Femmes Mai 2019

L’homoparentalité en quelques chiffres ❖ Depuis le 23 avril 2013, date de l’adoption du mariage pour tous, près de 40 000 couples homosexuels sont passés devant le maire, selon l’Insee. En revanche, il est encore très difficile d’adopter. ❖ Selon des chiffres avancés par l’Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL), en France, 200 000 à 300 000 enfants sont élevés par au moins un parent homo- sexuel. ❖ D’après un sondage de l’Ifop réalisé en 2018, 52 % des personnes LGBT (lesbiennes-gays-bi- sexuels-transexuels) déclarent souhaiter avoir des enfants au cours de leur vie et envisagent aussi bien l’adoption que le recours à la PMA (procréation médicalement assistée) ou à la GPA (gestation pour autrui). en même temps cette semaine. » Relayée depuis par les parents enchantés par cette idée, cette note a navigué sur le web et les réseaux sociaux, prenant de plus en plus d’ampleur, au point que plusieurs écoles ont suivi le mouvement. Personne à l’écart ! Cette initiative part d’un constat simple : aujourd’hui, de nombreux enfants n’ont pas un modèle dit « clas- sique » de famille. Depuis quelques années déjà, les situations familiales ont beaucoup évolué et ne sont plus figées. Les foyers monoparentaux, les couples homosexuels, les tribus recomposées, déchirées ou endeuillées, les familles d’accueil multiples ou les orphelinats sont le quotidien de beaucoup d’enfants. Ces fêtes, originellement inventées pour célébrer l’amour, peuvent être des moments difficiles pour ceux qui ont perdu un ou leurs deux parents ou qui n’ont pas d’adultes stables pour les encadrer. Lors de la confection des cadeaux, certains élèves peuvent se sentir exclus et malheureux, même s’ils n’en parlent pas forcément. Par exemple, fêter un papa ou une maman qui est parti(e) et qu’on ne voit plus, qu’on n’a jamais connu(e), qu’on n’a jamais voulu(e) ou qui nous terrorise peut être compliqué pour un enfant fragile, qui voit le bonheur des autres se heurter à son quotidien. Moins d’étiquettes pour plus de liberté Cette idée intelligente, qui prend en compte tous les types de famille et les changements de mœurs, permet de ne plus se confronter à ces situations délicates : si l’élève n’a plus de père, va-t-il fabriquer un cadeau comme ses camarades ? Quand un enfant a deux papas ou deux mamans à qui va-t-il le don- ner ? Dans le cas extrême de violences parentales, connues ou non, est-il judicieux de « contraindre » un enfant à offrir un cadeau à quelqu’un qu’il n’aime pas beaucoup ? Pour éviter toutes ces questions et surtout le malaise de l’enfant, la fête des gens qu’on aime lui offre une plus grande liberté et permet de nous libérer des étiquettes préconçues qui ne cor- respondent plus toujours à la réalité d’aujourd’hui. Donner le choix à l’enfant En élargissant le nombre de destinataires, on donne aussi l’occasion à l’élève de prendre sa propre déci- sion et de respecter son choix de cœur. Cette auto- nomie nouvelle lui permettra de bien réfléchir à ses actes au lieu de subir la mouvance dictée par la société. Loin de détruire la symbolique des fêtes classiques, instaurer une telle tradition permettrait d’élargir le champ des possibles tout en prenant en compte son libre arbitre et sa liberté d’être. L’idée, c’est de créer quelque chose pour quelqu’un que l’on aime, mais sans préciser qui. C’est l’enfant qui choisit sur le moment à qui il souhaite offrir son cadeau. Une belle reconnaissance pour lui mais aussi pour toutes les figures parentales autres qui ont pu l’élever : grands-parents, grande sœur ou grand frère, tuteurs, familles d’adoption… Alors, on dit oui à la fête des gens qu’on aime ? 29 Psycho

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