Femmes Octobre 2019

46 Santé Avec 146 cas en 2016, le cancer du sein sur le Caillou est « le cancer principal tous sexes confondus. C’est une priorité de santé publique », détaille Loïc Broquart de l’Agence sanitaire et sociale. Ce mois d’octobre se teinte de rose dans le monde entier afin de sensibiliser les femmes au dépistage du cancer du sein. s i vous avez plus de 50 ans, vous devez déjà avoir reçu ce courrier de l’Agence sanitaire et sociale. Une lettre vous invitant à réaliser une mammo- graphie gratuitement afin de dépister le cancer du sein. Cette surveillance automatique existe depuis dix ans sur le Caillou. Dépister le plus tôt possible un cancer du sein est aujourd’hui la meilleure arme pour lutter contre cette maladie, qui touche en France une femme sur huit. Les facteurs de risque restent encore méconnus, mis à part les antécédents familiaux. Tabac ? Alcool ? Pilule ? Obésité ? Ce qui est certain, c’est qu’une bonne hygiène de vie ne peut pas faire de mal : alcool en toute modéra- tion, pas de tabac, sport et repas équilibrés : le cocktail « bonne santé ». Pour pallier ce manque de prévention potentiel, tout est misé sur le dépistage. Et il commence le plus tôt possible, et devant son miroir. routine Car, sur le Caillou, 50 % des cancers du sein surviennent avant 50 ans. Les premiers gestes sont donc d’apprendre à connaître sa propre poitrine. La regarder et la palper le plus souvent possible, afin de détecter au plus vite si une anomalie survient. « Mais l’autopalpation est technique, elle nécessite donc d’être expliquée par un professionnel de santé », estime Loïc Broquart, en charge du programme de dépistage du cancer du sein à l’Agence sanitaire et sociale. Il est donc fortement conseillé d’avoir un suivi gynécologique régulier, au moins une fois l’an. Le professionnel de santé va effectuer une palpation de manière automatique, c’est alors l’occasion de lui demander conseil sur les bons gestes à avoir. L’essentiel, c’est la « routine, selon Loïc Broquart. Plus on espace les dépistages dans le temps, et plus il y a de risques ». Il faut donc adopter des habitudes : réaliser une autopalpation une semaine après les règles, consulter une fois par an un professionnel de santé, et se rendre à l’invitation de l’ASSNC pour une mammographie. L’autopalpation, mode d’emploi (source : cancersusein.org) ✖ Placez-vous devant un miroir, poitrine nue. Levez les bras puis baissez-les. Inspectez les deux seins et vérifiez qu’il n’y a rien d’anormal : par exemple un écoulement par le mamelon d’un liquide ou de sang, des crevasses, des fossettes, des plis ou de la peau qui pèle... ✖ Levez le bras droit : avec les trois doigts de la main gauche, palpez le sein droit, fermement, attentivement et complètement. En commençant par la partie externe, parcourez le sein en effectuant de petits cercles avec le bout des doigts. Une attention particulière doit être portée à la zone entre le sein et l’aisselle, cette dernière comprise. Cherchez toute grosseur ou toute induration anormale sous la peau. ✖ Terminez par le mamelon. Pressez délicatement le mamelon et vérifiez qu’aucun écoulement ne se produit. Si c’est le cas, prévenez votre médecin sans attendre. ✖ Pour vous aider, il existe une application, Check Your- self ! , proposée par l’association Keep your breast , qui donne les bons gestes et propose de créer un rappel pour une autopalpation régulière. Des schémas et des vidéos sont également disponibles en ligne. Le cancer du sein se dépiste dès la salle de bains Le cancer du sein en chiffres en nouvelle-Calédonie : (Source : Registre du cancer de la Dass 2016) 1 er cancer tous sexes confondus 143 cas chez les femmes en 2016 2 cas chez les hommes en 2016 26,5 % de plus qu’en 2015 57 ans est l’âge moyen au diagnostic variant de 27 à 95 ans. 38 % des patientes ont moins de 50 ans 48 % des patientes ont entre 50 et 75 ans 13 % ont 75 ans et plus 50 % des cancers du sein sont diagnostiqués grâce à l’autopalpation 22 % grâce au dépistage automatique 30 cas étaient répertoriés en 1984 contre 120 en 2009 : le cancer du sein en Nouvelle-Calédonie a donc quadruplé en trente ans.