Femmes Avril 2016

Certaines marques de cosmétiques conventionnels rivalisent d’ingéniosité pour nous convaincre que leurs produits sortent tout droit du ventre de Mère Nature. Pour cela, plusieurs techniques de manipulation, euh pardon, de marketing sont utilisées. 1- Le packaging « fraîcheur de vivre » En grandes surfaces ou en pharmacies, il y en a qui en font des tonnes. Derrière les termes « nature », « pur » ou encore « végétal », couplés à un emballage un peu trop verdoyant pour être fiable, ces marques d’hygiène et de soins corporels nous racontent en vérité de belles salades ! Car en regardant de plus près la composition de ces produits, on réalise très vite qu’ils n’ont de naturels que leurs noms. 2- La communication par le « sans » Qui ne s’est jamais laissé tenter par un produit portant la mention « sans parabens », « sans silicones », « sans sulfates » ou encore « aux extraits naturels de » ? Hélas, ces négations rassurantes ne sont souvent là que pour nous faire oublier les ingrédients nocifs présents dans le produit. Pire : ces substances retirées de la composition sont la plupart du temps remplacées par des éléments tout aussi contestables, mais moins connus du grand public. 3- La mise en avant de l’ingrédient “bio” ou “naturel” Il n’est pas rare de voir un produit cosmétique conventionnel affiché fièrement la présence d’un ingrédient bio dans sa composition : « huile d’amande douce bio », « pur beurre de karité », ou encore « tant de % d’ingrédients naturels ». Cela n’en fait pas pour autant un produit bio. De même, le fait d’être élaboré à partir de substances naturelles ne rend pas forcément un produit écologique : les « tant de % » restants, correspondent souvent à des ingrédients bien chimiques, interdits en cosmétique bio. La revanche des poires Toute consommatrice non avertie peut facilement tomber dans le piège du greenwashing. Pour ne plus se faire duper, deux solutions s’offrent à nous. Privilégier les produits labellisés bio Les labels nous offrent des garanties quant à la nature et à la qualité biologique des produits cosmétiques certifiés. Leur présence reste donc (normalement) un gage de confiance (voir page 22). Repérer les ingrédients indésirables Si le produit choisi n’affiche aucun label, le seul moyen de savoir s’il est correct écologiquement parlant est de s’intéresser à sa composition ou à sa liste INCI (International Nomenclature of Cosmetics Ingredients). Le hic ? Les non-initiées n’y comprendront pas grand-chose... Mais comment s’y retrouver dans ce charabia latino-scientifique ? En apprenant à repérer en priorité les ingrédients les plus nocifs (voir encadré). Le site www.laveritesurlescosmetiques.com propose également une sorte de « traducteur » d’ingrédients, très pratique pour les novices en la matière. Enfin, retenons que plus la liste INCI est longue, plus c’est mauvais signe. 26 © DR Un produi t cosmét ique " greenwashing " c'est un peu comme un gâteau au chocolat sans chocolat Décryptage… DOSSIER

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