Femmes Novembre 2018
15 éQuiliBre quotidien (dès qu’une situation vous stresse, faites ce geste pour vous retrouver dans ce lieu « sécure » apaisant. Le thérapeute va ensuite effectuer des mouvements de droite à gauche devant les yeux du patient avec deux doigts, lui demandant de suivre du regard ces mouvements sans bouger la tête. Ces séries successives et assez brèves de mouvements des yeux (20 à 30 secondes) continuent jusqu’à ce que les émotions soient neutralisées et que l’événement passé devienne associé par le patient à des pensées et des sentiments positifs sur lui-même. Au fur et à mesure du travail (près d’une heure), des associations se font, l’état émotionnel du sujet change et s’abaisse au point de terminer la séance dans un grand soulagement qui continue après la séance. Comment ça fonctionne ? Les mouvements alternatifs excitent le nerf optique relié aux faisceaux de neurones pour atteindre l’amygdale logée dans le cerveau limbique, siège des émotions. L’amygdale est le lieu de la peur depuis notre naissance. Nos souvenirs, particulièrement ceux liés aux émotions négatives, nos traumatismes importants sont stockés dans cet endroit qui garde les émotions et les sensations physiques liées à l’événement. L’activation de cette zone de l’hémisphère droit dissout les émotions et redonnent la vie à la « bouillie de neurones », comme le dit Francine Shapiro, qui s’était constituée au fil des scènes de la vie. En coupant la répétition inconsciente des mêmes situations traumatisantes, nous libérons le patient de ce passé constamment présent et figé dans des réactions aliénantes. La psychanalyse est fondée sur le dire, la parole, l’EMDR sur l’éclatement des émotions. D’où l’importance que le praticien ait nettoyé ses propres émotions auparavant dans un travail personnel. Il est important de ne pas faire d’EMDR avec n’importe qui. Assurez-vous que le thérapeute soit bien formé ! Combien faut-il de séances ? Le nombre de séances dépend du traumatisme complexe du patient. Lorsqu’on atteint le souvenir source qui semble être à l’origine des traumatismes, la libération du patient s’accélère. Le thérapeute n’interprète pas le matériel donné par le sujet, il le recueille. Et surtout, il travaille avec le noyau « sain » du sujet. Le nombre de séances varie en fonction du traumatisme à traiter. C’est une thérapie brève qui utilise aussi les thérapies cognitives pour affiner la stratégie thérapeutique. Peut-il y avoir des effets négatifs ? Comme avec toute forme de psychothérapie, il peut y avoir une augmentation provisoire de la détresse. Des souvenirs douloureux non-résolus peuvent émerger. Certains patients peuvent éprouver des réactions pendant une séance de traitement que ni eux ni le praticien n’auraient pu prévoir, comme un niveau élevé d’émotion ou de sensations physiques. Il est nécessaire de terminer par quelques minutes de relaxation associées au lieu sûr. Après la fin de la séance, le re-traitement de l’information émotionnelle liée à l’incident ou au matériel qui a été évoqué peut continuer de se faire par lui-même. Des rêves, d’autres souvenirs, d’autres émotions inhabituelles peuvent se manifester. C’est généralement un signe qu’un travail en profondeur est en train de se faire. * Titre de l’ouvrage de référence de Francine Shapiro À lire Choisissez bien votre psy… La psychothérapie aujourd’hui : interactive, brève et solutionniste , par Ghylaine Manet. Ed V.G. , Paris, juin 2018.
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