ont également confiance dans leur corps, qu’ils connaissent parfaitement. Ils le façonnent pour qu’il soit efficace, pour éviter les douleurs et pour l’utiliser dans leur pratique. « Une personne sportive ne se demande pas si elle fait du 34 ou du 36, souligne Meriem Salmi. Elle veut que son muscle soit efficace et qu’il serve correctement ses performances. On sort de la dimension superficielle, on cesse de s’évaluer par rapport aux autres ou au modèle proposé. Et on se sent bien ! » Sans compter que, dans le sport, tout le monde a sa place. « Quelqu’un de petit, de rond, de mince, peut tout à fait trouver la discipline qui lui convient et y exceller », ajoute la psy. Lorsqu’un sportif se présente à une compétition, il n’y va pas tête baissée, en se disant « Je n’y arriverai pas ». La plupart du temps, il a pour objectif de faire de son mieux. « Beaucoup pratiquent, parfois sans le savoir, la méthode Coué en formulant des autosuggestions positives, expose Luc Teyssier d’Orfeuil, coach et spécialiste de cette méthode. Par exemple, ‘’je peux le faire’’, ‘’j’ai beaucoup progressé ces derniers temps’’, ‘’l’entraînement paye’’. Ils transfor-

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