d’accord, on demande une ouverture ou une fermeture de formation auprès du gouvernement. » Du côté de l’AFBTP, précisément sur les deux cursus proposés – une licence Management de projets et de travaux, la formation la plus élevée sur le Caillou avec un bac +3, et le Deust Conduite de chantier – « la Fédération calédonienne du BTP (FCBTP) a émis une demande et nous avons eu la possibilité de la concrétiser avec l ’aide du Cnam (Centre national des arts et métiers), précise Laurent Cassier, directeur de l’AFBTP. Le souci en NouvelleCalédonie, dans le monde du bâtiment, c’est le manque de personnel qualifié intermédiaire, d’où la création de cette licence en 2021 et du Deust cette année. Ces deux cursus permettent de former d’excellents chefs d’équipe. » Des secteurs qui attirent En théorie, les formations disponibles sur le Caillou répondent à une vraie demande de terrain. Les alternants et les stagiaires trouveront donc un employeur lors de leur formation, et les jeunes diplômés des débouchés. Mais il y a aussi une vérité plus basique : « Le secteur du bâtiment est vieillissant. Il n’attire plus. Avant la Covid, on notait une moyenne d’âge de 43 ans. On a cette image du gars qui travaille sur un chantier, à la dure, mais ce n’est pas forcément le cas », souligne Laurent Cassier. Les professionnels constatent aussi une idéalisation du métier, l’apprenti ayant des idées préconçues sur le quotidien de certaines professions. Électricien, c’est aussi ramper dans des combles sombres, sales, habités par des nuisibles… Peintre en bâtiment, c’est travailler tout le temps avec des relents de peinture et le bras levé. Charpentier, c’est travailler sur des toits en plein été. Métallier, ce n’est pas jouer avec un chalumeau. « Nous avons beaucoup de réorientations à cause de cela », souligne Laurent Pain du lycée professionnel Saint-Marcellin-Champagnat. On trouve donc des secteurs extrêmement porteurs, autant pour recruter des apprentis que pour trouver une entreprise ou du travail et des chantiers à la sortie, comme le domaine de l’électricité : « électricien est un métier très populaire, des deux côtés », confirme Emmanuel Bérart, directeur du CFA. Mais, « il y a aussi des secteurs qui n’attirent pas, comme froid et climatisation, avec pourtant de fortes demandes pour accueillir des alternants, et du travail à la clé ! » Coller à notre époque Les formations proposées s’adaptent également à la mouvance générale du monde du bâtiment, comme l’écoconstruction, la rénovation, le photovoltaïque, le numérique…Rien d’étonnant à ce que trois formations Charpentier bois ouvrent cette année, même si les débouchés restent limités sur le Caillou. Les matériaux biosourcés et durables ont le vent en poupe, évidemment, compte tenu de l’urgence climatique actuelle. « Les Construction Dossier 36
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