22 Nos gosses EEt si Noël n’était ni plus ni moins qu’une occasion de s’octroyer, en famille, une parenthèse enchantée? Une trêve dans le quotidien ? Parce que Noël, dans les yeux des enfants, est bien plus que la fête commerciale que veulent nous vendre les publicités. Parce que ce qui se joue dans leur psychisme, à ce moment-là, n’a rien d’anodin. Et que les parents, à travers les enjeux qu’ils placent, ou non, dans la fête, ont beaucoup à leur transmettre. Les bienfaits de l’émerveillement « La seule chose qui intéresse Martin, à Noël, ce sont les cadeaux, affirme sa maman. Il n’y a qu’à voir la taille de la liste qu’il a réalisée cette année pour s’en rendre compte. » Les enfants sont-ils aussi matérialistes que nous le pensons ? Leur tendance à s’arrêter sur chaque page du catalogue de jouets et à demander plus que leur chambre pourrait contenir est-elle vraiment un mauvais trait de caractère à endiguer ? « Je trouve en réalité que les enfants sont très raisonnables vis-à-vis de Noël, analyse un psychiatre. Il est vrai qu’ils ont parfois des demandes un peu fortes ou excitées, mais en vérité, ils supportent très bien l’attente, et la frustration. S’ils font des listes, et même si celles-ci sont parfois démesurées, c’est avant tout parce que cela les fait rêver. C’est un moment de puissance imaginaire incroyablement jouissif. Un acte déraisonnable qui ne coûte rien. Car le rêve, c’est gratuit. » De quoi rassurer les parents qui craignent la déception au pied du sapin. « Même petits, les enfants sont capables d’entendre, et de comprendre, qu’ils n’auront pas tout ce qu’ils ont demandé. À condition qu’on le leur explique. » En effet, il serait dommage de priver les enfants de cet imaginaire naïf dont ils débordent. « Et ce, d’autant plus que le rêve est leur arme, quand les choses sont difficiles dans la vie, pour se donner un peu de répit et de réconfort. C’est leur matelas de sécurité. C’est d’ailleurs pour cela que certains continuent longtemps de croire au père Noël. Parce que cela leur fait du bien. Parce que c’est un personnage rassurant, un guide, parfois même une figure parentale qui vient combler une carence affective, explique le pédopsychiatre. Et que tant que l’enfant ne se sentira pas prêt à s’en défaire, son psychisme, en continuant d’y croire, le protègera. » Parents-enfants ce qui se joue à Noël Pourquoi les enfants aiment-ils tant Noël ? Parce qu’ils reçoivent des cadeaux ? Sûrement. Mais pas seulement. S’émerveiller, croire en l’histoire qui leur est contée, rêver, passer de bons moments tous ensemble… La fête promet bien plus qu’une avalanche de paquets sous le sapin. À condition que les parents, eux aussi, acceptent d’entretenir la magie. Anne-Laure Vaineau
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