Femmes Mai 2021

O On peut se réjouir que la réalité soit parfois « moins pire » que dans les contes de fées où, de Blanche- Neige à Cendrillon, les filles ne rencontrent de l’imago maternelle que le côté obscur, méchantes reines et vilaines marâtres. Dans la vraie vie, heureusement, mères et filles entretiennent, dans l’ensemble, de bien meilleures relations qu’autrefois, moins dures, moins distantes. Mais leur plus grande complicité, idéalisée par des pubs dans lesquelles elles apparaissent quasi jumelles, n’est pas sans poser de nouvelles difficultés. La psychologue Sonia Prades 1 (cf P16) constate dans sa pratique les complications engendrées par le phénomène grandissant de la « mère copine », favorisé par la multiplication des familles monoparentales, l’effacement du père, le jeunisme ambiant. Autant d’éléments qui sapent progressivement la barrière entre les générations et font le lit de relations fusionnelles, source de confusion pour leurs identités respectives. « Cette indifférenciation croissante , observe-t-elle, fait surgir en consultation deux questions cruciales. Pour l’une : comment être proche tout en restant à sa place de parent ? Pour l’autre : comment se séparer pour grandir ? » Une relation refuge Anasthasia Blanché, psychanalyste, anime depuis une quinzaine d’années des ateliers intitulés « La relation mère-fille, une histoire de vie ». Elle y reçoit des femmes « de 24 à 84 ans » venues interroger leurs Dossier Psycho Pour l’une : comment être proche tout en restant à sa place de parent ? Pour l’autre : comment se séparer pour grandir ? 10

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