Femmes : Mai 2018

Le régime sans gluten est conçu à l’origine pour répondre à des maladies, en tant que traitement. Il s’ impose aux personnes atteintes d’allergie, d’intolérance ou d’hypersensibilité au gluten, ce n’est donc pas une tendance ! Chez ces personnes, le gluten peut endommager l’intestin grêle et entraîner des carences, voire une dénutrition dans le cas de la maladie coeliaque (maladie autoimmune), qui peut évoluer vers une forme de cancer rare mais grave, le lymphome de l’intestin grêle. En revanche, il n’existe pas de bénéfice démontré à son éviction chez des personnes qui ne se plaignent de rien (pas de symptômes digestifs ou extra-digestifs) et qui ne sont ni allergiques, ni intolérantes. Cependant, le régime sans gluten n’ent raîne pas de carences majeures, s’il est varié et équilibré. Il peut s’avérer toutefois désocialisant, onéreux (selon les origines d’équivalents de la famille des féculents ne contenant pas de gluten comme le quinoa, les tubercules, les dérivés du riz, du maïs… Opter pour les légumes secs reste une excellente option), et il favorise, s’il est prolongé, des modifications du microbiote (avec une diminution des bifidobactéries)… Bref, il n’est pas non plus totalement dénué de conséquences, au long cours. Il est donc recommandé d’éviter les régimes d’éviction inutiles (non justifiés) de façon prolongée. De plus, le cumul des régimes « sans » peut finir par entraîner des carences s’ils s’additionnent entre eux : sans lactose, sans sucre, sans viande rouge, sans protéines animales, sans graisse… Ils contribuent à développer des modes alimentaires qui nourrissent un business lucratif pour certains industr iels , producteurs de produits « sans » (lactose free, gluten free, fat free, sugar free…) dont l’engouement grandit auprès de certaines cibles de la population en quête de manger sain, perdant souvent à terme la raison du pourquoi nous mangeons : pour vivre en apportant TOUS les nutriments ESSENTIELS à notre développement et à l’entretien de notre corps, en restant raisonnable. Le choix alimentaire pour le « manger sain » qui reste notre fil conducteur, doit davantage être QUALITATIF et VARIÉ, sans amalgame, ni dérive, à la quête du Graal du poids par rapport à notre santé, tout en respectant le goût et la diversité. Il existe de réelles raisons d’avoir recours aux régimes d’éviction, à utiliser avec modération si le besoin n’est pas justifié d’un point de vue médical. L’ÉQUILIBRE reste l’objectif en nutrition. L’avis de la diététicienne Alexandra Souprayen Comment savoir si nous sommes réellement atteints ? Grâce à une prise de sang pour détecter la présence d’anticorps, suivie, en cas de résultat positif, d’une endoscopie et d’une biopsie de la partie haute de l’intestin grêle. Dans certains cas – combinaison de symptômes, hérédité avérée – et en dépit de résultats sanguins négatifs, le médecin peut quand même prescrire une endoscopie. La présence d’anticorps antitransglutaminases n’étant pas toujours significative, on compte encore, avec la prise de sang, beaucoup de « faux négatifs ». Ce qui complique encore un peu plus le diagnostic. Dès lors que l’intolérance est diagnostiquée, le seul traitement est l’élimination à vie de cette substance de son alimentation. 88 88 nutrition

RkJQdWJsaXNoZXIy MjE1NDI=