Femmes Avril 2016

De cette façon, j’ai introduit des marques de qualité – françaises ou européennes – introuvables jusque-là en Nouvelle-Calédonie, notamment pour ce qui est du maquillage bio. Il existe encore peu de choix ici, c’est dommage. » Marjorie n’a d’ailleurs pas hésité à recruter cinq conseillères beauté pour faire découvrir les marques de make-up bio qu’elle commercialise. Frédéric Pratelli a lui aussi compris l’intérêt de développer de nouvelles marques de maquillage vert sur le Caillou : des animations dédiées seront prochainement mises en place en magasins, « l’occasion de répondre à cette nouvelle demande ». Bienfaits naturels Doucement mais sûrement, la beauté biologique s’implante sur le Caillou. Mais s’il est maintenant plus facile de se fournir en produits français ou européens, l’offre en termes de cosmétique verte locale reste minime. « Nous travaillons le plus possible avec des fournisseurs locaux, nuance Fabienne de bioattitude.nc. Il s’agit de produits 100 % naturels en cours de labellisation Bio Pasifika (label bio local), comme ceux par exemple de Ludovic Verfaille (Bi Ne Drehu). Basé à Lifou, cet apiculteur passionné porte une attention particulière à la composition de ses baumes, élaborés à partir de cire d’abeille, de miel et d’huiles végétales bio. Nous sommes dans une relation de confiance et dans une transparence totale. Il ne faut pas oublier qu’un label bio, ça se paye. En Nouvelle-Calédonie, beaucoup de petits producteurs font du bio, mais n’ont pas les moyens ou ne voient pas l’intérêt de faire certifier leurs produits. » C’est le cas de Magali Wicht, herboriste et gérante d’Anutéa, boutique de cosmétiques naturels. « Tous mes soins sont concoctés avec des substances végétales 100% naturelles. J’utilise des huiles essentielles, des hydrolats, des eaux florales. Mes matières premières proviennent principalement de petits fournisseurs locaux ou du Vanuatu. Je ne vois donc pas l’utilité d’obtenir un label bio. » Magali a développé plusieurs gammes complètes de cosmétiques végétales et naturelles, dont une capillaire, à la demande d’un coiffeur de la place spécialisé dans les coupes énergétiques et les soins en aromathérapie. Depuis fin 2015, elle travaille de concert avec Pauline Valdan, esthéticienne. Celle-ci gère la partie « institut » de la boutique Anutéa, Naturline : « Je n’utilise que la gamme éponyme créée par Magali, entièrement végétale et sans substance chimique ou artificielle. Mes clientes apprécient et en redemandent, d’autant plus que Magali peut aussi réaliser des lotions personnalisées minute. » Salons de coiffure ou instituts « green » commencent à fleurir dans Nouméa, la preuve, s’il en fallait, que la beauté naturelle a le vent en poupe. Peut- on pour autant parler de « révolution verte » ? « Il ne faut pas non plus se voiler la face, relativise Frédéric Pratelli. La cosmétique biologique reste pour l’instant une tendance de fond, ne touchant encore qu’une toute petite partie des consommateurs du Caillou. Néanmoins, les techniques ne cessent d’évoluer dans ce domaine, tout comme les consciences. D’où l’importance aujourd’hui de proposer une offre diversifiée, pour que les Calédoniens puissent avoir le choix. » Et le prix dans tout ça ? Certes, ce serait mentir que d’écrire que les cosmétiques bio sont vraiment bon marché en Nouvelle-Calédonie. Un peu plus chers que leurs équivalents conventionnels de grandes surfaces, ils affichent néanmoins des prix corrects, souvent plus bas que certaines gammes de cosmétiques vendues en pharmacies ou en parfumeries. Alors, prête à devenir une « biotista » ? * Selon les données d’octobre 2015 de l’Association professionnelle de cosmétiques écologiques et biologiques Cosmebio. 20 DOSSIER

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