Femmes Octobre 2020
Notre métabolisme lui-même est adapté à cee alter- nance d’opulence et de privation : en période estivale, il stocke les graisses absorbées à travers l’alimentation pour puiser dans ses propres réserves graisseuses durant la saison froide. Le corps humain aurait ainsi environ trois mois de réserve de masse grasse stockée dans le tissu adipeux. Restreindre ses apports caloriques serait donc un besoin naturel oublié dans nos sociétés indus- trialisées où, été comme hiver, les denrées abondent dans les supermarchés. Perte de poids et autoneoyage Manger trop et trop souvent : tel est le sort de nos pays de cocagne. Mais que se passe-t-il dans le corps quand les apports caloriques se tarissent pendant un certain laps de temps ? Si les études scientifiques sur la ques- tion continuent d’abonder, toutes pointent du doigt un schéma récurrent. Les eets de l’absence d’ingestion de nourriture sur l’organisme se répartiraient ainsi en trois grandes phases. Entre six à douze heures après le dernier repas, le corps puise directement dans le sang pour ravitailler le cerveau en glucose avant d’aller se servir dans les réserves du foie. Une fois les stocks de glucose épuisés, c’est dans les tissus musculaires que le corps va aller puiser ses ressources, transformant les protéines pour produire son énergie. Enfin, le corps va chercher à préserver ses réserves protéiques. Pour alimenter le cerveau en glucose, foie et rein vont alors prendre le relais en produisant des corps cétoniques à partir de la dégradation des lipides, et plus particulièrement des acides gras. Si elle ne peut se prolonger au-delà de quelques jours – plusieurs semaines diraient certains – sans mere en danger l’organisme, l’absence de nourriture provoque, dès les premières heures, d’importants bouleversements dans l’organisme. Or, certains scientifiques ont cherché à démontrer que ces changements avaient des eets bé- néfiques sur la santé. Outre la perte de masse graisseuse, ce processus induirait un travail d’autoneoyage, appelé autophagie : ne recevant aucun aliment de l’extérieur, l’organisme puise dans ses « déchets », composants cellulaires endommagés et autres protéines dégradées, pour les recycler à l’aide d’enzymes et les transformer en carburant. Les avantages du jeûne sans les inconvénients Jeûne sec ou humide, jeune complet ou partiel, il existe de nombreuses formes de jeûne, qui toutes induisent d’importantes privations et un suivi rigoureux. Beaucoup plus accessible, le jeûne intermient aurait la particularité de mere en branle, en un temps très court, certains des mécanismes du jeûne long et de produire des eets similaires. Perte de graisse abdomi- nale, amélioration de la santé cardio-vasculaire, meilleur sommeil : pour ses défenseurs, ce jeûne en alternance serait à lui seul une véritable thérapie. Alors, l’essayer, c’est l’adopter ? Certes la facilité de mise en œuvre du fasting et les eets promis peuvent facile- ment emporter l’adhésion. Mais encore faut-il s’y prendre correctement. L’exercice physique et une alimentation équilibrée sont ainsi des leviers essentiels pour faire de cee méthode alimentaire un véritable succès. Les contre Certains médecins meent en garde contre les eets d’un jeûne intermient prolongé. - La privation de nourriture et le stress qu’elle engendre pourraient inciter à outrepasser ses apports caloriques durant le laps de temps où l’alimentation est autorisée, annulant ainsi les eets bénéfiques du jeûne. - À l’inverse, l’hypocalorie induite par la restriction de nourriture pourrait occasionner une grande fatigue et un aaiblissement général. Il faut donc veiller à respecter les besoins de l’organisme en faisant deux ou trois repas équilibrés durant la phase d’alimentation. - Plus grave , d’autres pointent du doigt le fait que ce régime pourrait induire une perte de masse musculaire et représenter un danger pour les personnes cardiaques. - Enfin, pour certains, l’alternance entre privation pro- longée et alimentation augmenterait le métabolisme de stockage des graisses, provoquant, à long terme, un eet inverse à celui recherché. 16 Mes fiches minceur POUR MOI OU PAS ? Le jeûne est déconseillé si : ■ vous êtes une femme enceinte ou allaitante ■ vous êtes diabétique ■ vous sourez d’une maladie cardiaque ■ vous êtes une athlète de haut niveau ■ vous sourez ou avez souert de troubles de l’alimentation. Quoi qu’il en soit, commencez lentement et soyez à l’écoute de votre corps : lui seul pourra vous dire si ce nouveau rythme lui convient et pendant combien de temps…
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