Femmes Avril 2016

Produits de “ bio-té " 17 DOSSIER En seulement dix ans, une véritable diversification du profil des consommatrices de bio s’est opérée. Hier alternatifs et marginaux, les produits de beauté et d’hygiène « green » s’inscrivent désormais dans une consommation dite « classique », ne se référant plus à un mouvement ou à une idéologie activiste. Comment, dès lors, expliquer ce phénomène ? D’une part, par la démocratisation progressive du bio. Mais aussi et surtout par le rôle des médias, loin d’être étrangers à ce fait de société. Au contraire : l’engouement des Françaises pour les cosmétiques bio s’amorce en 2005, suite aux nombreux reportages dénonçant les effets sur la santé des parabens, phénoxyethanol, silicones et autres composés chimiques présents dans les produits d’hygiène et de beauté. En résultent une prise de conscience des consommatrices et une certaine méfiance envers les marques historiques et leurs cosmétiques conventionnels. Aujourd’hui, le succès de la cosmétique bio ne se dément plus. Même si ce marché de niche ne représente que 3 % du marché global des cosmétiques français, l’offre s’est élargie et les gammes se sont étoffées. Et si il n’existait qu’une quarantaine de marques au préambule de la cosmétique bio, aujourd’hui on dépasserait les deux cents. Résultat des courses ? Les produits bio, naturels, écologiques ou éthiques s’invitent en masse sur le marché des cosmétiques, nous laissant souvent perplexes... Comment ne pas se perdre dans la jungle des produits de beauté « verts » ? En gardant déjà en tête que les termes « bio » et « naturel » ne sont pas synonymes, n’en déplaise à certains industriels du secteur, profitant de cette confusion pour nous vendre du « faux green » (voir page 25). Bio ou naturel : la grande confusion On qualifie de « bio » les cosmétiques portant un label (voir encadré page 22). Ces produits répondent donc à un cahier des charges strict concernant leur composition. Tous les labels bio se rejoignent sur certaines exigences : pas de recours aux ingrédients chimiques (silicones, huiles minérales, dérivés pétrochimiques, etc.), aux conservateurs de synthèse et aux OGM ; utilisation de composants naturels dont au moins une partie est issue de l’agriculture biologique ; pas de test sur les animaux. La cosmétique certifiée bio regroupe donc des produits respectueux de l’environnement et composés de substances naturelles ou d’origine naturelle. C’est maintenant que ça se complique : si un produit de beauté bio est forcément « naturel » (95 % minimum du total des ingrédients doivent être naturels ou d’origine naturelle), un produit dit « naturel », en revanche, n’est pas nécessairement bio... Les cosmétiques naturels sont élaborés à partir d’ingrédients naturels, c’est-à-dire issus de la nature (végétaux ou minéraux). En principe, on qualifie de « naturel » tout produit non fait par l’homme. Cela ne garantit pas qu’il soit biologique ou qu’il ait poussé dans des sols dénués de pesticides ou d’engrais chimiques. Sans oublier que tout ce qu’on trouve dans Finie l’époque où les cosm tiques bio n’étaient destinés qu’aux bobos ! Plus glamour qu’à leurs débuts, ils séduisent désormais une clientèle plus variée.

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