Femmes : Mai 2016

à son association Terre d’Ekyog, qui finance des projets liés à l’agriculture biologique, à l’accès à l’eau potable et à la sauvegarde de la forêt amazonienne. Le marché des textiles bio et écologiques ne cesse, lui aussi, de progresser. En 2012, Greenpeace dénonçait les « dessous toxiques de la mode », mettant en cause les substances chimiques utilisées pour fabriquer nos vêtements, notamment dans la « fast fashion*. ». Selon la Banque mondiale, elles seraient responsables de 17 à 20 % de la pollution de l’eau dans le monde… La solution ? Parier sur les vêtements bio et écoresponsables. C’est ce qu’a fait la jeune marque française 1083. Son nom, elle le doit au nombre de kilomètres maximum entre le lieu de fabrication de ses jeans 100 % bio et les acheteurs français. Filage, teinture, tissage et confection : tout est fait en Métropole. Peu d’offre sur le Caillou En Nouvelle-Calédonie, l’offre en matière de vêtements bio et éthiques est encore, hélas, très marginale, surtout depuis la fermeture fin 2014 de la première boutique locale dédiée, Coco Rosie. « Les gens ne voyaient pas encore le réel intérêt de la mode écoresponsable, explique Giada Tomasella, fondatrice du Caillou Vert, enseigne locale de vente en ligne de vêtements bio pour bébés. Ce n’était en tout cas pas ce qui motivait leurs achats à l’époque. » La jeune femme en sait quelque chose. Il y a quelques années déjà, elle avait tenté de convertir les jeunes parents calédoniens aux grenouillères bio et autres. « Malheureusement, c’était encore trop tôt. C’est pourquoi j’ai préféré mettre mon activité en pause. » Jusqu’à aujourd’hui. « Le marché du bio en général prend de l’ampleur sur le Caillou, explique-t-elle. Après l’alimentation et l’hygiène, la tendance devrait investir le domaine vestimentaire. J’ai d’ailleurs déjà de la demande, c’est pour ça que j’ai décidé de rouvrir mon enseigne, mais en ligne cette fois-ci, via Shop.nc. » Giada se défend toutefois de vouloir surfer sur la vague du bio : « J’ai fondé cette boîte car je crois en ce que je vends. J’aimerais réussir à sensibiliser les gens aux pesticides, métaux lourds, etc. utilisés dans l’industrie textile, qui sont absorbés par la peau. Sans oublier les conditions de travail terribles… » Philosophie de vie Jérome Lallemant, fondateur Kass pas la tête, a lui aussi choisi de vendre des vêtements bio et éthiques. « C’était un point essentiel lors de la création de ma marque. Il fallait que je sois dans une démarche globale de développement durable. C’est pour ça que j’ai soigneusement sélectionné des fournisseurs fiables et labellisés. » Pourtant, l’argument du bio n’est que secondaire dans sa stratégie de vente. « Les gens achètent mes tee-shirts pour les messages qu’ils véhiculent via leurs illustrations que je crée. Le bio, c’est un plus, qui entre dans ma propre philosophie de vie en général. Mais ce n’est pas ce qui intéresse vraiment les acheteurs. » Pour l’instant ? Car si en 2016, l’offre sur le Caillou est encore très limitée, le mouvement semble se mettre en marche. Le site bioattitude.nc, par exemple, propose des vêtements bio et éthiques pour bébés et enfants depuis quelques temps déjà, et prévoit de développer ses gammes. De même, la boutique Biomonde Saint-Hubert vient de lancer une marque labellisée de sous-vêtements en bambou bio. n FASHION FOCUS 62 * Désigne le renouvellement, le plus rapide possible, des collections d’articles de mode vestimentaire. Cela concerne le plus souvent des produits peu chers et qui ne sont pas destinés à être conservés d’une saison à l’autre par l’acheteur. …

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