Femmes Décembre 2021

Le 31 décembre c’est la fin d’une année et le début d’une nouvelle. Et pourtant, rien ne change en une nuit... Luce Janin-Devillars : Il est vrai que rien ne changera en une nuit. Nos soucis comme nos joies demeurent, nos questionnements également. Mais ce passage à l’an neuf est pourtant hautement symbolique. L’être humain a besoin de rythme et d’alternance pour exister. L’alternance entre le jour et la nuit est par exemple fondamentale. Ces repères que sont les jours, les semaines, une année qui se termine, une autre qui débute, sont autant de balises dans le temps. Elles nous permettent d’avoir du poids sur notre environnement, sur notre existence. Ce passage à une nouvelle année nous inscrit également dans une dimension universelle. Car il concerne l’humanité tout entière. Le religieux n’entre pas en ligne de compte dans cet évènement. La temporalité de l’univers est la même pour tous. Cela nous renvoie à une certaine forme d’humilité – nous ne sommes qu’un individu – mais aussi à un sentiment d’appartenance très fort, appartenance à une communauté de plus de sept milliards d’individus. Mais pourquoi cette envie de prendre de nouvelles résolutions quand une année commence? L. J-D. : Le 31 décembre agit comme un puissant repère dans le temps. Il nous donne l’occasion de nous dire : avant le 31 décembre, je n’étais pas celui-ci ou celle-là, à partir du 1er janvier, je serai celui-ci ou celle-là. Ce changement de calendrier nous permet de maîtriser le temps, de décider d’un avant et d’un après. Qui dit bonnes résolutions dit aussi bilan. Inhérent à toute fin d’année mais pas forcément conscient ou verbalisé ! S’accorder ces moments de réflexion, ne plus avoir envie d’être ce que l’on est, ne plus avoir envie de faire ce que l’on fait, c’est une façon de faire le point avec soi et de s’ouvrir au changement. Le rituel des bonnes résolutions offre la possibilité de mettre ces manques et ces envies en mots. Commencer une nouvelle année, c’est avoir envie de regarder devant soi ? L. J-D. : Oui. La transition d’une année à l’autre génère un regain d’énergie. Car nous sommes tous soumis au temps qui avance et qui nous mène inéluctablement vers la mort. Mais l’aube du 1er janvier nous conduit vers une autre vie. Comme si nous vivions une forme de renaissance. Démarrer une nouvelle année, c’est s’offrir un peu d’éternité. Je ressens toujours très fortement cette envie d’aller de l’avant chez mes patients quand une année démarre. Même chez ceux qui traversent de lourdes épreuves. Comme s’ils songeaient : “Heureusement, l’année est terminée. Je peux tourner une page et me dire, c’était l’an dernier...”. Nous avons tous besoin de tourner des pages, de fermer des tiroirs, de décréter que certaines choses sont passées ou mortes. Une nouvelle année répond à ces exigences et nous offre une espérance de vie. “Démarrer une nouvelle année, c’est s’offrir un peu d’éternité...” Propos recueillis par Laurence Ravier Dossier 17 Nouvelle année Nouveau départ ? Dans quelques jours, ce sera la Saint-Sylvestre avec ses douze coups à minuit, un chiffre qui glisse, une nouvelle année qui commence. Rien ne change. Et pourtant, tout change... Explications avec Luce Janin-Devillars, psychanalyste et coach, auteur de Changer sa vie. Quelles sont vos attentes pour la nouvelle année ? Une nouvelle année qui commence est loin d’être anodine. Avec elle se tourne une page du passé, tandis qu’une nouvelle se profile. Une sensation à la fois exaltante, chargée de promesses, de joie ou bien de craintes. Nous avons tous des attentes, plus ou moins avouées face à cette opportunité de changement pour soi et le monde qui nous entoure. Déterminez quelles sont les vôtres, ce qu’elles disent de vous, et les ressources pour amorcer la nouvelle année sous un nouvel éclairage favorable à vos attentes !

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