Femmes - Septembre 2018

Zoom sur la pilule Le 28 décembre 1967, après plus d’un an de houleux débats, la loi Neuwirth est enfin adoptée en France. Elle autorise la régulation des naissances via une méthode médicamenteuse révolutionnaire tout droit venue des pays nordiques : la pilule contraceptive. santé au féminin 42 R esituons le contexte. Il y a 50 ans, la femme est d’abord placée sous l’autorité de son père, puis de son mari, sans transition aucune ! Si le droit de vote lui a été accordé 20 ans plus tôt, la directionmatérielle et morale de la famille reste confiée exclusivement à l’homme jusqu’en 1970. La sexualité est taboue, si bien qu’aucune éducation n’est dispensée avant 1973. Et bien sûr, l’interruption volontaire de grossesse est interdite. Seulement, dans les rues, des milliers de femmes ont scandé le slogan : « Un enfant si je veux, un enfant quand je veux ! » Des femmes d’exception ont mené des combats homériques pour leurs semblables. Elles sont incarnées par Françoise Sagan, Simone de Beauvoir, Simone Veil…Alors oui, pour toute une génération, la pilule contraceptive a libéré les moeurs. Elle a pu être brandie fièrement, exhibée telle une victoire, celle de pouvoir jouir d’une sexualité féminine libre, sans enchaîner inéluctablement, dans un rythme frénétique, grossesses et naissances. Et si la pilule nous avait asservies... En 2018, loin, très loin de la cause féministe du siècle dernier, les cartes ont radicalement changé. À l’heure du bio, de la lutte contre les perturbateurs endocriniens, et de la volonté des femmes à ne pas être seules à supporter la « charge mentale contraceptive », la pilule ne correspond plus du tout à l’idéal des femmes et des couples. Alors quoi ? La pilule serait un perturbateur endocrinien ? À vrai dire, oui, c’est une juste définition : des hormones artificielles qui remplacent ou masquent les hormones naturelles et changent ainsi le fonctionnement naturel des organes cibles. Longtemps, la pilule a été massivement prescrite, avec une certaine légèreté d’esprit. Pourtant, le tabagisme, l’âge, les antécédents de maladies cardiovasculaires, les antécédents de cancers hormono-dépendants (certains cancers du sein notamment), et bien d’autres pathologies encore sont, associés à la pilule oestroprogestative, de vrais cocktails détonants. Des accidents sont survenus, mettant en cause certaines pilules, notamment celles dites de troisième et quatrième génération, les dernières-nées en somme ! Y voir plus clair dans ce dédale : Oestroprogestatives ou seulement progestatives,

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