Femmes : Décembre 2017

Sources : Le Figaro Madame, Santé magazine, Femme actuelle, La liberté Le chiffre alarmant Un adulte calédonien sur dix serait diabétique selon le dernier rapport d’activité de l’Agence sanitaire et sociale. Pire : la Fédération Internationale du Diabète (FID) estime que la moitié des diabétiques ignorent leur maladie sur le Caillou. Sur cette base, on estime à près de 20 000 le nombre de personnes souffrant de diabète en Nouvelle-Calédonie aujourd’hui, contre 13 000 seulement suivies et traitées. QUESTION SANTÉ 79 Caché partout, même dans les produits salés, le sucre nous rend accros et favorise la prise de poids, le diabète et les caries. Depuis quelques années, le sucre est mis au banc des accusés. Et pour cause, la poudre blanche peut rendre les consommateurs dépendants, comme l’a démontré une étude du CNRS de Bordeaux en février 2015. Les chercheurs avaient ainsi montré sur des rats que le sucre pouvait être aussi addictif que la cocaïne. On parle ici des sucres rapides, différents des sucres lents contenus dans les céréales, les légumineuses, le pain, etc. Ils peuvent être naturels (dans les fruits ou le miel par exemple) ou raffinés (dans les sodas, les plats industriels, les pâtisseries...). Si les premiers sont indispensables à l’organisme, les seconds perdent tout intérêt nutritif lors de la transformation industrielle et conduisent, lorsque l’on en consomme trop, à de l’obésité, du diabète ou encore des maladies cardiovasculaires. Repérer les signes de dépendance Comme de nombreuses addictions, la dépendance au sucre est un phénomène progressif. Laurent Chevalier, médecin nutritionniste et auteur de Alors, on mange quoi ? 1, aime à résumer le phénomène par cette phrase populaire : « Le sucre appelle le sucre ». On peut ainsi basculer dans l’accoutumance sans même s’en rendre compte, simplement par une alimentation trop sucrée. Passage en revue des éléments révélateurs. Le sucre comme réconfort Pot de glace pour se consoler d’une rupture, bonbons au chocolat pour se donner du courage... Le sucre peut faire figure de refuge lorsque l’on va mal. Durant sa carrière, le Dr Laurent Chevalier confie avoir observé que « les personnes attirées par les saveurs sucrées ont souvent une plus grande fragilité émotionnelle que celles attirées par le salé ». Un constat corroboré par la nutritionniste Catherine Lefebvre, auteure de ​ Sucre, vérités et conséquences 2 : « Il ne faut pas oublier que la dépendance au sucre peut être liée à des causes physiologiques mais aussi psychologiques. Certains mangent leurs émotions ». Ainsi, celles qui se définissent comme étant plutôt sucré que salé peuvent parfois présenter un terrain favorable à la dépendance. Un besoin irrépressible de manger du sucre Bien que la frontière entre les deux soit ténue, il ne faut pas confondre gourmandise et dépendance alimentaire : « Il faut distinguer l’envie du besoin », précise Laurent Chevalier. On peut se passer d’une envie alors qu’un besoin est par définition irréfrénable. « Il y a une différence entre aimer une pâtisserie, que l’on déguste passionnément à l’occasion, et avoir une envie incontrôlable et presque quotidienne de manger du sucre, quel qu’il soit », illustre Catherine Lefebvre. Sucre, gare à l’addiction !

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