Femmes | Novembre 2021

Dossier 14 Réfléchir à sa propre limite Christelle, elle, a tenté de parler avec son mari de son côté négatif. En vain. « On ne peut pas discuter. S’il fait des efforts pour être plus agréable, cela dure deux jours et il recommence à faire la tête. Alors je me retranche, lorsqu’il est dans le salon, je vais dans la chambre et inversement. » Pour le professionnel, l’isolement peut être une solution, à condition qu’il soit temporaire. Comme chez Anne. « Quand mon ami se met à bougonner, je lui demande de s’éloigner pour que ça ne soit pas contagieux. Il comprend. Et ça ne dure jamais longtemps : sans personne avec qui partager ses bougonnements, il s’ennuie plus vite. » Prendre de la distance parfois, oui, mais fuir, non. « Si à chaque fois que l’autre arrive, on part, cela fait plus de moments où l’on n’est pas ensemble que de moments où l’on est ensemble », commente le psychologue. Prise de distance, moral en berne, diminution du plaisir à être avec l’autre… Il est important, aussi, de réfléchir à sa propre limite. « Ce n’est pas si complexe, explique le psychologue . Il suffit de s’écouter. Et d’être lucide : on a tendance à pardonner beaucoup de choses. » Pour le professionnel, l’amour ne suffit pas toujours. « Plutôt que de vouloir à tout prix changer une personne qui n’en a pas envie, il faut parfois changer de personne. » Et c’est là toute la question : le côté rabat-joie d’un des deux partenaires aura-t-il raison du couple ? Les rabat-joie ont aussi du bon « Pour que le couple continue, il faut aimer l’autre avec cette différence », explique Frédéric Fanget. La clé ? Ne pas se focaliser que sur ce qui ne va pas dans le couple. « Un conjoint, c’est un ensemble. Son côté rabat-joie est à réintégrer dans les autres aspects de sa personnalité . » D’autant que vivre aux côtés d’un rabat-joie peut aussi avoir du bon ! Ils sont souvent exigeants, rigoureux, dignes de confiance, ils anticipent les problèmes…Des qualités qui peuvent être utiles au couple et dont il est important de se rappeler. « Le couple peut alors répartir les tâches en fonction des valeurs de chacun : le plus rigoureux des deux pourra s’occuper des factures, et le plus enjoué des vacances, par exemple… ». Accepter le côté rabat- joie de son conjoint, c’est aussi le relativiser et peut-être un jour, pouvoir en rire. « Si chacun arrive à rire de ses défauts, le côté rabat-joie reste un petit problème de vie quotidienne. Et le couple garde en mémoire l’essentiel : s’il est ensemble, ce n’est pas pour rien. »

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