Femmes : Août 2016

19 Charlène Soerip est la nouvelle responsable de la Mission à la condition féminine de la province Sud. Son leitmotiv : faire avancer la cause des femmes en Nouvelle-Calédonie. dossier " Si on veut que les choses changent, il faut s’en donner les moyens ! » Charlène Soerip en sait quelque chose. À seulement 33 ans, celle qui fait partie de la nouvelle garde politique calédonienne n’est pas arrivée par hasard au poste de directrice de la Mission à la condition féminine de la province Sud. Cette nouvelle nomination, elle la doit avant tout à sa curiosité intellectuelle et à sa persévérance. « J’ai grandi dans le quartier de Rivière-Salée, au sein d’une famille qui n’était absolument pas politisée. Mais j’avais déjà cette soif d’apprendre, de comprendre et d’agir, avant même d’envisager une quelconque implication politique. » La jeune femme va d’abord travailler plusieurs années chez Aircalin, dans les secteurs de la logistique et de la formation. Parallèlement, elle commence à assister aux réunions de partis locaux, afin de mieux cerner le paysage politique du pays. « Totalement novice dans le domaine, j’avais besoin d’en savoir plus, juste pour nourrir ma curiosité personnelle. » Elle découvre alors un univers dans lequel elle se sent bien... et finit par se prendre au jeu. En 2008, Charlène Soerip met un premier pied dans le milieu politique en rejoignant la liste de Sonia Lagarde aux élections municipales de Nouméa. Dès 2009, elle quitte définitivement les bureaux d’Aircalin pour ceux du Gouvernement. Elle devient alors conseillère du président entrant, Philippe Gomès. Hyperactive et hyper impliquée, la jeune femme fait progressivement son trou dans l’univers politique calédonien. Miser sur les femmes Charlène Soerip devient conseillère municipale à Nouméa en 2014, avant de rejoindre « la Maison bleue » la même année. Elle travaille alors pour le cabinet de Martine Lagneau, première vice- présidente de l’Assemblée de la province Sud, en charge de la Condition féminine. « C’était un secteur laissé en sommeil depuis un certain temps. Il était donc urgent de réaliser un état des lieux quant à la condition des femmes en NouvelleCalédonie. » Et pour cela, rien de mieux que le terrain. Début 2015, au côté des membres de la commission dédiée aux femmes, elle sillonne les communes de la province Sud dans le cadre de l’opération « Ruban bleu ». « Le but était d’aller à la rencontre des femmes de la province pour évaluer leurs besoins, pour juguler les problèmes de violence conjugale, etc. » Une mission que Charlène Soerip prendra vraiment à cœur. Au point de se voir offrir, début mars 2016, la direction de l’ancienne Maison de la Femme de la province Sud, devenue Mission à la condition féminine. Objectif : la mise en œuvre du plan d’action triennal défini par la Mission, et auquel la jeune responsable a activement contribué. « J’aimerais vraiment que la condition féminine ne soit plus simplement réduite à deux dates, à savoir la Journée des droits des femmes et la Journée internationale contre les violences faites aux femmes. Avec mon équipe, nous voulons organiser des débats et des rencontres dédiés tout au long de l’année, sans oublier la mise en place des mesures énoncées dans le plan d’action. » Charlène Soerip a encore du pain sur la planche. « Mon travail est passionnant, même s’il est extrêmement chronophage, avoue-t-elle. Heureusement, je n’ai pas encore d’enfant, chaque chose en son temps ! » Sa priorité pour l’heure : continuer à travailler d’arrache-pied pour qu’un jour, peut-être, l’égalité des chances entre Calédoniens et Calédoniennes ne soit plus qu’un doux rêve. n Mission : condition feminine Texte : Sophie Berger Photo : Aude-Emilie Dorion

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