Femmes : Février 2015

IL y a déjà du monde à l’intérieur. À l’entrée, coupes de champagne, macarons et petits fours. Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’accueil et la déco sont plutôt girly. On est loin de l’image glauque du sex-shop d’il y a trente ans. Il faut dire qu’à l’époque, les femmes n’étaient pas clientes. Aujourd’hui, tout a changé : le décor, les produits, l’état d’esprit. Des portants avec de jolis dessous, des mini bikinis sur un présentoir, enfin, au mur et sur les comptoirs, les fameux sextoys. Objets design couleur bonbon, aspect silicone doux, rien à voir avec le vibro vendu en page bien-être du catalogue de la Redoute. Si certaines formes sont évocatrices, d’autres en revanche me laissent un peu perplexe. Mais bon, je vais d’abord regarder un peu autour de moi comment ça se passe avant de commencer à poser des questions sans doute idiotes et pour le moins naïves. La première chose qui me frappe est que la jolie boutique est quasiment pleine à craquer, des femmes entre 19 et 65 ans. Souriantes, elles papotent en petits groupes, pour l’instant de tout et de rien, en sirotant leurs bulles. Puis les vendeuses entrent en scène. Ce sont elles qui posent les premières questions. Une stratégie efficace pour entrer dans le vif du sujet et libérer la parole. « Vous connaissez ce modèle ? », interroge l’une d’elles. « C’est un classique, il y a longtemps que je l’ai », répond ma voisine, une jolie brunette d’une quarantaine d’années. « Moi aussi » répond une autre. « Il est vachement bien », commente une troisième. « Moi aussi j’adore ! ». Les réflexions fusent. Le coup d’envoi est donné. De petits groupes se forment autour de jeunes filles qui expliquent le maniement des « jouets » avec un naturel désarmant et surtout très décomplexant. Je suis attentive mais je n’ai encore rien dit. Tout à coup, Laurence qui nous reçoit et devait m’observer depuis un moment, m’interpelle. « Quels sont les sextoys que vous avez déjà ? » Force est d’avouer que je n’en ai aucun. Dont acte. Laurence ne montre aucun étonnement mais mes voisines ne cachent pas leur surprise. Pour ce qui est du conseil, elles sont unanimes : en matière de sextoy comme dans bien d’autres domaines, il y a les fondamentaux. Le basique est de l’avis général le « rabbit ». Je note. À ce stade de la soirée, l’atmosphère est totalement détendue. On parle plaisir féminin mais aussi masculin, jeux de couple sans le moindre tabou, avec naturel et légèreté. D’ailleurs, la majeure partie des femmes présentes sont en couple et curieuses de découvrir ce qu’elles pourraient ajouter à leurs jeux érotiques pour pimenter leur vie de couple et ce, avec la bénédiction de leur partenaire. Une démonstration de strip-tease vient clore la soirée. Des chaises (accessoire quasi-indispensable), sont installées en nombre. Réticentes à participer au départ, les filles se décident peu à peu à suivre les mouvements montrés par une prof de pole dance, pétillante et enthousiaste. L’ambiance est à la rigolade et c’est avec le sourire qu’on se sépare, non sans avoir effectué quelques achats… n 20 J'AI TESTÉ POUR VOUS UNE SOIRÉE ENTRE FILLES POUR DÉCOUVRIR LES DERNIERS SEXTOYS, AUTRES ACCESSOIRES ET JOUETS POUR GRANDES FILLES À LA MODE, ÇA FAISAIT UN BOUT DE TEMPS QUE J’EN AVAIS ENTENDU PARLER SANS OSER Y PARTICIPER. PRATIQUE, SOUS COUVERT D’UN REPORTAGE J’AVAIS ENFIN DE QUOI SATISFAIRE MA CURIOSITÉ AVEC UN ALIBI SOLIDE, SATISFAIRE LA VÔTRE. ME VOILÀ DONC UN JEUDI SOIR AUX PORTES DE PLANETX, BAIE DES CITRONS, EN COMPAGNIE D’UNE POIGNÉE DE COPINES. UNE SOIRÉE À PLANETX Aujourd'hui, tout a changé : le décor, les produits, l'état d'esprit...

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