Femmes : Juin 2016

Juin2016 30 Contact : Sophie Berger.Tél. : 79 56 36 Mail : sophie.berger@lnc.nc Rejoignez Femmes sur Facebook : Femmes mag 4 Actus 9 Minute beauté 10 People 14 Dossier - La révolution des papas 22 Nos gosses - Mon enfant est-il précoce ? 24 Couple - Tu n'es pas ma mère ! 26 Reportage - Vanuatu, les filles font des vagues ! 30 Mode - Lookée à petits prix 46 Yoga 48 Coaching 50 Question santé - Je suis toujours fatiguée... 52 Cosméto 53 Déco - Coup de jeune dans la salle de bains 57 Cuisine - Mange ta soupe ! 60 Carnet de voyages - Le Japon, entre modernisme et tradition 62 Droit des femmes - Vos droits de locataire 64 Horoscope 66 Nos adresses Prochaine parution du magazine Femmes : MARDI 12 JUILLET FEMMES © Thierry Perron 14

ACTUS 4 Mercredi 1er juin, le collectif « Femmes en colère » a appelé à une mobilisation citoyenne pour que de réelles mesures de lutte contre les violences faites aux femmes soient prises en Nouvelle-Calédonie. Une petite cinquantaine de personnes s’est réunie devant le Congrès puis le Gouvernement pour manifester son mécontentement, tandis qu’une délégation a été reçue par les deux institutions. « Nous interpellons les élus [...] pour qu’ils mettent en place une législation visant à ne plus banaliser, tolérer, excuser ou minimiser les injures, les menaces, le sexisme, le harcèlement sexuel et moral, bref toutes formes de violences exercées à l’encontre des femmes », a précisé le collectif dans une lettre ouverte. Parmi les doléances : l’ouverture d’un débat public au Congrès, avec pour objectif la signature de la convention contre toutes les discriminations faites aux femmes (CEDEF), ainsi que la destitution de tout élu condamné pour des actes de violence. Même si les réclamations du collectif ont été rejetées par les élu(e)s concernés, cette action coup de poing aura au moins eu le mérite de mettre en lumière un certain « ras- le-bol » des Calédoniennes... Pour rappel, le taux déclaré de violences faites aux femmes en Nouvelle-Calédonie est sept fois plus élevé qu’en Métropole. Pour soutenir ses actions, rendez-vous sur Facebook : Collectif "FEMMES EN COLERE" Nouvelle-Calédonie Le ministère des Familles a publié fin mai une infographie sur la répartition des tâches domestiques entre les hommes et les femmes. Force est de constater que si l’égalité fait des progrès dans la sphère professionnelle, dans le privé, elle est loin d’être atteinte. En moyenne, les femmes réalisent 72 % des tâches domestiques (cuisine, ménage, rangement, soins aux enfants). Elles y consacrent 4h01 par jour, contre 2h13 pour les hommes, soit presque le double. En ce qui concerne les soins aux enfants, elles s’investissent 45 minutes par jour contre 19 minutes pour les pères. Ces derniers s’occupent plus volontiers du bricolage et du jardinage qui ne sont pas considérés comme le cœur des tâches domestiques, mais comme des tâches situées à la frontière avec les loisirs. Malgré ces chiffres alarmants, 69 % des hommes estiment qu’il n’est pas normal que les femmes assurent l’essentiel de ces tâches… www.familles-enfance-droitsdesfemmes. gouv.fr DES FEMMES EN COLÈRE FACE AUX ÉLUS QUI EN FAIT LE PLUS À LA MAISON ? © Jaquotte Samperez

ACTUS 6 Gisel Calvillo est une star internationale du maquillage, que nous avons eu le privilège de rencontrer... à Nouméa ! Répondant à l’invitation de l’enseigne Beauty Success, qui a récemment ouvert son corner MAC, la pro du make-up en a profité pour nous en dire plus sur sa passion et son métier. D’origine mexicaine, la jeune femme a grandi et s’est formée au maniement des pinceaux à San Francisco. Depuis, elle a rejoint l’élite du maquillage. Elle fait en effet partie du club très fermé des maquilleurs MAC seniors (ou « Jedi » du make-up) et parcourt le monde pour répandre son savoir auprès des jeunes « Padawans » de la marque de cosmétiques. Gisel consacre au total un tiers de son temps à enseigner. Et les deux tiers restant alors ? Fashion weeks, shootings mode, shows télévisés, festivals de cinéma... La jeune femme vit le rêve de toute maquilleuse qui se respecte ! Et en plus, elle a régulièrement l’occasion de pomponner de nombreuses stars, à l’instar de Jennifer Lopez ou encore de Cara Delevingne. De quoi crâner ! Pourtant, c’est avec beaucoup de gentillesse et de simplicité que Gisel a répondu à nos questions, en finissant l’interview par un « hug » chaleureux, si caractéristique des Américains. Ça, c’est la vraie glam attitude ! Les gestes beauté essentiels de Gisel : - u moins huit heures de sommeil par nuit ; - un poil de correcteur de teint pour avoir l’air frais ; - du mascara ; - un peu de fard à joues pour l’effet bonne mine ; - du rouge à lèvres. www.giselcalvillo.com Dans une tribune intitulée Comment je me suis fait traiter de pute, et publiée dans l'espace blog du site d'information Mediapart, l'actuelle ministre de la Fonction publique, Annick Girardin, écrit sa révolte. Elle revient sur une affaire de sexisme dont elle a fait l'objet après son récent passage sur le plateau télévisé de Laurence Ferrari sur iTélé. Quelques jours après la diffusion de cette interview, un montage vidéo circule sur le Web. On y voit la ministre répondre aux questions de la journaliste. Problème : la séquence est entrecoupée de répliques de scènes de films dans lesquelles on peut entendre des insultes dirigées vers Annick Girardin. Le montage fait polémique. Tout comme son partage par le directeur de cabinet du président du Conseil territorial de Saint-Pierre- et-Miquelon, un opposant politique de la ministre. « Ici, il n’est pas question de simples railleries de réseaux sociaux. Il s’agit d’insultes sexistes », confie Annick Girardin dans la tribune. Ce montage, estimet-elle, a dépassé le cadre de l’internaute anonyme en étant relayé par un homme politique. Ne pas y répondre, serait une manière de participer « à la banalisation des comportements haineux » qui sévissent dans le monde politique français. Loin de se victimiser, la femme politique appelle les internautes à réfléchir à leur comportement en ligne. « "Liker" un contenu inapproprié peut paraître anodin. Mais tous ces comportements additionnés, qu’ils viennent de responsables politiques ou de citoyens, participent à un climat général », explique-t-elle avant d'ajouter que c'est donc aux citoyens de lutter, en partie, contre ces débordements. Source Madame Le Figaro > UNE TRIBUNE CONTRE LE SEXISME MAC-QUILLEUSE La province Sud vient de rééditer son Guide des droits des femmes et de la famille, dont la dernière version datait de 2003. Un outil de référence pour toutes les femmes du Caillou en quête d’informations concrètes en matière d’éducation, de santé, de mariage, de maternité, de logement, etc. À lire e à télécharger sur www.lesfemmes.nc/guidedroits-femmes-de-famille UN GUIDE JURIDIQUE POUR LES FEMMES © Jean-François Monier/AFP © MAC

LA MINUTE BEAUTÉ En soin du cuir chevelu Pour des cheveux en pleine forme, le soin du cuir chevelu est essentiel. C’est en effet depuis l’épiderme que la chevelure est générée. Si l’on a tendance à négliger la santé de notre cuir chevelu, cela entraîne bien souvent quelques désagréments, tels que des démangeaisons. Pour y remédier, on mise sur l’huile essentielle de tea tree ou encore de menthe poivrée. Antibactériennes et purifiantes, ces huiles soulagent immédiatement tout en évitant l’apparition ou l’aggravation de certaines maladies du cuir chevelu comme le psoriasis. C’est également un bon remède contre les pellicules, tout comme l’huile essentielle de genévrier qui, en plus, apporte un effet apaisant. En entretien quotidien et pour renforcer les cheveux À chaque type de cheveux son huile essentielle adaptée. - Pour les cheveux normaux : on choisit une huile essentielle de lavande, de santal ou de géranium. - Pour réguler les excès de sébum et éviter l’effet cheveux gras : on opte pour la bergamote, le pamplemousse ou le cèdre de l’Atlas. - Pour les cheveux ternes, secs ou abîmés par les colorations : rien de plus efficace que l’huile essentielle d’ylang-ylang. En plus de sentir bon, elle a la particularité de rendre les cheveux très brillants. On l’utilise en complément d’une huile végétale très nourrissante comme celle d’avocat, de ricin ou de noix de coco. À noter que cette dernière est particulièrement intéressante, car elle pénètre très bien dans la fibre capillaire. - Pour les cheveux bouclés, frisés ou crépus : l’huile essentielle de bois de rose. Pour favoriser la pousse des cheveux Pour stimuler la pousse, on fonce sur l’huile essentielle de Bay Saint Thomas ou de sauge sclarée. Pour plus d’efficacité, on effectue un massage minutieux de façon à ce que les actifs soient bien en contact avec le cuir chevelu. Contre les chutes de cheveux saisonnières, on opte pour l’huile essentielle de romarin à cinéole. n Mets de l ' huile Une crinière de rêve de façon naturelle ? Grâce aux huiles essentielles, bien sûr ! On vous dit tout. Sources : Marie Claire, Cosmopolitan Comment les utiliser ? • En shampoing ou après-shampoing : on ajoute 2 à 3 gouttes dans le produit lavant et on laisse agir 10 à 15 minutes. • En massage du cuir chevelu : avant le shampoing, on masse le cuir chevelu avec la préparation suivante : on dilue l’huile essentielle dans une huile de base (huile de pépin de raisin, d’amande douce, etc.), à raison d’une goutte d’huile essentielle par cuillère à soupe d’huile. • En masque capillaire : comme pour le massage, on dilue l’huile essentielle dans une huile de base. On applique soigneusement sur les cheveux et le cuir chevelu, puis on laisse agir toute la nuit. Un petit shampoing le matin et hop ! Une chevelure sublime. Précautions d’usage Il faut toujours diluer les huiles essentielles avec une huile végétale pour tout massage ou friction (pas d’application cutanée pure), pour éviter tout risque d’irritation ou de brûlure. Notons que les huiles essentielles par voie cutanée et diluées ne doivent pas être utilisées chez le bébé de moins de 3 ans. En général, il vaut mieux éviter leur utilisation (quelle qu’elle soit) chez les enfants de moins de 7 ans et les femmes enceintes ou allaitantes. 9

PEOPLE La “louze” ! Visiblement, l’aura de Lady Gaga ne suffit pas à créer l’événement... Un piano de la star, datant de ses jeunes années, était récemment mis en vente à New York. Mais faute d’enchères au prix minimum fixé, l’instrument n’a pas été vendu ! Une « gifle » pour la star, qui se pose en icône de la musique. Le piano sur lequel elle a écrit sa première chanson à 5 ans (selon elle) n’a donc pas trouvé preneur. Les premières estimations évoquaient un chiffre de départ entre 100 et 200 000 dollars mais aucun acheteur n’a pris la peine de proposer ne serait-ce que le prix de réserve, non communiqué... AH BEN BRAVO ! Treize mille kilomètres. C’est la distance parcourue par Leonardo DiCaprio dans un aller-retour express en jet privé entre New York et la France (Cannes) pour recevoir un prix récompensant son engagement pour la planète... Très engagé dans la cause environnementale, le beau Leo est cependant souvent attaqué sur ses (mauvaises) habitudes concernant l’utilisation de jets privés et de yachts. Une source proche de l’acteur a tout de même expliqué que l’acteur n’avait pas utilisé son propre avion, mais celui de quelqu’un faisant lui aussi l’aller-retour entre Cannes et New York. Mouais... il nous le faut ! 10 Sources : Closer, Purepeople, Voici La 7e édition du Global Gift Gala s’est tenue lundi 9 mai dans le cadre chic de l’hôtel Four Seasons George V, à Paris. Coprésidée par Eva Longoria, la soirée a permis de récompenser diverses personnalités pour leurs actions philanthropiques ainsi que de lever des fonds pour soutenir les associations mises à l’honneur. Laeticia Hallyday était de la partie pour recevoir un prix récompensant son engagement humanitaire. Mais la jeune femme a eu beaucoup de mal à gérer sa robe : sur le tapis rouge, elle s’est démenée pour la remettre à l’endroit, et sa culotte n’a pas échappé aux photographes ! Pour ajouter à son malheur, les flashs des appareils photo ont rendu un peu moins opaque le tissu noir qui recouvrait sa poitrine. Résultat : on voyait tout, mais la star, fair-play, a gardé le sourire jusqu’au bout. Laetitia allume le feu La lessive Skip Color Clean vous offre des résultats impeccables, même en cycle court ! Idéale pour les lavages à basse température et l’entretien de tous les textiles, sa formule unique avec activateurs de lavage enlève les taches tenaces et sa technologie Color Protect permet de conserver l’éclat de vos couleurs. Skip Color vous offre des résultats impeccables tout en prenant soin de votre linge et laisse à votre linge un parfum agréable qui dure plus longtemps sur vos vêtements! SKIP COLOR CLEAN: DOUX POUR LES COULEURS, TENACE CONTRE LES TACHES © Frazer Harrison/Getty Images © Jason Merritt/Getty Images PUB

La vidéo d’un enfant autiste de 8 ans, Huilo, et de son père au concert de Coldplay à Mexico a récemment ému le monde entier. Dans ce petit film, on peut voir l’enfant qui se met à pleurer sur Fix you et le papa chantant le morceau, les larmes aux yeux. En la partageant, ses parents ont émis le souhait que Coldplay la voie également. Ce vœu a été exaucé, puisque les musiciens ont publié sur leur compte Twitter un petit message pour Huilo et sa famille : « Ce genre de chose fait que tout ça vaut la peine. Bonjour L is et ton magnifique fils. Amour. » Dans une interview accordée à RTL, Chris Martin, le leader du groupe, a fait allusion à cette jolie vidéo. Il a confié : « Parfois, je tombe sur une vidéo comme celle de cet enfant autiste qui pleure à l’un de nos concerts. Quel joli moment d’humanité, on est content d’y avoir contribué. » PEOPLE il nous les faut ! PUB 13 Tom Cruise fils indigne ? C’est la question posée par The National Enquirer. Le 8 mai, une petite virée en bateau était prévue par le clan Cruise pour rendre hommage à Mary Lee Mapother, la maman de l’acteur, âgée de 79 ans. Celle- ci a passé une belle journée en compagnie de ses proches. Le fils adoptif de Tom Cruise, Connor, avait lui-même pris soin d’organiser cette journée de détente. Parmi les personnes présentes, on peut également citer la sœur de l’acteur, Marian Henry. Seul absent ? Tom Cruise ! « C’est étonnant », a lâché une source, précisant que la star a toujours eu de très bonnes relations avec sa maman. MOMENT MAGIQUE Tom Cruise zappe sa mère GROS CACHET pour passage éclair Blake Lively était présente sur le tapis rouge du Festival de Cannes 2016 pour la présentation du Bon Gros Géant de Steven Spielberg... de façon très furtive. Sans doute l’apparition la plus fugace de toute l’histoire du festival ! Pire : pour cinq minutes de présence, l’actrice aurait reçu la somme de 100 000 dollars de la part d’une marque de cosmétiques, comme le révèle le Daily Mail ! Pour cela, Blake Lively n’a même pas eu à assister à la séance du dernier Spielberg. La comédienne s’en est tout simplement retournée en limousine après s’être montrée dans sa magnifique robe bleue. Sa porte- parole a tout de même tenté de justifier ce passage éclair : « Elle avait un contrat pour aller sur le tapis rouge mais elle n’est pas obligée de rester sur place ensuite pour un événement quelconque. C’est Cannes, c’est comme ça. » Elle est pas belle la vie ? > Magasin & Atelier 29, rue de Sébastopol. Tél. : 27 82 27 > Galerie Nouméa Centre 20, rue A. France. Tél. : 28 81 01 > Anse-Vata 125, Pde R. Laroque. Tél. : 24 16 99 www.maisondelaperle.com Facebook : Maison De La Perle Bracelets Homme - Cuir avec perle de Tahiti. Prix : 35 000 F La Maison de La Perle,

14 DOSSIER La révolution

15 Ils donnent le biberon, déposent les petits à la crèche et leur préparent des purées de légumes. C’est un fait : les pères du XXIe siècle pouponnent ! Des « nouveaux papas » qui se démarquent en refusant de reproduire le modèle du patriarche absent, autoritaire et peu enclin aux câlins. Une véritable révolution ! Sources : Femme Actuelle, IDKIDS, Famili, Maman pour la vie, Doctissimo, Plurielles, Le Point, Psychologies, Dossier Familial En 1985, dans Trois hommes et un couffin, des copains se découvraient la fibre paternelle. Un film qui a marqué une époque, celle où les pères étaient certes aimants, mais totalement dépassés par la prise en charge d’un nourrisson. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts ! Les hommes s’impliquent de plus en plus dans leur foyer, des soins apportés aux enfants à la corvée de vaisselle. Pour preuve : l’augmentation constante de la garde alternée ou des revendications de certains à mieux concilier vie privée et vie professionnelle. Mais qui sont donc ces papas qui bousculent les codes ? « Des hommes qui n’entendent plus to t sacrifier au travail et qui considèrent leur paternité comme une source d’épanouissement, explique Christine Castelain Meunier1, sociologue au CNRS (Centre national de recherche scientifique). Non seulement, les pères veulent être plus présents mais aussi plus impliqués dans l’éducation de leurs enfants. Ce changement tient à la place plus importante que la société souhaite donner aux pères. La loi les incite, par exemple, à prendre davantage de congés pour s’occuper de leurs enfants. » Sans oublier les mamans, qui « ont aussi joué un rôle clé dans cette transformation en acceptant de lâcher du terrain ». Papa dès la naissance Aussi fou que cela puisse paraître, il n'y a pas si longtemps, un homme n’avait pas le droit d’assister à l’accouchement de sa femme. Il devait rester dans la salle d’attente jusqu’à ce que le bébé vienne au monde ! La mère avait alors la responsabilité de tout ce qui avait trait à la famille et aux enfants : éducation, nutrition, santé et affection. La place du père était au « charbon ». À la fois pourvoyeur et chef de famille, il représentait l’autorité et était peu (voire pas) investi dans la vie de ses enfants, et encore moins lorsqu’il s’agissait de bébés. On sait maintenant qu’un enfant a besoin d’un père impliqué dès le tout début de sa vie, et non à un âge qui viendrait après « le temps de la mère ». « Pendant des siècles, l’homme n’a pas été autorisé à participer à l’odyssée exclusivement féminine du portage, du nourrissage et du pouponnage, précise Jean Le Camus, professeur de psychologie à l’Université de Toulouse-II-Le Mirail et spécialiste de la paternité. Il n’avait du reste ni le loisir ni l’envie de s’en mêler : ce n’était pas son affaire, et il avait bien autre chose à faire. » Comme gagner de quoi nourrir sa famille pour commencer. L’entrée en paternité se faisait beaucoup plus tard, lorsque l’enfant commençait à marcher, à jouer et à dire « papa ». « Les temps ont bien changé, poursuit le psychologue. Les hommes s’engagent maintenant dans ce long processus d’accompagnement relationnel qui concerne l’enfant à naître, puis le nouveau-né et enfin le jeune enfant. » s s s des papas

16 Parce qu’ils y trouvent un accomplissement, une valorisation, mais aussi parce qu’ils savent que c’est bénéfique pour leur petit. Papa très présent Aujourd’hui, c’est avec émotion que le nouveau papa trouve sa place dans la vie de son enfant. Cela commence dès la naissance, avec le « peau à peau », moment privilégié entre le nouveau-né et ses parents. Et ça continue à la sortie de la maternité : le nouveau père se reconnaît à sa façon de porter la coque de son nourrisson, telle un trophée durement gagné ! Il n’est pas rare non plus de le voir faire les courses, son bébé lové contre lui dans une écharpe de portage. Les papas du XXIe siècle changent les couches, se lèvent la nuit, vont chez le pédiatre, donnent le bain et plus encore. Ils sont tout simplement heureux de pouvoir partager tant de beaux moments avec ses petits êtres, des moments précieux qui ne reviendront jamais. De même, nombreux sont les papas d’aujourd’hui à choisir de travailler moins d’heures, pour avoir plus de temps à consacrer à leur famille. Certains vont même plus loin : depuis les années 2010, le modèle du père au foyer fait de plus en plus d’émules, notamment aux États-Unis, comme l’atteste une étude du Centre de recherches Pew publiée en août 2014. Elle révèle qu’en 2012, 16 % des personnes qui choisissaient de s’occuper de leurs enfants à domicile étaient des hommes (contre 10 % en 1989). La marque de jouet Lego, toujours raccord avec son époque, vient d’ailleurs de commercialiser une figurine de père au foyer, qui cartonne au pays de l’oncle Sam. « Nous ne répondons à aucune demande qui nous a été formulée. Nous essayons juste de dépeindre notre monde actuel et d’écouter nos consommateurs », a expliqué Soren Torp Laursen, président de Lego Systems, au magazine Fortune. Une figurine qui ne correspond pas encore à l’évolution des schémas familiaux français, sachant que moins de 3 % des hommes sont pères au foyer en Métropole2 (aucun chiffre n’existe pour la Nouvelle-Calédonie...). Re-pères Dans les tout premiers temps de sa vie, le seul repère de l’enfant est sa mère, 67 C’est le pourcentage de pères ayant déclaré être « cap » d’emmener leurs enfants au parc un dimanche pluvieux à 8h30, parce que « maman est fatiguée ». Selon une enquête d’opinion réalisée par la marque de poupées Corolle en Métropole en 2014. Futur papa très investi Martyn Wilkes est un photographe espagnol qui a beaucoup d’humour. Il a en effet eu l’idée de faire poser un futur papa tel une femme enceinte. Et le résultat est vraiment très drôle ! Paco, le modèle et futur père, a voulumarquer le coup lors de la grossesse de sa femme en se prêtant à une expérience plutôt originale. Couronne de fleurs, voilages multicolores et poses lascives : de quoi créer l’illusion comique d’une vraie séance photo de grossesse ! © Martyn Wilkes DOSSIER Source : Neuf Mois « Le père n’est jamais trop présent, jamais trop impliqué dans les soins et l’éducation de l’enfant » Jean Le Camus, professeur de psychologie à l’Université de Toulouse-Le Mirail. s s s

19 Sources : Marie Claire, Neuf Mois avec laquelle il entretient une relation étroite du fait de la familiarité de sa voix et de son odeur. Pourtant, il a très vite besoin d’un autre repère : c’est là qu’intervient le papa. Pour Jean Le Camus, le dialogue entre un nourrisson et son père s’instaure très précocement, sur un mode de communication spécifique, faisant intervenir le toucher et le mouvement. Une façon d’introduire le jeu dans la vie du bébé : « Par ses taquineries, le père incite l’enfant à s’adapter, affirme le psychologue. Il l’encourage ainsi à l’exploration et à la persévérance. » Le fait d’échanger par le biais de chatouilles ou de bagarres simulées développerait en effet la confiance en soi de l’enfant, tout en favorisant sa socialisation par l’apprentissage du respect des règles du jeu. Une ouverture au monde, que la psychanalyse attribue au père, le désignant comme celui qui vient « perturber » le face-à-face fusionnel entre la mère et son petit. Le père joue donc un rôle primordial dans la construction de la pensée de l’enfant, dans la perception qu’il a de lui-même, et donc, dans son épanouissement. Un papa structurant, mais aussi éducateur et proche de son enfant dès le premier âge : telle est l’image de la paternité aujourd’hui. Bonne fête à tous les papas du Caillou ! n 1 Le ménage, la fée, la sorcière et l’homme nouveau, Éditions Stock. 2 Source Insee 2013 DOSSIER Ça groove avec Papa ! Rassemblez plusieurs jeunes papas, leurs petits bouts de chou dans un porte-bébé, et c’est parti pour une séance de « kangagroove » super fun ! Une fois par semaine, à San Diego aux États-Unis, des pères de famille se retrouvent pour danser au rythme de la chanson Play that funky music de Wild Cherry. Et ça donne une sacrée chorégraphie ! L’idée du studio GroovaRoo Dance ? Se servir de la danse pour renforcer le lien entre les pères et leurs enfants. « Dans le ventre, la mère et le bébé bougent sur le même rythme cardiaque, expliquent Amber et Meeshi Anjali, fondateurs du concept. Danser avec son bébé est une extension naturelle de cette synchronisation rythmique vitale. » Outre le fait de passer un très bon moment avec son enfant, ce cours serait aussi bénéfique pour le développement psychomoteur des bébés. Des séances similaires ont b n évidemment proposées aux mamans. Fac book GroovaRoo Dance

DOSSIER 20 Interview Qui sont ces fameux « nouveaux papas » ? Catherine Sellenet : Avec l’expression « nouveaux pères », la société a voulu nommer un changement, l’émergence d’hommes qui n’hésitaient pas à emmener leur enfant au square, à le porter en kangourou, à donner le biberon… Ce phénomène n’est pas si nouveau que cela puisqu’il a débuté dans les années 80. Les psychologues formulaient alors des interrogations folles sur les problèmes d’identité sexuelle et de démasculinisation que cela pourrait engendrer chez les enfants de ces pères plus présents que les autres, les « papas poules ». Quelle est aujourd’hui la place des pères dans la société ? Nous pouvons sciemment nous interroger sur la difficulté d’être père dans une société qui pense encore l’éducation des enfants en s’adressant de façon privilégiée aux mères, sur la place faite aux pères dans les institutions et lors des séparations, pour que les liens père-enfant ne soient pas mis à mal. Comment rester père quand on est loin de ses enfants et faire en sorte que les nouveaux compagnons ne se substituent pas aux pères ? Depuis Jean-Jacques Rousseau, les mères disposent de pléthore de manuels pour les aider. Or, il n’existe quasiment rien pour les pères. Les pages sur le rôle du père ne sont apparues que très récemment dans le livre de Laurence Pernoud2 par exemple. Quand un père s’occupe de son enfant, il n’est pas une mère bis, il paterne. Les papas d’aujourd’hui doivent inventer un nouveau modèle et prendre une nouvelle place. Cette implication des pères dans l’éducation fait-elle évoluer tout le schéma familial ? On peut supposer que les mères se satisfont d’être davantage aidées dans le partage de l’éducation des enfants. Les rôles bougent dans une société où les femmes travaillent autant que les hommes et de nombreux pères n’attendent plus d’être autorisés par leur femme pour prendre place auprès de leur enfant. Mais nous sommes encore loin du phénomène de la double journée pour les pères ! n 1 Aux Éditions Flammarion 2 J’élève mon enfant, Éditions Horay. Quelle est aujourd’hui la place des pères dans la société, alors même qu’ils inventent une nouvelle façon de paterner ? Réponses de Catherine Sellenet, sociologue et psychologue, auteur de Les pères vont bien1. «Le père n’est pas une mère bis » Père impliqué, père sexuellement comblé Voilà de quoi donner envie à ces messieurs de s’investir dans l’éducation quotidienne des enfants ! Une équipe de chercheurs de l’Université de Géorgie aux États-Unis a démontré que les couples qui s’occupent à égalité de leur progéniture sont bien plus satisfaits sexuellement et rencontrent moins de conflits que les autres. Même constat dans les familles où c’est le père qui assume majoritairement la plupart des activités liées aux petits. Cette étude, publiée dans American Sociological Review, précise en revanche que les plus bas niveaux de satisfaction se retrouvent au sein des foyers où ce sont les mères qui assument tout. « La sexualité féminine a des caractéristiques propres, elle r quiert du temps et de l’énergie, explique la sexologue Ghislaine Paris. Si en plus de s’occuper des enfants, la femme gère aussi la majorité des tâches ménagères après sa journée de travail, elle n’a matériellement plus beaucoup de temps à consacrer à une sexualité épanouie. C’est une question de bon sens. » Tout est dit ! Sources : Version Femina, 20 minutes © DR Propos recueillis par Isabelle Cantarero.

21 Source : Le mag by RDC. Photos DR. Papa au fil du temps Père impliqué ou père au foyer : inimaginable dans les années 50 ! Heureusement pour nous les mamans, la place du père au sein de la famille a considérablement changé en soixante ans. Années 50-60 : le pater familias en puissance À cette époque, le rôle du père se limitait à celui du chef de famille autoritaire. Quand Papa élevait la voix, les enfants savaient qu’il valait mieux arrêter immédiatement leurs chamailleries. Les années 50-60 sont celles du « père absent », qui subvient financièrement aux besoins de sa famille et qui ne doit pas montrer ses sentiments, sous peine de perdre sa virilité. Un rôle finalement assez contraignant pour la mère comme pour le père, qui ne peut se laisser aller et partager ses sentiments avec sa femme, et encore moins avec ses enfants, ces inconnus… Années 70-80 : le « papa loisirs » Dix ans plus tard, le flower power et la libération de la femme sont passés par là : le rôle du père prend de l’ampleur et ne se limite plus à ramener de l’argent à la maison ! Plus attentif et moins cantonné dans son rôle de macho, le papa commence (tout doucement) à s’occuper de ses petits. Et c’est surtout dans le jeu que la relation pèreenfant s’installe. Pour autant, il ne s’occupe pas encore des repas ou des nuits agitées de sa progéniture... Années 1990-2000 : émergence du « papa poule » L’évolution se poursuit dans les années 90, dont les débuts sont marqués par le film Allô maman ici bébé. John Travolta représente ces pères de la fin du XXe siècle, plus sensibles, pour qui avoir un enfant représente un vrai épanouissement. Ces années vont de pair avec une augmentation des séparations et des divorces : les papas se battent de plus en plus pour obtenir la garde alternée de leurs bambins. Années 2010 : le « papa impliqué » Aujourd’hui, le concept de père au foyer n’est plus une bizarrerie ! En Métropole, le congé paternité (créé par Ségolène Royal en 2002) permet aux nouveaux papas de poser onze jours de congés dans les quatre mois qui suivent la naissance du bébé. Hélas, ce n’est pas encore d’actualité en Nouvelle-Calédonie... Tout n’est pas parfait, évidemment ! Si le papa ne se lève pas forcément la nuit, il a tout de même le tact de demander si bébé l’a bien faite, sa nuit ! Cette nouvelle génération de pères est plus encline à changer les couches ou à donner le bain, même si certains ont encore du chemin à faire. Quoi qu’il en soit, l’évolution des mœurs suit son cours. Le papa des années 2010 est indéniablement impliqué dès les premiers instants de vie de son enfant.

NOS GOSSES Mon enfant est-il précoce ? «Surdoué », « en avance », « à haut potentiel », « précoce »… Les termes ne manquent pas pour définir un petit qui « percute » plus vite que ses camarades du même âge. En France, c’est la formule « Enfant intellectuellement précoce » (EIP) qui est retenue par l’Éducation nationale depuis 2002, plus politiquement correcte que le terme « surdoué ». Problème : qualifier ces enfants de précoces revient à dire qu’ils seraient simplement en avance et que donc, un jour, ils pourraient être rattrapés par les autres. Ce qui n’est évidemment pas le cas. Au niveau international, le terme « haut potentiel intellectuel » est plus généralement employé, une formule qui peut mettre une certaine pression à l’enfant : s’il a un grand potentiel, il se doit de l’utiliser. Jeanne Siaud-Facchin, psychologue spécialiste des enfants surdoués, a, quant à elle, choisi d’appeler ces enfants les « zèbres »*. Pourquoi ce surnom rigolo ? D’une part, afin d’éviter les terminologies habituelles, trop confuses ou clichés. D’autre part, parce qu’elle trouve ces enfants atypiques, uniques et griffés par la vie comme le sont les équidés du même nom. Les signes qui mettent la puce à l’oreille Il existe des signes caractéristiques que l’on retrouve chez les petits zèbres. Certains se constatent dès la petite enfance. Les bébés zèbres sont en effet très toniques, observateurs, éveillés et petits dormeurs. Ce sont généralement des enfants qui s’expriment très bien, avec un vocabulaire rapidement riche, sans forcément passer par la phase « parler bébé ». Sans oublier leur curiosité débordante : les zèbres commencent à s’interroger très tôt sur des questions métaphysiques (la vie, la mort, l’espace, etc.) et apprennent souvent à lire très jeunes. Quatre-vingtdix pour cent savent en effet lire avant la classe de CP. De grandes capacités d’apprentissage donc, ainsi qu’un sens critique bien affuté. Mais les zèbres présentent aussi des particularités sur le plan affectif : hypersensibilité, empathie, grande lucidité sur le monde qui les entoure et difficultés à avoir une bonne estime d’eux-mêmes. À noter : c’est l’accumulation de ces caractéristiques qui doit amener les parents à s’interroger sur la précocité probable de leur petit. Le zèbre à l’école Lorsque l’on parle d’enfant précoce, on a souvent en tête le cliché du petit génie premier de la classe. Pourtant, la réalité est tout autre : près de la moitié des élèves à haut potentiel ont des difficultés scolaires. Presque un sur deux redouble et plus de 30 % d’entre eux n’arrivent pas aux études supérieures... « L’école éprouve des difficultés sérieuses à faire réussir ces enfants à la hauteur de leur potentiel. Et, plus grave encore, l’école, trop souvent, “maltraite psychologiquement”’ ces enfants qui ne rentrent pas dans le cadre », explique Jeanne Siaud-Facchin. Frustration, ennui, méthodologie pas adaptée sont autant d’éléments qui mènent une partie des zèbres vers l’échec scolaire. Et pour couronner le tout, ils sont souvent victimes de troubles associés à leur précocité, tels que la dysgraphie (difficultés à accomplir des gestes graphiques), la dyslexie ou encore la dysorthographie (trouble persistant de l’acquisition et de la maîtrise de l’orthographe). Ainsi, c’est généralement lorsqu’ils entrent au collège et qu’apparaissent les premières difficultés scolaires que ces enfants sont détectés. Votre enfant vous semble particulièrement éveillé pour son âge ? Il est peut-être précoce. Signes annonciateurs, moyens de le détecter, prise en charge… Voici tout ce qu’il faut savoir pour l’aider à bien vivre cette différence. 22 on aime... PUB Sources : Au féminin, Terrafemina, Psychologies, Les Vendredis Intellos © Thinkstock Avec le lancement d’une nouvelle recette unique sélectionnée pour les îles du Pacifique, NESCAFE innove sur le rayon des instantanés. NESCAFE FINE MOUSSE Commercialisée à partir de mars 2016, cette nouvelle recette « 100 % pur café » offre un instantané unique. Son café 100 % robusta présenté en poudre fine permet d’obtenir une fine mousse qui ravira vos papilles. POUR LES AMOUREUX DE CAFE AU LAIT Ajoutez du lait à votre NESCAFE Fine Mousse et obtenez un goût intensément doux et crémeux. 57 % des Calédoniens buveurs de café au lait préfèrent NESCAFE Fine Mousse. Goûtez-le, vous ne pourrez plus vous en passer !

Les méthodes de détection Hormis le comportement de l’enfant et ses résultats scolaires, seuls des tests de QI permettent de dépister un zèbre. Ces tests étalonnés doivent se dérouler chez un psychologue formé et sensibilisé au sujet. La précocité est généralement définie par un score obtenu au-delà de 125. Actuellement, on utilise principalement les tests mis au point par Weschler, qui diffèrent selon l’âge : - le WPPSI-R concerne les enfants de 2 ans et 11 mois à 7 ans et 3 mois. Il permet d’avoir un diagnostic clair et de mettre des mots sur la situation. Mais aussi de dialoguer avec l’école avant l’entrée au CP. À savoir : les résultats devront être confirmés et affinés par un deuxième test. - Le WISC est utilisé entre 6 ans et 16 ans et 9 mois. L’accompagner au quotidien Une fois le diagnostic posé, un accompagnement adapté est indispensable pour que le petit zèbre s’épanouisse et qu’il fasse de son intelligence si particulière une force. À la maison • Hypersensible, le zèbre a sans cesse besoin d’être rassuré. Soyez donc attentive à son bien-être, sans pour autant lui accorder plus de passe-droits qu’à ses frères et sœurs. • Expliquer sa différence à votre enfant est primordial. Le décalage, l’incompréhension entre lui et ses camarades sont sources d’angoisse. Mettre des mots est un moyen, pour lui, de comprendre cette différence et de l’apprivoiser pour en faire une force. • Permettez à votre zèbre de satisfaire sa grande curiosité : achetez-lui des livres sur les thèmes qui l’intéressent, emmenez-le voir des expositions, à la médiathèque, etc. • Il apprend très facilement, alors profitez-en pour lui faire faire les activités extrascolaires de son choix, comme de la musique, du sport, des échecs, etc. • Attention à ne pas trop le pousser. Votre petit est précoce, mais il n’en demeure pas moins un enfant qui a envie de jouer et de rêver. Il aime être stimulé intellectuellement, mais il a aussi besoin de moments de calme et de détente. • N’hésitez pas à inviter des copains à la maison. Cela évitera l’isolement et l’obligera à s’intéresser aux enfants de son âge. À l’école Le corps enseignant et le psychologue scolaire doivent être prévenus et informés du diagnostic pour s’adapter au zèbre, en demande constante d’apprendre et d’aller plus loin. L’enfant précoce doit en effet être considéré, à l’école comme à la maison, comme un enfant à besoins spécifiques. n L’ accompagnement psychologique Un accompagnement psychologique peut être nécessaire, à la fois pour l’épanouissement de votre zèbre, mais aussi pour celui de toute la famille. En Nouvelle-Calédonie, l’association Moaicaa-AEIP NC vient en aide aux parents de petits (et grands) zèbres, en proposant des permanences mensuelles à la maison de quartier de la Vallée-des- Colons, des groupes de parole et de réflexion, des conférences, etc. www.eip.nc Concernant la scolarisation des zèbres sur le Caillou, Anne-Marie Gobillot,conseillèred’orientation-psychologueauCIO(Centred’information et d’orientation), est la référente EIP pour la Nouvelle- Calédonie. Son rôle consiste à recevoir au CIO les parents et les zèbres scolarisés dans le secondaire, afin de les informer et d’analyser les éventuelles difficultés d’apprentissage inhérentes au fonctionnement cognitif atypique des EIP, avant de les orienter vers des psychologues habilités à effectuer les tests de QI. CIO de Nouvelle-Calédonie, tél. : 27 53 28. * Dans son ouvrage L’Enfant surdoué, l’aider à grandir, l’aider à réussir, Éditions Odile Jacob.

COUPLE Tu n'es pas ma mère ! « Prends un pull chéri, il ne fait pas chaud aujourd’hui », « Tu ne devrais pas te resservir du dessert.. . » C’est plus fort que nous, on se comporte comme une vraie maman avec notre homme. Une conduite qui, à la longue, n’est pas sans risque pour le couple ! Sources : Doctissimo, Elle, Biba Mères poules, parfois étouffantes ou encore intrusives, nous avons du mal à couper le cordon… avec notre jules. Tour à tour inquiètes, protectrices ou autoritaires, on endosse un rôle qui n’est pas toujours sans danger. Car si dorloter son chouchou tout malade ou le soutenir dans un moment difficile va de soi, le materner au quotidien n’est pas une bonne chose ! Mère étouffante Bien intentionnée sans doute, on lui donne des conseils comme si c’était un enfant de dix ans : « Tu devrais manger plus de légumes », « Tu te couches trop tard », etc. On le bichonne, on lui évite les contrariétés. C’est normal, les hommes restent longtemps des petits garçons ! C’est du moins ce qu’on nous répète depuis toujours, à nous les femmes. À nous, donc, de les chouchouter et de nous assurer qu’ils ne manquent de rien, telle une bonne petite maman. Le risque: si l’attitude maternante paraît légitime, elle n’est pas sans effet pervers. À trop vouloir préserver et assister, on entretient l’autre dans ses difficultés. L’excès de maternage étouffe. Il maintient Chouchou dans une dépendance qui ne lui laisse ni la possibilité de s’autonomiser ni d’affirmer sa virilité. À la longue, le couple va régresser. Conseil : le besoin de s’occuper de lui doit prendre une forme plus mature, comme la tendresse, sans forcément gommer l’aspect sexué de la relation. On peut donc le materner, mais de façon ponctuelle, s’il est malade ou déprimé. Et on arrête de tout lui laisser passer par peur du conflit, pourtant structurant dans un couple. Mère castratrice On choisit tout pour lui, on critique s’il ose prendre des initiatives... « C’est un enfant, il faut toujours être derrière lui, sinon il fait tout mal. » Bref, on ne lui laisse pas vraiment d’autonomie ni de libre- arbitre. Et on se comporte telle une mère intrusive, qui ne fait aucune confiance à son enfant. Castratrices, nous ? Peut-être bien... Le risque : se montrer intrusive n’est pas épanouissant pour la relation, dans le sens où l’on exerce une sorte de pouvoir sur l’autre. Ce qui exclut d’emblée la notion d’égalité dans le couple car Jules a toujours l’impression d’être surveillé et contrôlé. Au bout du compte, à force de renier son identité d’homme, il risque soit de déprimer, soit de se révolter (et nous quitter...). Sans oublier que le maternage n’est pas franchement émoustillant : on ne désire pas sa maman ! Conseil : il faut accepter de lâcher du lest. On a tout à gagner à accorder plus de confiance à notre chéri, même s’il ne fera pas les choses exactement telles qu’on le souhaitait. En plus, ne plus prendre tout en charge nous permet de souffler tout en laissant l’Homme s’en sortir par lui-même. Résultat : moins de tension dans le couple et plus de temps pour nous ! D’où vient le besoin de materner ? Réponse de Jean-Paul Mialet, psychiatre et auteur de Sex Aequo, aux Éditions Albin Michel. Celle qui, dans l’enfance, n’a pas eu son compte d’affection, risque à l’âge adulte d’être très maternante. Elle ne peut concevoir les relations que sous « perfusion affective ». Infantiliser son partenaire lui permet d’entretenir une dépendance rassurante. Et cette relation lui donne le beau rôle : elle est celle qui sait, qui est responsable. Une attitude trop enveloppante a souvent pour origine une volonté de prendre le contrôle. C’est donc une forme d’emprise sur l’autre. La solution à long terme est que chacun « grandisse » de son côté, éventuellement en travaillant avec un thérapeute son besoin inconscient de vivre des relations infantilisantes. Tant que ce besoin persiste, on peut rejouer indéfiniment le même scénario. Changer de partenaire n’est pas une solution, car il n’est pas rare de voir des maternés dans un couple devenir maternants dans un autre. 24 © DR

Mère poule Avec la naissance de Junior, on se retrouve à pouponner bébé et… Chouchou. En plein « baby-attitude », on a envie de materner tout ce qui bouge, notre chéri y compris ! On se place alors en « gardienne du foyer », en mère nourricière, dont dépend l’équilibre familial. Le risque : se transformer en maman poule avec son homme n’est pas sans danger. Ne se sentant plus investi en tant qu’adulte et amant, notre homme risque de se sentir désavoué, non désiré et donc indésirable. Jusqu’à peut-être éprouver le besoin de vérifier son pouvoir de séduction sur d’autres femmes... Conseil : bien qu’étant la mère de son enfant (et donc forcément formidable !), il est important de rapidement retrouver son rôle de femme auprès de son homme. Pour cela, on prend soin de soi pour rester désirable et on n’hésite pas à faire garder bébé de temps en temps pour profiter exclusivement l’un de l’autre. n Après un an de test sur une version bêta, « Happy Couple » vient de se lancer. Créée par deux Français et deux Américaines, l’application permet à un nouveau couple de se découvrir dans les moindres détails, ou à un couple d’apprendre à se redécouvrir après une relation déjà entamée. Homme et femme doivent répondre quotidiennement à des questions créées par des psychologues portant sur six thèmes : sexualité, responsabilités, communication, loisirs, émotions et personnalité. Les réponses sont ensuite envoyées au partenaire. Si ce dernier n’est pas d’accord avec la réponse de sa compagne, une fenêtre de discussion apparaît pour discuter de ce désaccord. « Happy Couple » propose également des conseils et des défis simples pour pimenter sa vie de couple. Bien sûr, cette application amusante n’est pas à prendre trop au sérieux ! La clé d’un couple est certes la communication, mais réelle, et non via un smartphone. Disponible gratuitement sur Google Play, l’Apple Store et Windows Store. Une appli pour se redécouvrir © Getty Image © DR

REPORTAGE Vanuatu : les filles font des vagues ! Longtemps dominé par les hommes, le surf se féminise. Surtout chez nos voisins vanuatais, où de plus en plus de « rideuses » font leur apparition. Grâce à son inspirant programme, Vanuatu Surfing Association (VSA) aide les femmes et les jeunes filles à s’émanciper à travers la pratique de ce sport. Nombre d’entre elles sont déjà accros. Enquête sur cette nouvelle vague de surfeuses. Pango, dans le sud de Port-Vila, un samedi après-midi du mois de mars, le vent souffle et le soleil chauffe la peau. Des surfeurs, planche sous le bras, s’apprêtent à se mettre à l’eau. Parmi ces adeptes de sensations fortes, plusieurs femmes scrutent la vague. Si le surf est longtemps resté la chasse gardée de la gent masculine, les temps changent. « À Pongo, les filles sont presque aussi nombreuses à en faire que les gars, contrairement à ce qui se passe ailleurs dans le monde », nous confirme Lorem, surfeuse invétérée. Pourquoi cette exception ? La réponse réside en partie dans l’action menée par le VSA, association de terrain qui vise depuis une dizaine d’années à promouvoir le surf sur l’archipel vanuatais. « Nous sommes fiers d’être devenus la maison des surfeuses, explique Stéphanie Mahuk, trésorière de l’association. Notre objectif est de favoriser une forme de réflexion chez ces jeunes filles. En plus de leur donner les bases indispensables à une éventuelle carrière sportive, nous les encourageons à penser à leur développement personnel et à leur avenir professionnel. » Compétition internationale Et comme si surfer rimait avec succès, ces surfeuses en herbe ont déjà participé à plusieurs compétitions internationales. « Les filles ont été invitées à l’étranger, c’est vraiment super pour elles qui n’ont pas toutes l’occasion de voyager. » Deux d’entre elles rentrent juste du Surfest de Newcastle en Australie. Impressionnées par le niveau des Australiennes, elles nous donnent leurs premières impressions : « Nous étions très nombreuses, confie l’une d'entre elles, chaque fois que j’entrais dans l’eau, je voulais montrer de quoi j’étais capable. » Héroïne d’un jour, l’équipe vanuataise a même participé à un court-métrage et a fait naître des vocations : certaines envisagent désormais une carrière de surfeuse professionnelle. En parallèle, l’association organise des journées d’initiation pendant lesquelles ses adhérentes deviennent des professeurs d’un jour pour des centaines d’étudiantes des établissements alentour. Un moyen de prôner l’autonomisation des jeunes femmes et l’égalité des sexes dans une ambiance bon enfant. Solidarité oblige L’association a mis en place des supports d’information pour faire connaître ses activités et aussi collecter des dons. D’ailleurs, les surfeurs locaux et internationaux sont invités à envoyer leurs vieilles planches. Reconnaissables à leur pointe rose, ces planches retrouvent une seconde vie et sont distribuées gratuitement aux surfeuses de l’archipel. « De plus en plus de femmes pratiquent dans nos îles, c’est prometteur », précise le fondateur du VSA qui veut croire au potentiel des surfeuses vanuataises sur le circuit professionnel féminin. n d d ’ e d U des dan L d s D e leurs s leur u é g d l e a u ta s m 26 Texte et photos : Aude-Émilie Dorion

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30 Maquillage : Elsa Granier, Make up event • Coiffure : Violaine, salon Gil Rouah • Stylisme : Sara Kibangui • Modèle : Clémence • Photos : Thierry Perron • Remerciements : La Maison du livre pour son accueil. Lookée prix à petits

31 • Top bi-matière. Jennyfer, 3 790 F • Jupe zip asymétrique. Etam, 7 400 F • Echarpe imprimée. Jennyfer, 2 390 F • Boucles d’oreilles. Tati, 390 F • Boots rouges. Styleco, 3 125 F Rockstar MODE

32 MODE

33 • Top imprimé bi-matière. Jennyfer, 3 790 F • Pantalon skinny rose pâle. Jennyfer, 4 690 F • Baskets bleues. Styleco, 2 495 F • Ceinture bleue. Styleco, 795 F • Boucles d’oreilles. Jennyfer, 1 390 F • Bague appareil photo. Styleco, 395 F • Sac à main bourse. Tati, 1 690 F Sporty chic

34 • Robe imprimée. Etam, 8 900 F • Sandales bleues. Eram, 2 990 F • Sac à franges. Tati, 2 390 F • Bague fleur. Tati, 990 F Hippy girl MODE

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37 MODE • Robe pull. Tati, 2 290 F • Veste de tailleur. Jennyfer, 5 990 F • Sac à main bleu. Styleco, 2 495 F • Escarpins bleus. Styleco, 2 895 F • Bracelet perles. Jennyfer, 1 790 F • Bague perle. Jennyfer, 1 390 F • Boucles perles. Jennyfer, 1 190 F • Lunettes. Styleco, 595 F Working girl

38 MODE • Chapeau. Etam, 6 100 F • Pull noir. Tati, 1 590 F • Jupe imprimée. Styleco, 2 390 F • Sandales. Styleco, 1 500 F • Bracelets. Jennyfer, 790 F l’unité Folk

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