Femmes Mai 2020

Il faut que nos enfants mangent sainement alors on est prête à faire des kilomètres pour acheter fruits et légumes bio. Il faut que nos petits s’épanouissent dans un sport alors on fait le taxi d’un point à un autre de la ville pour accompagner le grand au judo, la petite à la danse et le petit dernier aux bébés nageurs. Il faut les éveiller aux arts alors on refait le taxi pour les cours de piano et d’arts plastiques. PARFAITES, nous sommes parfaites. Mais sachez que le perfec- tionnisme n’est pas l’ennemi à comba re. Ce sont les raisons pour lesquelles nous cherchons à l’a eindre qui peuvent s’avérer dangereuses. Depuis que nous avons acquis la possibilité de tout faire, nous nous imposons de devoir tout faire excellemment bien. Ah, culte de la performance et de la réussite quand tu nous tiens. Las, nous serons toujours jugées de toute façon… Car même parfaites, maman ou belle- maman ne se gêneront pas pour nous faire la petite réflexion qui tue : « Tu as vu qu’il y a une tache sur le t-shirt du petit ? Moi, je n’aurais jamais laissé mon fils aller à l’école comme ça ! » Au pilori belle-maman ! Et n’oubliez pas le bâillon ! Quant au rôle des papas, nous n’avons pas de place pour l’aborder aujourd’hui…Mais on y reviendra ne vous en faites pas. Il y a tellement de choses à dire… 14 Dossier UNE ÉTUDE qui en dit long Une étude de l’Institut des mamans portant sur le rôle des mères a été réalisée il y a quelques années. Que révèle- t-elle ? Que ce rôle n’est pas évident ! Car si la majorité des mères interrogées trouvent plutôt facile d’élever un enfant, elles sont tout de même 42 % à estimer le contraire. Une mission jugée particulièrement complexe par les mamans d’enfants de 3-4 ans. « Ces mères sont souvent multipares, avec plusieurs enfants en bas âge dont certains en phase d’opposition », analyse Hélène Lepetit, auteur de l’étude. La difficulté d’élever un enfant tient en partie au fait que les mamans n’ont plus de certitudes en matière d’éducation. « Il y a cinquante ans, beaucoup d’entre elles se laissaient guider par la religion. Désormais, elles doivent naviguer entre différents repères », explique Hélène Lepetit qui rappelle elle aussi que les mères sont écartelées entre des principes éducatifs hérités de leurs parents et l’héritage de Françoise Dolto. La majorité des femmes interrogées estiment aussi important d’inculquer le respect (des règles, des parents, etc.) à leurs enfants, que de bien communiquer avec eux ou de leur donner confiance. Des objectifs pas toujours faciles à concilier… Du coup, elles n’hésitent plus à avouer les ratés de leur éducation. Selon l’étude, elles considèrent souvent que leurs enfants n’ont pas assez appris à maîtriser leurs émotions et n’ont pas assez confiance en eux.

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