Femmes - Août 2020
ALORS QI QONG OU TAICHI CHUAN ? Le qi gong semble toutefois plus simple et accessible pour débuter, de l’avis des spécialistes. Il sera également plus adapté si vous recherchez une gymnastique de bien-être. Le qi gong est moins exigeant que le taïchi chuan très codifié qui nécessite la mémorisation de postures et d’enchaîne- ments spécifiques. Il demande un investissement en temps plus important que le qi qong même si les deux disciplines nécessitent toutefois une pratique régulière. 8 Équilibre Il faut être constamment en mouvement et suivre le rythme, le souffle, explique Daniel Collet, professeur de taichi chuan. Le taichi chuan : un art martial lent « Le taichi chuan, qui se traduit par boxe du faîte suprême, la boxe du yin et du yang, a une dynamique martiale visant à l’utilisation de la force interne plutôt que la force musculaire », souligne Daniel Collet, professeur de taichi chuan. Comme le qi gong, cette discipline, issue de la philosophie taoïste et de la médecine traditionnelle chinoise, est orientée vers la recherche d’un état d’harmonie entre le corps et l’esprit selon la théorie du yin, l’énergie de la terre, et du yang, l’énergie de l’esprit. Elle serait attribuée au moine taoïste Zhang Sanfeng, fondateur de l’école d’arts martiaux du mont Wudang, qui en observant la souplesse et la fluidité d’un serpent face à la rigidité d’un oiseau a eu la révélation des grands principes du taichi chuan. Visée énergétique Il existe différents styles de taichi chuan. « Le style chen très répandu qui est un taïchi chuan très dynamique qui enchaîne des mouvements circulatoires avec des accélérations et des sorties d’énergie , explique Daniel Collet. Pour ma part, j’enseigne le style yang, un des plus répandus également . » Le style yang s’appuie sur des mouvements lents et réguliers « qui ont une origine martiale mais une visée énergétique et qui permettent au mental de ralentir et de faire circuler l’énergie vitale dans le corps », précise-t-il. L’enchaînement des mouvements alterne entre transferts de poids, légères tensions suivies d’un relâchement. La prise de conscience du transfert, lent et précis, du poids du corps d’une jambe à l’autre et le jeu d’alternance des bras et des jambes concrétisent parfaitement la pensée chinoise basée sur l’équilibre dynamique des forces du yin et du yang. « L’ancrage à la terre est important car il va permettre la fluidité de la partie haute du corps. On va ressentir alors cette dynamique du yin et du yang », relève Daniel Collet. Le travail sur le souffle est essentiel, tout comme dans le qi gong. « On va favoriser une respiration ventrale. On inspire en phase de contraction et on expire en phase d’expansion », rappelle le professeur. Dans la pratique du taïchi chuan, il n’y a aucun temps mort. Les mouvements s’enchaînent du début à la fin d’une séance. « Il faut être constamment en mouvement et suivre le rythme, le souffle », appuie Daniel Collet. Une technique exigeante L’enchaînement de style yang se compose de 108 mouvements répartis en trois parties et accompagnés d’une respiration abdominale. Le taïchi chuan pourrait se comparer à une danse. Une danse très codifiée où la précision technique est exigeante et les chorégraphies peuvent s’avérer difficiles à mémoriser. La maîtrise parfaite de cet art demande une pratique longue et assidue. Ses bienfaits « Pratiquer le taïchi chuan va améliorer la circulation de l’énergie vitale dans le corps , souligne Daniel Collet. Ce qui va se traduire par un sentiment de bien-être, d’apaisement tout en étant redynamisé. » Le taichi chuan favorise le renforcement musculaire et squelettique pour une meilleure santé physique et mentale. Il procure des bienfaits sur le stress, sur le système cardiovasculaire, au même titre que d’autres activités sportives.
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