Femmes Septembre 2019

16 Psycho L’arrivée d’un enfant bouleverse le quotidien et accroît le stress, la fatigue et les responsabilités. Autant de facteurs qui peuvent vous pousser à un épuisement physique et moral profond. Allo maman bobo . . . A lors que la société dépeint traditionnellement la maternité comme une expérience idyllique, la réalité est loin d’être si rose. Bien entendu, devenir mère est source de joies intenses mais il ne faut pas non plus minimiser le quotidien surchargé et stressant qui va de pair avec un nourrisson. Les jeunes mamans peuvent être touchées par différents troubles qu’il n’est pas toujours évident de distinguer. L’état passager le plus courant est le baby blues. Cette courte période de déprime apparaît très peu de temps après l’accouchement et s’explique en partie par le bouleversement des hormones développées pendant la grossesse. Rien de grave là dedans puisque ce court passage à vide dure rarement plus de quelques semaines. En revanche, lorsque le sentiment de ne pas être à la hauteur s’ancre durablement pendant la première année du nourrisson, c’est la dépression post-partum qui pointe le bout de son nez, nécessitant alors la consultation d’un médecin. L’épuisement maternel ou burn-out maternel apparaît, lui, un peu plus tard. C’est Stéphanie Allénou, auteur du livre Mère épuisée , qui a contribué à médiatiser cette souffrance méconnue. Cet état résulte d’un enchaînement de facteurs qui finissent par transformer une fatigue passagère en un épuisement durable, tant au niveau physique que moral. L’accumulation du manque de sommeil, de la répétition des tâches ménagères, des cris incessants des enfants ou encore d’un manque de reconnaissance de la part de l’entourage sont les causes les plus courantes du burn- out maternel. Sans qu’on n’y prenne garde, les journées marathon et les difficultés quotidiennes rencontrées par les mamans pour habiller leur troupe, la faire manger et la coucher deviennent progressivement insupportables et insurmontables. Repérer les signes Pernicieuse descente aux enfers ou lente noyade, à chacune sa métaphore. Dans tous les cas, trois phases se succèdent. Au réveil, vous vous sentez vidée de toute énergie à la simple idée de la journée qui vous attend ? C’est ce qu’on appelle l’épuisement émotionnel. Comme un système d’autodéfense, la mère se met ensuite à accomplir ses tâches de façon mécanique, tout en instaurant inconsciemment une distance émotionnelle vis-à-vis de ses enfants, de son compagnon et de tout son entourage. S’ensuit la dernière phase, la plus critique, du burn-out, lorsque cette maman perd pied en réalisant que son quotidien est à mille lieues de l’image qu’elle se faisait de la maternité. Face à cet échec personnel, elle se replie alors sur elle, perd confiance et développe une rancœur plus ou moins exacerbée vis-à-vis de ses enfants ou de son conjoint.

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