Femmes : Juin 2016

REPORTAGE Vanuatu : les filles font des vagues ! Longtemps dominé par les hommes, le surf se féminise. Surtout chez nos voisins vanuatais, où de plus en plus de « rideuses » font leur apparition. Grâce à son inspirant programme, Vanuatu Surfing Association (VSA) aide les femmes et les jeunes filles à s’émanciper à travers la pratique de ce sport. Nombre d’entre elles sont déjà accros. Enquête sur cette nouvelle vague de surfeuses. Pango, dans le sud de Port-Vila, un samedi après-midi du mois de mars, le vent souffle et le soleil chauffe la peau. Des surfeurs, planche sous le bras, s’apprêtent à se mettre à l’eau. Parmi ces adeptes de sensations fortes, plusieurs femmes scrutent la vague. Si le surf est longtemps resté la chasse gardée de la gent masculine, les temps changent. « À Pongo, les filles sont presque aussi nombreuses à en faire que les gars, contrairement à ce qui se passe ailleurs dans le monde », nous confirme Lorem, surfeuse invétérée. Pourquoi cette exception ? La réponse réside en partie dans l’action menée par le VSA, association de terrain qui vise depuis une dizaine d’années à promouvoir le surf sur l’archipel vanuatais. « Nous sommes fiers d’être devenus la maison des surfeuses, explique Stéphanie Mahuk, trésorière de l’association. Notre objectif est de favoriser une forme de réflexion chez ces jeunes filles. En plus de leur donner les bases indispensables à une éventuelle carrière sportive, nous les encourageons à penser à leur développement personnel et à leur avenir professionnel. » Compétition internationale Et comme si surfer rimait avec succès, ces surfeuses en herbe ont déjà participé à plusieurs compétitions internationales. « Les filles ont été invitées à l’étranger, c’est vraiment super pour elles qui n’ont pas toutes l’occasion de voyager. » Deux d’entre elles rentrent juste du Surfest de Newcastle en Australie. Impressionnées par le niveau des Australiennes, elles nous donnent leurs premières impressions : « Nous étions très nombreuses, confie l’une d'entre elles, chaque fois que j’entrais dans l’eau, je voulais montrer de quoi j’étais capable. » Héroïne d’un jour, l’équipe vanuataise a même participé à un court-métrage et a fait naître des vocations : certaines envisagent désormais une carrière de surfeuse professionnelle. En parallèle, l’association organise des journées d’initiation pendant lesquelles ses adhérentes deviennent des professeurs d’un jour pour des centaines d’étudiantes des établissements alentour. Un moyen de prôner l’autonomisation des jeunes femmes et l’égalité des sexes dans une ambiance bon enfant. Solidarité oblige L’association a mis en place des supports d’information pour faire connaître ses activités et aussi collecter des dons. D’ailleurs, les surfeurs locaux et internationaux sont invités à envoyer leurs vieilles planches. Reconnaissables à leur pointe rose, ces planches retrouvent une seconde vie et sont distribuées gratuitement aux surfeuses de l’archipel. « De plus en plus de femmes pratiquent dans nos îles, c’est prometteur », précise le fondateur du VSA qui veut croire au potentiel des surfeuses vanuataises sur le circuit professionnel féminin. n d d ’ e d U des dan L d s D e leurs s leur u é g d l e a u ta s m 26 Texte et photos : Aude-Émilie Dorion

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