Femmes : Février 2015

19 19 TÉMOIGNAGES DOSSIER CÉLINE, 35 ANS, ENSEIGNANTE « J’ai toujours voulu avoir beaucoup d’enfants. Quatre au minimum. J’en ai déjà trois et je compte bien continuer ! (rires). Mais je ne me voyais pas maman au foyer à plein temps. Du coup, j’ai fait un choix de carrière en fonction de ma famille. Et je ne le regrette pas. J’ai environ 20 heures de cours par semaine ce qui me laisse largement la possibilité de m’occuper de mes enfants. Je peux quasiment tous les jours les récupérer à l’école et les emmener pour leurs diverses activités extrascolaires. De même, pas de souci pour gérer la maison, les courses… Avec mon mari, nous sommes sur la même longueur d’onde : il travaille beaucoup (il a sa propre affaire) mais il gère son temps au mieux pour être aussi disponible pour nos enfants. Il n’a pas le temps de s’occuper des courses ou de la maison mais nous avons pris une femme de ménage qui me soulage du quotidien. C’est vrai que mener de front carrière professionnelle et famille, ce n’est pas évident et si je n’étais pas prof, je n’y arriverais pas. Mais il était hors de question pour moi de privilégier mon travail. Si l’on fait des enfants, on doit avoir le temps de s’occuper d’eux pleinement ! » n GWENDOLINE*, 42 ANS, MÉDECIN « Je suis mariée mais je n’ai pas d’enfant. C’est un choix que j’assume pleinement même si je sais que beaucoup de gens ne le comprennent pas. Je fais un métier qui me passionne, dans lequel je m’investis pleinement sans compter mes heures. En dehors de mon boulot, je fais pas mal de sport car j’ai besoin de décompresser. Avec mon mari, nous sortons aussi beaucoup : on adore aller au théâtre, au cinéma, écouter des concerts, voir des expos… Si j’avais des enfants, il est clair que je ne pourrais pas tout concilier. Et je tiens à garder une relation privilégiée avec mon époux. Certains penseront que c’est un choix de vie égoïste. Oui, peut-être. Mais je suis heureuse comme ça ! » n MICHELINE, 52 ANS, GÉRANTE D’ENTREPRISE « J’ai travaillé plus de quinze ans comme commerciale. A l’époque, mes trois enfants étaient petits. J’avais un rythme infernal : debout à cinq heures du matin pour le biberon du bébé, un peu de ménage, mettre une lessive en route, préparer le petit déj des deux autres. Pendant qu’ils déjeunaient, je préparais le petit dernier, essayais de trouver cinq minutes pour un café avec mon mari, habillais les plus grands, me préparais en deux secondes. En tant que commerciale, je devais être pomponnée un minimum… Tout le monde dans la voiture, le bébé à la crèche, les autres à l’école. Zut, j’ai oublié de décongeler le poulet pour dîner ce soir…Vous voyez le topo ! Neuf heures au travail à fond et rebelote : récupérer le bébé à la crèche, les petits chez la nounou (qui les récupérait à l’école), et on enchaîne : bébé, travail scolaire, étendre la lessive, le repas, le coucher… A 21 heures, je me posais exténuée devant la télé pour m’endormir illico. Mon mari qui, pendant ce temps, faisait une brillante carrière (sans s’occuper de quoi que ce soit d’autre) a fini par se trouver une petite jeune dispo pour les câlins… Aujourd’hui, je gère une petite entreprise. Ça me demande beaucoup d’investissement mais mes enfants sont grands, j’ai donc un rythme différent et peux m’accorder du temps pour moi et mon amoureux. Si c’était à refaire, je ne sais pas si je ferais les mêmes choix. J’arrêterais sûrement de travailler. A vouloir tout faire, assurer dans tous les domaines, on ne fait rien de bien au bout du compte. » n JEANNE*, 38 ANS, FEMME DE MÉNAGE « Je suis femme de ménage chez des particuliers depuis près de quinze ans. Quand j’ai démarré, mon aîné n’avait que deux ans, il n’allait pas encore à l’école. J’aurais préféré rester à la maison avec lui mais mon mari a perdu son travail. Il fallait une rentrée d’argent. C’est ma mère qui s’occupait du petit pendant que je travaillais. Après, je suis tombée enceinte. Comme mon mari avait retrouvé du boulot, ça a été plus facile. Mais avec trois enfants (j’ai eu des jumeaux), on s’en sortait pas financièrement juste avec le salaire de mon mari. Alors, j’ai repris le travail. Je reconnais que c’est dur. Je me lève très tôt le matin pour m’occuper des enfants et de la maison. Après, il faut que je prenne le bus pour aller le matin chez mes employeurs et pareil à midi car j’ai un deuxième employeur. Et je reprends le bus le soir pour rentrer. C’est long. Et quand je rentre, il faut que je fasse à manger et que je m’occupe des enfants. Mon mari, il est gentil mais il aime pas s’occuper de la maison. C’est donc moi qui fais. Je préfèrerais ne pas travailler mais on n’a pas le choix pour l’instant. J’aimerais ralentir et ne travailler que le matin. Ce serait plus facile. » n * prénoms d’emprunt

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