Femmes : Juin 2016

15 Ils donnent le biberon, déposent les petits à la crèche et leur préparent des purées de légumes. C’est un fait : les pères du XXIe siècle pouponnent ! Des « nouveaux papas » qui se démarquent en refusant de reproduire le modèle du patriarche absent, autoritaire et peu enclin aux câlins. Une véritable révolution ! Sources : Femme Actuelle, IDKIDS, Famili, Maman pour la vie, Doctissimo, Plurielles, Le Point, Psychologies, Dossier Familial En 1985, dans Trois hommes et un couffin, des copains se découvraient la fibre paternelle. Un film qui a marqué une époque, celle où les pères étaient certes aimants, mais totalement dépassés par la prise en charge d’un nourrisson. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts ! Les hommes s’impliquent de plus en plus dans leur foyer, des soins apportés aux enfants à la corvée de vaisselle. Pour preuve : l’augmentation constante de la garde alternée ou des revendications de certains à mieux concilier vie privée et vie professionnelle. Mais qui sont donc ces papas qui bousculent les codes ? « Des hommes qui n’entendent plus to t sacrifier au travail et qui considèrent leur paternité comme une source d’épanouissement, explique Christine Castelain Meunier1, sociologue au CNRS (Centre national de recherche scientifique). Non seulement, les pères veulent être plus présents mais aussi plus impliqués dans l’éducation de leurs enfants. Ce changement tient à la place plus importante que la société souhaite donner aux pères. La loi les incite, par exemple, à prendre davantage de congés pour s’occuper de leurs enfants. » Sans oublier les mamans, qui « ont aussi joué un rôle clé dans cette transformation en acceptant de lâcher du terrain ». Papa dès la naissance Aussi fou que cela puisse paraître, il n'y a pas si longtemps, un homme n’avait pas le droit d’assister à l’accouchement de sa femme. Il devait rester dans la salle d’attente jusqu’à ce que le bébé vienne au monde ! La mère avait alors la responsabilité de tout ce qui avait trait à la famille et aux enfants : éducation, nutrition, santé et affection. La place du père était au « charbon ». À la fois pourvoyeur et chef de famille, il représentait l’autorité et était peu (voire pas) investi dans la vie de ses enfants, et encore moins lorsqu’il s’agissait de bébés. On sait maintenant qu’un enfant a besoin d’un père impliqué dès le tout début de sa vie, et non à un âge qui viendrait après « le temps de la mère ». « Pendant des siècles, l’homme n’a pas été autorisé à participer à l’odyssée exclusivement féminine du portage, du nourrissage et du pouponnage, précise Jean Le Camus, professeur de psychologie à l’Université de Toulouse-II-Le Mirail et spécialiste de la paternité. Il n’avait du reste ni le loisir ni l’envie de s’en mêler : ce n’était pas son affaire, et il avait bien autre chose à faire. » Comme gagner de quoi nourrir sa famille pour commencer. L’entrée en paternité se faisait beaucoup plus tard, lorsque l’enfant commençait à marcher, à jouer et à dire « papa ». « Les temps ont bien changé, poursuit le psychologue. Les hommes s’engagent maintenant dans ce long processus d’accompagnement relationnel qui concerne l’enfant à naître, puis le nouveau-né et enfin le jeune enfant. » s s s des papas

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