Femmes | Juillet 2022

les Nouvelles Calédoniennes lnc .nc www.femmes.nc Juillet 2022 Femmes Hypnose et perte de poids Spirit Festival Les cycles de la nature Art thérapie La cartomancie Écriture intime So Zen

Femmes Jui et 2022 Contact : Frédérique de Jode - Tél. : 86 39 96 Mail : frederique.dejode@lnc.nc Rejoignez Femmes sur Facebook : Femmes mag Site : www.femmes.nc 4 Actus 12 Portrait - Défi des filles 14 Dossier - L’art-thérapie ou l’art qui guérit 22 Couple - Se connecter pour se retrouver 24 Nos gosses - Le deuil chez l’enfant 26 Santé - Corps-cœur-esprit 28 - Mincir avec l’hypnose 30 Couple - « Il y a autant de sexualités que de femmes » 35 Thérapie - L’écriture, à la rencontre de soi 36 Santé - La symptothermie 40 Bien-être - Les cycles de la nature et nous 42 Thérapie - Le Theta Healing 44 J’ai testé - Le b.a.-ba de la cartomancie 46 Spiritualité - Méditation, mode d’emploi 48 Beauté - Huiles essentielles, bien les utiliser 48 Beauté - La rédaction a testé pour vous 56 Shooting - Tout en douceur 72 Portrait - Caroline Musy, la quête du bien-être 78 Déco - V comme vert 80 Cuisine - Végé, healthy et ultragourmande ! 88 Horoscope 90 Nos adresses 56 Retrouvez-nous sur www.femmes.nc Suivez-nous ! @FemmesNC

Patyka : des cosmétiques bio de grande qualité Le 22 juin, Cosmétiques de France NC organisait une soirée pour présenter une marque de cosmétiques bio made in France, Patyka. Dans les années 1920, un apothicaire fabrique un élixir aux huiles essentielles et végétales qui rencontre un grand succès. L’huile absolue était née. Elle tombe ensuite dans l’oubli puis est redécouverte. La maison Patyka nait alors. Depuis, l’enseigne développe une expertise en chimie verte et biotechnologie. En 2002, elle est certifiée bio par Ecocert. Les cosmétiques sont haut de gamme et d’une efficacité prouvée. Soins anti-âge avec le produit phare, le sérum repulpant fondamental, soins quotidiens, gamme pour le corps et solaires, des produits qui sont reconnus pour leurs bienfaits pour la peau. À découvrir au plus vite en pharmacie. Actus 4 Il nous les faut ! PUB «Le style unique et sensuel des lunettes La Matta va vous séduire» Chez les Opticiens Mutualistes Nouméa, Dumbéa et Koné. Kelly Nguyen et Hélène Legrain, présidentes de l’association Gayatri NC, ont eu l’idée d’organiser un festival autour du yoga et des techniques de bien-être. En 2015, naissait le Spirit Festival. D’année en année, son succès fut grandissant. Pour cette 7e édition, l’association Gayatri passe le flambeau à l’association My Om pour l’organisation. Cinq espaces Le Spirit Festival est composé de cinq espaces : l’espace yoga (cours et atelier), le Zen Garden pour les pratiques de bien-être, le Shanti Market dédié à l’artisanat éthique, le Green Food Court qui offre une alimentation saine, naturelle et végétarienne. Cette année, la nouveauté est un espace Spirit Kids qui s’adresse aux enfants et aux parents qui pourront découvrir les techniques adaptées aux petits, soit l’art thérapie, le yoga. Plus de 20 000 visiteurs Plus de 80 exposants seront présents au parc Brunelet de Nouméa. Une vingtaine de pratiques sont proposées chaque jour, du yoga bien sûr mais aussi de la méditation, des bains sonores, de la sophrologie… Sans oublier des conférences sur des techniques de bien-être. L’incontournable rendez-vous zen de Nouméa accueille plus de 2 000 visiteurs. Cette année, le public devrait encore apprécier cet événement qui se déroule dans ce parc si agréable. Infos. Spirit Festival, parc Brunelet, 2 E, rue Albert-Dehay, Nouméa, les 30 et 31 juillet de 8 h à 17 h. Les pass existent par cours, à la journée ou sur les deux jours. Le Spirit Festival, créé en 2005, est devenu l’événement zen incontournable du Caillou. Pour cette 7e édition, du 30 au 31 juillet au parc Brunelet, plus de 80 exposants vous attendent, plus de 20 pratiques sont proposées par jour. Une nouveauté cette année : un Spirit Kids. 7e édition du Spirit Festival

Actus 6 Le 12 juin, on découvrait le visage des neuf participantes à l’élection de Miss Nouvelle-Calédonie 2022. Depuis cette date, les candidates ont suivi un programme de préparation intense. Se sont enchaînés : des ateliers de soins esthétiques, de maquillage, de remise en forme, de communication, de marche, d’arts de la table. Défendre une cause En parallèle, depuis 2020, chaque candidate défend une cause en soutenant une association locale. Cette année, en partenariat avec le Conseil des femmes du Pacifique Sud de Nouvelle-Calédonie, présidé par Méké Cuer, neuf associations liées aux femmes ont été parrainées par les candidates qui ont participé à des actions pour les promouvoir pendant leur préparation. Premier road tour Miss Nouvelle-Calédonie Les candidates vont sillonner les trois provinces avec pour mission de valoriser des lieux et des activités authentiques et typiques de la Nouvelle-Calédonie. Formées dès leur sélection à utiliser les réseaux sociaux, les candidates auront à cœur de mettre en valeur trois lieux, un dans chaque province. Du 22 juillet au 25 juillet, elles seront à Maré pour la Fête de l’igname, avant de sillonner le Nord et le Sud. Qui sera Miss Nouvelle-Calédonie 2022 ? L’élection de Miss Nouvelle-Calédonie 2022 aura lieu le 17 septembre au centre culturel du Mont-Dore. Neuf candidates sont en compétition cette année. Quelle sera l’heureuse élue ? Pour voter pour votre préférée Le vote du public par SMS compte uniquement le jour de l’élection à partir de 6 heures du matin. Une communication spécifique avertira le public des modalités de vote par SMS. Les 9 ambassadrices 2022 Alizée Bidault Léa Lai Van Océane Le Goff Taïna Coquan Hina Sommé Lara Kaddour Maylinn Joubert Eugénie Marceau Mélanie Tokava 1er Salon de Miss Nouvelle-Calédonie Le Comité organise le 17 septembre, en partenariat avec le Groupe Melchior, le 1er Salon de Miss Nouvelle-Calédonie dans les jardins du centre culturel du Mont-Dore. Avec comme objectif de soutenir les artisans et artistes et tous les partenaires de l’événement.

Actus 8 Si vous deveniez un Passeur du Bonheur ? La Fabrique Spinoza est le mouvement du bonheur citoyen, visant à placer le bonheur au cœur de notre société. L’association se compose de l’Observatoire Spinoza, la branche étude qui produit des savoirs pour inspirer la société, d’Action Spinoza, la branche accompagnement qui guide les organisations pour les transformer et de « Passeurs du Bonheur », la communauté des bénévoles actifs qui agissent dans les territoires pour amplifier le mouvement. Elle est constituée de citoyens compétents, pluridisciplinaires et engagés civiquement mais non partisans politiquement. Chacun peut être Passeur du Bonheur, il n’y a pas de prérequis pour être membre de la communauté, si ce n’est avoir lu, signé et être en accord avec la charte éthique des Passeurs du Bonheur Citoyen. Alors pourquoi ne pas devenir un Passeur du Bonheur en Nouvelle-Calédonie ? Toutes les infos sur www.fabriquespinoza.org Créée en janvier 2011, la Fabrique Spinoza est une association métropolitaine à but non lucratif visant à favoriser le bonheur citoyen. Les Passeurs du Bonheur œuvrent en faveur de la création d’un monde plus heureux. Etats-Unis : le droit à l’avortement en danger La Cour suprême a révoqué l’arrêt Roe v. Wade, le 24 juin dernier, mettant fin à 49 ans de droit à l’avortement sur tout le territoire des États-Unis. Un retour en arrière inquiétant ! Désormais, chaque État est libre de réguler l’accès à l’avortement comme il le souhaite. Au moins treize États ont presque immédiatement interdit l’avortement. En tout, ce sont 26 États, majoritairement du Sud, qui devraient l’interdire dans les prochains mois. Une petite dizaine d’États progressistes, à majorité démocrate, s’appliquent au contraire à garantir ce droit. Ces États sont appelés des « sanctuary states » ou États sanctuaires. Parmi eux, on compte le Vermont, le Maryland, l’État de New York, le New Jersey, le Maine, l’Illinois, le Colorado, le Nouveau-Mexique, l’Oregon, l’État deWashington ou encore la Californie. De Washington à Los Angeles, des milliers d’Américains ont manifesté contre la décision de la Cour suprême, scandant « Pas touche à nos corps ».

Actus Qu’est-ce qui vous a poussé à créer l’association Les femmes et les enfants d’abord ? En 2013, une de mes élèves du lycée professionnel François-d’Assise à Bourail a failli être agressée sexuellement. J’ai été sidéré par les commentaires des autres élèves, qu’elle ‘’l’avait bien cherché’’, qu’elle ‘’se maquillait’’ et qu’elle ‘’s’habillait bien’’. J’ai commencé au sein de l’établissement à expliquer aux élèves les notions de respect envers les jeunes filles, de stéréotypes sexistes. Chaque année, j’ai essayé de mener des actions dans le lycée, comme la « Semaine de l’élégance et du respect » en 2014, de sensibiliser aux violences faites aux femmes. Une fois à la retraite, j’ai souhaité passer à la vitesse supérieure en créant, en juillet 2020, l’association Les femmes et les enfants d’abord. Rappelons qu’une fille sur huit a été victime d’agression sexuelle avant l’âge de 15 ans et la Nouvelle-Calédonie est le territoire le plus concerné par les violences intrafamiliales à l’échelle nationale. Quelle est la mission de l’association ? Elle a pour mission de mettre en place des actions en lien avec l’égalité homme/femme, de faire de la prévention et de la sensibilisation face aux violences et abus sexuels faits aux femmes et aux enfants. La prévention, c’est vraiment essentiel au sein des établissements scolaires. On sait qu’un garçon qui voit son père battre sa mère reproduira ce même comportement plus tard et qu’une fillette pensera que c’est comme cela qu’on doi t être aimée. Un enfant agressé sexuellement refera malheureusement la même chose. C’est un cercle vicieux. L’école a ainsi un rôle éducatif et de prévention à jouer afin que s’instaure le respect des filles et des enfants au plus tôt. J’aimerais que les directeurs de collèges et de lycées se sentent plus impliqués. Quelles actions avez-vous menées? Nous contactons les chefs d’établissement afin d’intervenir pour faire de la prévention en nous appuyant sur le dispositif mis en place par le cluster 3E qui lutte contre les inégalités et avec lequel nous avons signé une convention. 3 E pour Éducation à l’Égalité à l’École. Le cluster a quatre objectifs : culture de l’égalité, neutralisation des stéréotypes sexistes, éducation du respect mutuel, et une plus grande mixité des filières. Nous distribuons également une clé USB avec plus de cent outils pédagogiques et informatifs, des affiches pour marquer les esprits et un violentomètre incluant des numéros d’urgence. L’association relaie la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, le 25 novembre, en mettant un autocollant orange au nom de l’association sur l’essuie-glace arrière des véhicules. Quels sont vos projets ? Nous avons eu la chance d’être aidés financièrement par les disciples d’Escoffier, le Lions club, le Kiwanis et le Rotary Club. Grâce à leurs dons, nous allons pouvoir faire imprimer sur des cabas et des tee-shirts un message de sensibilisation qui n’a pas encore été acté. Nous serons encore présents lors de la Foire de Bourail pour faire de la prévention et de la sensibilisation. Interview de Philippe Coste, président de l’association Les femmes et les enfants d’abord « Une fille sur huit a été victime d’agression sexuelle avant 15 ans » Philippe Coste, professeur à la retraite, est à la tête de l’association Les femmes et les enfants d’abord qui lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants en axant ses actions sur la prévention.

La passion de Christine Gaillard, c’est la voile. Cofondatrice de Défi des Filles, une association qui encourage la pratique féminine de la voile, elle a participé à la 7e édition de la Groupama Race en tant que skippeuse au sein de l’équipage Dove-Défi des Filles. Un équipage 100 % féminin guidé par l’amitié et l’aventure humaine. Christine Gaillard 12 Portrait Si elle n’est pas née au bord de la mer, elle a succombé à son appel. Arrivée en Nouvelle-Calédonie en 2003, Christine Gaillard s’initie aux plaisirs de la voile et de la navigation en 2006 au CNC (Cercle nautique calédonien) grâce à un ami, Goulven. « J’ai découvert à ses côtés les régates organisées par le CNC, le monde de la voile, sur son bateau qui s’appelle Route 66 », indique Christine Gaillard. Cette professeure de mathématiques fera notamment ses armes au cours de régates hauturières Nouméa-Port-Vila, Nouméa-Santo. En 2008, Christine participe, toujours sur le bateau Route 66, à la première Groupama Race. L’équipage finit en troisième position. No Woman No Sail Le monde de la voile est très masculin, un peumacho aussi. Pour encourager la pratique sportive féminine de la voile en Nouvelle-Calédonie, Sandrine Gravier et Christine Gaillard ont eu l’idée de créer l’association Défi des Filles et d’acheter un bateau, le Blue Dude. « Depuis 2010, nous organisons l’événement No Woman No Sail, en partenariat avec le CNC. Cette régate est réservée exclusivement aux femmes et rencontre un vif succès puisqu’une soixantaine de femmes participent à cette régate », souligne Christine. Groupama Race, une aventure humaine En 2018, Sandrine Gravier, présidente de Défi des Filles, et Christine Gaillard, la trésorière, ont l’ambition de participer à la Groupama Race. « Pour la première fois un équipage 100 % féminin, Dove-Défi des Filles, s’élançait sur la ligne de départ de la Groupama Race, rappelle Christine. Nous avions investi dans un voilier de 11 mètres, un monocoque Chairman Young. Nous étions coachées par Lisa Blair, navigatrice australienne renommée ayant traversé l’Antarctique en solo. Nous avons fini deuxièmes de notre classe. » Ce que Christine aime dans ce sport, c’est le mix entre le côté physique et le côté technique. « Il y a beaucoup de réflexion dans ce sport car il faut prendre en compte de nombreux paramètres, par exemple les conditions météo, et lorsqu’il y a de la casse pendant la course, il faut vite trouver des solutions », relève Christine. Pour cette 7e édition de la Groupama Race, Dove-Défi des Filles a récidivé avec un équipage différent mais toujours 100% féminin. « Il y a des filles qui ne sont plus sur La voile au féminin

13 Portrait Composition de l’équipage Dove-Défi des Filles Christine Gaillard, Sandrine Gravier, Sophie Barbier, Alizée Angibaud, Céline Kaltenmark et Laura Maire. L’équipage Défi Des Filles a fait le tour de la Grande Terre en 5j 3h 38m 50s le territoire. Nous avons dû changer la composition de l’équipe. Depuis l’année dernière, nous naviguons ensemble. » S’il n’y a pas de fonction bien définie ou attribuée à chacune, Christine a pris cette année la place de skippeuse. « Nous sommes toutes responsables et nous nous épaulons toutes car la Groupama Race demande un gros travail d’équipe, de l’endurance, une bonne condition physique, de la réactivité et un mental d’acier », précise la maman de deux enfants. L’objectif pour l’équipage était de performer, de se faire plaisir, de profiter et de vivre cette aventure humaine à fond. C’est ce qui s’est passé lors de la course. Les filles ont fini 11es sur 22 équipages. Belle performance ! Et bonne chance pour la Groupama Race 2024 ! Christine Gaillard, cofondatrice de Défi des Filles, a participé à sa troisième Groupama Race. © Kreatica Le meilleur souvenir de la course 2022 : « Le dernier jour, nous étions proches de l’arrivée, il n’y avait pas de vent. Nous n’avancions pas. Nous n’avions pas le moral. Une membre de l’équipage a mis de la musique. On a chanté et cela nous a reboostées. »

14 Dossier

15 Dossier L’art qui guérit n’est pas un concept récent. L’utilisation de divers arts dans une optique de guérison a existé tout au long de l’histoire de l’humanité et dans différentes cultures. « Il faudra attendre toutefois la moitié du XXe siècle pour que la notion d’art-thérapie apparaisse », indique Nicolas Cadic, coach professionnel. Élaborée à partir de fondements psychanalytiques du début du XXe siècle, la technique s’est ensuite construite grâce au travail de recherche de médecins, psychiatres, psychologues, psychanalystes, éducateurs et bien entendu artistes, faisant le lien pour certains entre art et inconscient. « C’est essentiellement au travers de rencontres entre thérapeutes et artistes que l’art-thérapie s’est conceptualisée et a pu évoluer, précise Nicolas Cadic. L’art-thérapie peut être abordée de deux manières différentes, poursuit-il, une première qui se concentre sur le processus créatif lui-même et l’aspect métaphorique des travaux, une seconde qui amène à compléter l’acte de création et de découverte de ce qui a été créé. » Trouver un sens Freund et Jung ont eu deux approches différentes de l’art-thérapie. Le premier interprétait l’œuvre du patient tandis que le second laissait le soin au patient de trouver lui-même le sens de sa production. Dans l’ouvrage Initiation à l’art thérapie, Jean-Pierre Klein, psychiatre, chercheur en psychothérapie, figure centrale de la théorisation de l’art-thérapie en France, définit ainsi cette méthode : « L’art-thérapie est l’accompagnement de personnes en difficulté physique, psychologique, existentielle ou en développement personnel, mises en position de création de sorte que leurs productions évoquent de façon indirecte leurs problèmes et, par là même, contribuent à les résoudre. » L’art-thérapeute va alors accompagner une personne en utilisant divers outils artistiques, le chant, la peinture, la danse, la musique, le théâtre, l’écrit, le collage… L’art-thérapie ou l’art qui guérit L’art-thérapie est une technique de psychothérapie reposant sur l’utilisation de divers outils artistiques. Grâce à l’art, le patient s’exprime en laissant sortir ses émotions et souffrances dans un but de mieux-être.

16 Dossier En art-thérapie, le but du processus n’est évidemment pas artistique. On ne se préoccupe pas de la qualité ou de l’apparence de l’œuvre finale, de la fluidité d’une danse, de la justesse du chant. La démarche thérapeutique consiste à laisser progressivement surgir ses images intérieures, qui peuvent être autant le reflet d’expériences du passé que de rêves auxquels on aspire. Le geste créateur sollicite l’imagination, l’intuition, la pensée, les émotions, le lâcher-prise, la libération. L’expérience, en plus de dévoiler certains aspects de soi, peut générer une vision et des comportements nouveaux qui contribueront à des guérisons physiques, émotives ou spirituelles. L’usage de la musique à des fins thérapeutiques est sans doute l’une des plus anciennes traditions de l’humanité. Depuis la nuit des temps, de l’Égypte ancienne à la Sibérie, de la Chine à la Grèce antique en passant par l’Amérique, l’Afrique, l’Inde et l’Occident, chamanes, prêtres, moines et médecins ont utilisé leurs chants et le son de leur voix pour guérir. Mise à nu La voix transmet les émotions, l’état d’esprit d’une personne, sa personnalité et bien plus encore, témoigne des blocages émotionnels et de barrières mentales. Elle traduit tout. Le travail spécifique de la voix avec ses vocalises permet de rétablir l’harmonie entre les différents niveaux de l’être : physique, mental, émotionnel et spirituel. Le chant est libérateur : pas d’objectif compétitif, pas de mental, juste des sons, des vibrations peuvent suffire à vous permettre de vous délivrer de souffrances et de maux. La voix traduit notre structure mentale et physique avec nos croyances limitantes, nos peurs. Elle exprime aussi notre monde émotionnel en lien avec celle-ci. Notre voix nous révèle, par ses inflexions, ses tensions, sa force, ses voiles, sa clarté, des états émotionnels vibrant en nous. Les sons et le chant permettent une mise à nu de tout notre être. « Un son est énergie, vibration, il a un impact direct sur notre système biologique. Travailler sa voix, c’est travailler son intériorité », explique Enaëlle Deschamps, créatrice des Élans chantés qui propose des séances et ateliers souffle et voix. « Bien évidemment, peu importe si l’on sait chanter ou pas », poursuit-elle. Souffle et respiration Comme l’a démontré Marie-Louise Aucher, cantatrice et musicienne à l’origine de la psychophonie dans les années 1960, chaque note résonne à un endroit particulier du corps et il en va de même pour les voyelles. Par le biais des vocalises et du chant, le praticien aide l’individu à mieux se connaitre et à trouver l’harmonie. « Tout le corps est sollicité́ dans le chant, soit les cordes vocales, mais aussi les zygomatiques, ces muscles faciaux dont l’exercice Le chant est une branche de l’artthérapie qui fait partie des techniques brèves et non verbales. Il est un fabuleux outil qui permet de se libérer, d’exprimer des émotions et de retrouver l’harmonie. Le pouvoir du son

contribuera à conserver la tonicité́ du visage, les abdominaux, la colonne vertébrale, les muscles du dos, le diaphragme, le périnée », détaille Enaëlle Deschamps. Chanter permet de s’ancrer, de prendre sa place. Quand on travaille le chant, on travaille le souffle et on approfondit la respiration. « Respirer est une des clés de la sérénité́, de l’harmonie », souligne Enaëlle Deschamps. Les bienfaits En générant une sécrétion d’endorphine, l’hormone du bonheur, le chant permet de se détendre, de lâcher prise, de se soulager de fortes tensions émotionnelles qui peuvent être profondes et d’évacuer le stress. Au fil de la pratique, le chant permet de prendre confiance en soi et de mieux communiquer. En permettant d’apprendre à bien placer sa voix, le chant peut vaincre la timidité et développer une certaine aisance pour parler en public. Mentalement, le chant entraîne le développement de bon nombre d’aptitudes, comme la concentration, et l’apprentissage. En neurologie, les bienfaits de la musique sont nombreux dans la prise en charge de troubles neurodégénératifs comme les démences, la maladie d’Alzheimer, la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson. « On s’aperçoit que les bienfaits du chant finalement se situent à plusieurs niveaux, physiques, émotionnels, mentaux », relève Enaëlle Deschamps. Alors, chantez maintenant ! L’art comme outil de communication L’expérience artistique porte en elle un certain apaisement. Dans son ouvrage Poétique, Aristote attribue à la tragédie un pouvoir de purge, de purification des passions du spectateur. Ce pouvoir libérateur, d’apaisement, s’appelle catharsis, qui, conformément à son étymologie grecque, a pour fonction de nettoyer, séparer le bon du mauvais. Il s’agit d’une métaphore empruntée au vocabulaire médical, qui, par la représentation esthétique de l’art, opère la transformation des émotions négatives (pitié et frayeur) en émotions positives (soulagement et plaisir). Se découvrir Dans une thérapie par les arts plastiques, il ne s’agit pas de réaliser une œuvre parfaite, susceptible d’être exposée, mais de se découvrir intimement au travers du processus créatif. Car le geste artistique fait intervenir, avant la pensée rationnelle et le langage verbal, celui du corps, des sensations, des émotions, du rêve, du fantasme, de l’imaginaire… Qu’importe que la création soit maladroite ou dérangeante tant qu’elle est une expression vraie et authentique. Réconciliation Les personnes qui débutent une thérapie par la peinture sont souvent timides, renfermées et ont des difficultés à communiquer avec leur entourage familial ou en société. Via la peinture, elles vont parvenir à laisser libre cours à leur créativité et à exprimer leurs sentiments, leurs émotions, leurs souffrances, leurs blocages. En observant et en analysant leurs œuvres, elles pourront mettre une certaine distance entre leurs émotions intérieures, ce qu’elles pensent d’elles-mêmes et ce qu’elles ont dessiné. Par exemple, une colère exprimée sur la toile ne présentera plus ce caractère menaçant directement notre intégrité. Au contraire, elle prouvera qu’elle peut quitter le sujet pour être représentée dans un objet. La peinture thérapie va mettre en pleine lumière les zones les plus sombres de la psyché humaine. S’exprimer permet ainsi de libérer ce qui a été retenu jusqu’à être cristallisé en douleur, les problèmes se dessinant les uns après les Les arts plastiques offrent l’opportunité d’exprimer avec des pinceaux vos ressentis profonds et de manifester vos sentiments et vos pensées pour mieux vous comprendre et communiquer. 17 Dossier La porte vers l’intérieur de Cindy Jacquemet

autres sont alors dédramatisés, transformés en jeux de couleurs et d’énergies. C’est d’ailleurs là tout le pouvoir de la peinture, aspirer à une réconciliation profonde avec soi-même. De manière plus générale, les troubles du comportement, les difficultés d’adaptation, les problèmes psychologiques liés aux handicaps sensoriels et physiques, pourront être dévoilés par la peinture-thérapie. Dans des cas extrêmes comme la psychose, la peinture-thérapie pourra canaliser l’activité mentale, structurer l’espace intérieur et donner du sens aux sensations ainsi qu’aux émotions. En somme, nous pouvons tous prendre des pinceaux pour régler la moindre anxiété ou angoisse et éprouver enfin un sentiment de plénitude, de bien-être, ressentir de bonheur, de l’amour, de l’empathie et de la paix. Prescription muséale Outre la réalisation d’une peinture dans le cas d’une thérapie, observer une œuvre d’art est une expérience qui permet également de ressentir l’émerveillement et l’appréciation du beau guidant ainsi notre épanouissement. Contempler une œuvre d’art est une occasion de transformer son regard sur le monde et de cultiver son bonheur. Aujourd’hui, l’évolution et les bienfaits de la fréquentation culturelle à des fins thérapeutiques sont tels que certains médecins encouragent cette pratique avec une ordonnance inédite : la prescription muséale. Une consolidation des liens entre le muséal et le médical afin d’encourager les bienfaits de l’art sur la santé. Selon Nathalie Bondil, muséologue canadienne : « Peu de citoyens ont le réflexe d’aller au musée pour se rasséréner, se sentir mieux. Or, en admirant un tableau, l’émotion esthétique qui en découle répond à des besoins physiologiques. Le musée est un temple de beauté donnant lieu à une communication sensible et qui dit beauté, dit santé. Nous avons donc créé la prescription muséale au Musée des Beaux Art de Montréal avec les Médecins Francophones du Canada ». Géométrie sacrée Cindy Jacquemet est dans cette dynamique. Cette plasticienne crée des toiles inspirées de la géométrie sacrée, de mandalas, de codes visibles dans la nature. « Je suis sensible aux symboles que l’on retrouve dans la nature, le langage mathématique universel me fascine car que l’on parte de l’infiniment petit à l’infiniment grand, les mêmes codes mathématiques sont présents. Je parle le langage mathématique universel. » Fleur de vie, nombre d’or, spirale de Fibonaci, cubes de Métatron, étoiles, galaxies, éléments de la nature prennent forme dans ses peintures pointillistes. Des symboles sacrés qui vont vibrer énergétiquement sur ses toiles et rentrer en connexion avec la personne qui les contemple. « Il faut que la peinture que je réalise pour une personne soit en connexion avec elle, qu’elle lui évoque quelque chose, qu’elle provoque des émotions. » Bel élan artistique et du cœur ! 19 Dossier

Le concept de thérapie par la danse est apparu au cours des années 1940. La danse répondait, entre autres, au besoin de trouver une approche non verbale pour traiter les patients souffrant de troubles psychiatriques. La danse-thérapie est une prise en charge psycho- corporelle qui utilise le mouvement comme outil pour aider les personnes à dépasser leur mal-être physique et psychique. Elle combine la communication non verbale, la rythmicité et l’improvisation pour fournir un espace d’expression pour ses émotions. En danse, le désir de maîtriser la technique prime alors qu’en danse-thérapie, c’est l’expression de soi, l’émotion, l’intensité qui sont recherchées. Il n’y a pas d’apprentissage. Le corps devient l’instrument à partir duquel on apprend à être bien dans sa peau. Face à une grande joie, le corps s’exprime par différents moyens, parfois en frappant dans nos mains, en sautant, en serrant quelqu’un dans nos bras. Notre expression corporelle et notre état d’esprit sont intimement liés, et les mouvements, que nous éprouvons le besoin de faire, peuvent être aussi variés que la palette de nos émotions. Estime de soi « La danse permet de se réconcilier avec son corps, de révéler notre potentiel créatif, de reprendre confiance en soi, de retrouver l’estime de soi », relève Olivia-Manissa Panatte, artiste et pédagogue. Avec Alice Pierre, Olivia-Manissa Panatte a créé l’association Mathiila dont l’objectif est d’aider les femmes à redonner de la place au corps, à l’assumer. « Prendre conscience de son corps, c’est également explorer ses émotions, ses ressentis qui sont parfois difficiles à exprimer verbalement », poursuit-elle. Dans cette optique, l’association propose tout au long de l’année des ateliers Empuissancement qui associent la danse créative à un autre art, le théâtre notamment, avec Lorena Pizarro. Empuissancement, empowerment en anglais, signifie reprendre le contrôle sur soi-même. « La découverte de leurs potentiels à travers la danse créative peut redonner de la puissance aux femmes », explique Olivia-Manissa Panatte. L’artiste organise également des sessions parents enfants. « Ce sont des moments d’épanouissement pour les parents et les enfants, de joie et de communion », souligne Olivia-Manissa Panatte. Pour qui ? La danse peut être utilisée en thérapie pour toute personne qui souhaite améliorer l’estime de soi, atténuer le stress, l’anxiété, les tensions physiques… Certaines organisations, proposant la danse comme thérapie, s’adressent plus particulièrement aux personnes fragilisées. Cela peut concerner des personnes isolées, celles qui ont subi des violences ou encore celles qui font face à la maladie. Des partenariats sont d’ailleurs mis en place dans certains hôpitaux. Comme la danse-thérapie ne repose pas sur la performance, il n’y a pas d’échec, et tout le monde en retire des bénéfices qui lui sont propres. Contacts Nicolas Cadic, tél. : 75 00 29 E n a ë l l e De s - champs, Les élans chantés, tél. : 73 18 86 Cindy Jacquemet, Lumière du Bonheur, tél. : 77 14 13 Olivia-Manissa Panatte, association Mathiila, Les ateliers empuissancement, tél. : 78 87 12 20 Dossier La danse ou le mouvement thérapeutique du corps En danse-thérapie, le corps devient l’instrument à partir duquel on apprend à être bien dans sa peau. Se mettre en mouvement en connexion avec soi peut mener vers des changements profonds.

22 Couple Stress, job énergivore, emploi du temps décalé, enfants, routine, pas facile pour un couple de passer des moments à deux. Les journées passent ainsi et les relations peuvent peu à peu s’étioler. Comment parvenir à recréer une intimité, communiquer, se retrouver ? « C’est une démarche pourtant essentielle dans un couple de pouvoir communiquer, partager des choses intimes, comme ses sentiments, de se dire je t’aime », relève Monique, créatrice et cogérante de Sovereign Studio. Épanouissement Le centre holistique propose des ateliers Couple Connection qui apportent du bien-être, de l’épanouissement, favorisent un partage et une communion plus intenses. En quoi consistent ces ateliers qui durent trois heures ? « Nous commençons l’atelier par un apéro sans alcool pour passer un moment convivial de partage, précise Monique. Lors de ce petit pot, nous organisons un quiz ludique avec des questions types : quelle est sa couleur préférée ou quel est l’aliment qu’il ou elle déteste ? » Communication non violente Ensuite, les couples s’installent sur des grands coussins assez éloignés les uns des autres pour préserver leur intimité, les laisser dans leur bulle. « On leur demande de se regarder car avec les yeux, nous pouvons dire à l’être aimé tout l’amour, l’affection, l’admiration que nous lui portons, appuie Monique. Se connecter pour se retrouver Faute de temps, nombreux sont les couples qui ne s’accordent pas de vrais instants à deux. Pourtant ces moments de connexion profonde et authentique sont très nourrissants pour leur bien-être et leur épanouissement.

Nous leur demandons aussi de se faire des compliments, d’échanger des sentiments. » Une autre partie de cet atelier repose sur la communication non violente. Cette technique comprend quatre principes fondamentaux : toute situation doit pouvoir être observée sans juger les autres, chacun doit apprendre à exprimer son propre ressenti, chacun doit exprimer ses besoins, chacun doit formuler ce qu’il attend de l’autre. La pratique permet de renoncer à tout jugement de l’autre pour sentir ce qui se passe en soi, tout en favorisant une collaboration mutuelle. « Prendre le temps d’exprimer tranquillement ses besoins, ses envies, ses sentiments amoureux est essentiel pour la pérennité et la vitalité du couple », insiste Monique. D’autres pratiques sont proposées qui vont toujours dans le sens de l’épanouissement, d’une meilleure compréhension, dans un désir d’harmonie et d’amour. À la fin de l’atelier, chaque participant remet à son conjoint ou sa conjointe une lettre bienveillante qui pourra être lue plus tard. Un atelier qui resserre les liens et dont les retours sont très positifs. « Les couples se sentent plus proches, ils sont coupés du monde, des enfants s’ils en ont, souligne Monique. Si ce sont souvent les femmes qui prennent l’initiative de s’inscrire, qui confient plus facilement leurs sentiments et leurs émotions, à la fin de l’atelier, les hommes sont aussi loquaces que leurs épouses ! » Atelier Couple Connection de trois heures, 10 000 francs par couple. Le prochain est prévu le 9 septembre de 18 h à 21 h. Renseignements à Sovereign Studio au 72 70 37. Témoignage de Léa « On a vraiment adoré cet atelier. Damien était réticent au début car il avait peur de ce qui l’attendait et finalement il a été conquis. Cette soirée nous a permis de prendre le temps, le temps pour nous pour se parler, pour s’écouter, pour se regarder et tout ça sous forme ludique. Dans notre quotidien à 1 000 à l’heure avec le stress, on ne prend même plus le temps, on fait toujours 10 000 choses en même temps! Merci à Sovereign de nous ramener à l’essentiel. »

Nos gosses À la suite du décès d’un être cher, votre enfant peut avoir du chagrin, de la colère, un sentiment d’abandon ou du déni. Peu importe sa réaction, ne le tenez pas éloigné de ce qui se passe et surtout accompagnez-le, entourezle et communiquez. Le deuil chez l’enfant 24 Il n’est pas facile certes de parler de la mort avec un enfant. Il s’agit d’un concept flou pour lui durant la petite enfance. Sa compréhension de la mort évolue d’ailleurs en même temps que progresse son développement intellectuel. « Avant 4 ou 5 ans, l’enfant n’a pas la maturité pour comprendre ce que c’est que la mort et a du mal à percevoir son côté irréversible. Au-delà de 5 ans, il comprend la notion de la mort dans son entièreté et son côté irréversible », relève Victoria Duguet, coach de vie et psychopraticienne. Communication Votre enfant peut réagir de différentes façons à la disparition d’un être cher : éprouver du chagrin, de la colère, se sentir abandonné, refuser la mort de la personne décédée ou ne démontrer aucune ou peu de réaction. Quoi qu’il en soit, ne le tenez pas éloigné de ce qui se passe. Il a lui aussi besoin de vivre son deuil dans la mesure où chaque deuil est unique et que chacun vit la perte d’un être cher à sa façon. « Pour gérer les émotions de votre enfant, il est essentiel de mettre en place une zone de communication, un espace d’échanges pour l’écouter, le rassurer, le réconforter, précise Victoria Duguet. C’est une étape à ne pas négliger. L’enfant doit parler de ses émotions, de ses ressentis à quelqu’un de confiance dans la famille ou dans le cercle amical, par oral, par écrit, en dessinant, pour déverser ses émotions, revenir avec le temps vers son équilibre et dans l’acceptation de cette situation dramatique. » Dire la vérité Il n’est pas recommandé de cacher à l’enfant le décès d’un être cher, l’écarter de ce qui se passe même s’il ne pose pas de questions. Il faut lui expliquer ce qu’est la mort en se mettant à son niveau. Pour cela, on peut faire une comparaison avec un animal décédé, une plante qui se fane ou s’aider de livres illustrés pour enfant sur le sujet. « Surtout ne pas dire que l’être disparu est parti au ciel, qu’il n’est plus dans son corps, plus là physiquement mais qu’il veille sur votre enfant, précise Victoria Duguet. Ne pas dire également que la mort, c’est dormir car votre enfant peut vous demander ensuite quand cette personne va se réveiller. Dire la vérité, c’est essentiel dans un processus de deuil. » Participer au rite funéraire S’il veut participer au rituel de deuil, laissez-le libre de le faire, mais ne l’y forcez pas. Pour l’aider à prendre la bonne décision pour lui, informez-le en détail du déroulement des obsèques et de cette journée. « Ne pas exclure votre enfant du rite funéraire contribue à l’aider dans l’acceptation du décès de l’être cher, souligne Victoria Duguet. S’il le souhaite vous pouvez le laisser voir le corps, le toucher, lui permettant de comprendre que la mort est irréversible. » Votre enfant

pourra ainsi exprimer également ce qu’il ressent et se sentir soutenu, entouré, réconforté, aimé. Besoin d’un rituel Si votre enfant a besoin d’installer un rituel pour garder le lien avec la personne décédée, encouragez-le. À chacun son action qui peut être d’allumer une bougie, acheter une plante, dire une phrase, une prière que l’on récite pour l’être cher disparu. Des signes à surveiller Il est normal que votre enfant puisse avoir des réactions physiques et émotionnelles différentes. Faire des cauchemars, avoir peur de rester seul, souffrir d’anxiété de séparation et ne plus vouloir quitter la maison sans vous, avoir des maux de ventre, avoir perdu sa motivation sont des conséquences de ce douloureux événement. Soyez attentif et si vous êtes inquiet, parlez-lui surtout pour appréhender ses pensées et ses émotions. Si vous sentez que votre enfant va mal, qu’il a des idées noires, qu’il parle beaucoup de la mort, tournez-vous vers un spécialiste, psychologue, médecin, qui pourra accompagner au mieux votre enfant. Deux questions qui peuvent vous embarrasser Pourquoi est-elle morte? Votre enfant doit connaître la vraie cause du décès. Nommez et expliquez la maladie si elle est la cause du décès, parlez des circonstances de l’accident de la route si la personne est morte. Parlez avec justesse, sensibilité, sans mentir. Il est toutefois normal que vous ne puissiez pas répondre complètement à toutes les questions d’autant plus si l’être cher s’est suicidé. Il faudra être très prudent dans le choix des mots. Vas-tu mourir, toi aussi? Souvent, les enfants ont peur d’être seuls aumonde, abandonnés. Lorsqu’un enfant est confronté à la mort de l’un de ses parents, il a l’angoisse de voir le parent restant aussi mourir. Or, il est impossible de promettre à un enfant qu’on ne va pas mourir. Pour l’apaiser, vous pouvez lui indiquer la personne que vous avez choisie pour prendre soin de lui s’il devenait orphelin, mais aussi lui dire que vous êtes prudent et en bonne santé. Toutefois, un enfant qui a vécu la mort d’un être cher a toujours peur de vivre un autre décès. Il est donc rarement tout à fait rassuré. Victoria Duguet Tél. 74 91 73

La trilogie corps-cœur-esprit résume les différentes expressions de l’individu. Elle met en relation et en perspective les émotions, les sensations ainsi que les pensées et assure notre santé tant sur le plan physique que mental. L’être est constitué d’un corps qui ressent par ses fonctions sensitives, et d’un esprit qui pense grâce à ses facultés conceptuelles, le corps et l’esprit étant indissociables. Vient s’ajouter le cœur, l’organe de vie, le moteur principal. « Tout est relié, l’esprit pour donner du sens, la conscience, le cœur pour nous relier, le corps pour nous incarner, le vivre », explique Hervé Laennec, ostéopathe et formé à la thérapie psychocorporelle. Notre esprit, notre cœur, notre corps sont animés par des échanges, des flux, par le chi ou le prana ou l’énergie de vie. » Cœur brisé L’harmonie corps-cœur-esprit assure notre santé et est le fait d’être en accord avec soi dans toutes les situations. Le déséquilibre de cette trilogie entraîne des problématiques d’ordre physique, mental ou émotionnel. Certaines personnes oublient leur corps ou ne vivent plus que pour les pensées. À contrario, d’autres personnes deviendront obnubilées par la dimension physique mais elles fermeront leur cœur à leur environnement, au monde. Quand les émotions sont trop fortes, il arrive que des personnes subissent le syndrome du cœur brisé, ou syndrome de Takotsubo, qui se manifeste par une déformation du cœur. Le décès d’un proche, une dispute avec l’amour de sa vie, la joie de retrouver sa famille sont en effet autant d’événements où les émotions peuvent nous submerger, au point d’avoir l’impression que notre cœur pourrait exploser. Comment trouver l’unité ? Il faut d’abord prendre soin de chacune de ces dimensions. Pour le corps, il est important d’en connaître les besoins pour bien l’utiliser et le garder en bonne forme grâce notamment à l’alimentation, à un sommeil réparateur, à une activité sportive ou culturelle. Si ce n’est pas le cas, un problème physique va se ressentir sur notre moral et nos émotions, comme une mauvaise humeur et une irritabilité à fleur de peau. Une personne qui ne fait que travailler pendant des mois sans se reposer, sans exercice physique, sans avoir une vie sociale, peut finir par faire un burn-out. Il faut aussi prendre soin de son esprit en réfléchissant, en ayant des pensées positives. « Au niveau de l’esprit, si une personne a des idées noires, fait des cauchemars, il y a un déséquilibre qui va se ressentir inévitablement dans le corps », indique Hervé Laennec. Il est bon également de savoir canaliser son affectif, de ne pas se mettre dans des situations où l’émotionnel nous fait oublier la raison. Une personne qui tombe amoureuse et se laisse emporter par ses émotions et son besoin d’être aimée risque de se retrouver à devoir assumer des situations très difficiles à gérer. Prévention Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. « Effectivement, la santé, c’est l’harmonie, un équilibre, le développement d’un bien-être physique, émotionnel, mental, environnemental, social, précise Hervé Laennec. Nous avons la responsabilité de notre santé aussi bien au niveau physique, émotionnel que de l’esprit. » Le thérapeute insiste sur la prévention et sur le fait d’observer, de prendre conscience des informations que nous envoient le corps, le cœur et l’esprit. « Si l’on a des signaux qui nous indiquent qu’il y a un déséquilibre à un niveau physique, par exemple, qui a des conséquences sur les plans émotionnel et mental, car tout est lié, il faut aller consulter une personne qualifiée qui va vous accompagner ». Ainsi, se développe de plus en plus une médecine alternative qui permet d’unir différentes formes de thérapies issues autant de la médecine conventionnelle que de la médecine douce afin de prodiguer les meilleurs soins au patient. Corps-cœur-esprit en harmonie pour une santé parfaite 26 Santé

L’hypnose consiste à induire chez le patient, ou à lui apprendre à induire luimême, un état de conscience modifié. C’est un état naturel que l’on a tous au quotidien, quand on est en mode pilote automatique. « Par exemple, lorsque l’on est en voiture et que l’on pense vraiment à quelque chose, on ne voit pas le trajet passer et on s’étonne d’être déjà arrivé », explique Catherine Rome, hypnothérapeute. En hypnose, on va induire cet état modifié de conscience chez une personne. « L’hypnothérapie est une thérapie brève qui repose sur le pouvoir de la suggestion positive et des visualisations pour changer les pensées des patients. Il s’agit d’aider le patient à entrer dans un état de relaxation intense, dans une transe, où l’esprit conscient est reposé, alors que le subconscient devient très actif et bien plus ouvert aux suggestions », poursuit Catherine Rome. Relation à la nourriture Dans le cas de la perte de poids, l’hypnothérapeute cherche à briser les mauvaises habitudes alimentaires du patient en remplaçant les schémas de pensée qui mènent à la suralimentation par des attitudes plus positives et équilibrées en relation avec la nourriture, grâce à des visualisations et des suggestions. « Je ne mets pas les gens au régime, je leur fais prendre conscience de leur comportement envers la nourriture qui n’est pas juste et que, tout en douceur, on va changer ce comportement en respectant ce que souhaite la personne », précise Catherine Rome. L’hypnothérapeute appuie sur l’importance de la mastication. Un repas doit durer au minimum 20 minutes pour que la satiété apparaisse, « 45 minutes serait l’idéal ». Or, nous avons tendance à manger vite, sans conscience. Santé Vous mangez trop, ou trop gras, trop sucré, vous grignotez... Vous voulez maigrir. L’hypnose peut changer votre comportement alimentaire en vous mettant dans un état de conscience modifié. Mincir avec l’hypnose 28

Gérer les émotions « La première séance, sur les cinq, est consacrée à l’anamnèse, un entretien pour mieux cerner la personne, son environnement, sa relation à la nourriture, ses ressentis, ses croyances limitantes, précise Catherine Rome. C’est une étape essentielle car cela va être notre matière pour s’adresser ensuite au subconscient qui est toujours là en fait. » La seconde séance va être axée sur les émotions. Comment la personne se sent ? Quelle est son attitude par rapport au stress ? Si le déséquilibre entre les apports nutritionnels quotidiens et les réels besoins du corps se retrouve souvent à l’origine du surpoids, il est évident que les manques de toutes sortes que l’alimentation semble compenser (sensation de vide, besoin affectif…) sont aussi à prendre en compte. « J’apprends aux clients la cohérence cardiaque qui permet d’apprendre à contrôler sa respiration afin de réguler son stress et son anxiété et ainsi de se sentir mieux. » L’hypnothérapie règle les problèmes de stress et d’inconfort par rapport au fait d’être en surpoids. Ainsi, face aux situations difficiles du quotidien, la personne apprend à gérer ses émotions sainement. Par conséquent, elle coupe le lien entre sa vie émotionnelle et la nourriture, qui reprend une place appropriée dans son existence. Elle est la manière de satisfaire sa faim, et non une solution pour noyer ses émotions négatives face aux situations angoissantes. Équilibre « À partir de la troisième séance, on va neutraliser les émotions négatives. Dans un état de transe, on va également travailler sur l’objectif de satiété, apprendre à déguster chaque bouchée comme un critique gastronomique pour retrouver un équilibre naturel. » L’hypnose va permettre d’enregistrer de nouvelles informations, images et sensations et de créer de nouveaux réflexes, de nouvelles associations de sensations/ émotions. Le cerveau ne faisant pas la différence entre le rêvé et le vécu, il les enregistrera comme réelles. Il devient alors facile de reproduire une situation enregistrée, où l’on est, par exemple, resté indifférent face à son dessert préféré, où l’on a pris du plaisir à manger un menu light, où l’on a trouvé la motivation de se remettre au sport. « Pour quelqu’un de boulimique par rapport au chocolat, on pourra ancrer un stop lorsqu’il aura des envies de chocolat, explique Catherine Rome. L’essentiel est aussi de retrouver une hygiène de vie, de ne pas faire n’importe quoi avec son corps et de se réconcilier avec lui durablement. » Principales raisons de la prise de poids L’effet yo-yo des régimes réguliers. Le déséquilibre entre les apports nutritionnels quotidiens et les besoins réels du corps. L’utilisation excessive de la nourriture comme moyen de gérer son stress, son anxiété ou autre. Les mauvaises habitudes alimentaires, voire les addictions au sucré ou autres. La non-écoute de soi, de sa sensation de satiété. L’obsession autour du poids qui devient alors une source permanente dans les pensées nourrissant ainsi la problématique. Une mauvaise estime de soi ne favorisant pas l’envie ou le désir de parvenir à son objectif. Les habitudes familiales ou éducatives concernant l’alimentation. Les troubles alimentaires compulsifs, boulimie ou autres. Catherine Rome, hypnothérapeute. Tél. 93 30 22. 29 Santé

30 Couple Propos recueillis par Gaëlle Noiret

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