On ne voit rien venir et puis c’est trop tard. On découvre un paquet de gâteaux grignoté au fond du gardemanger, on tombe nez à nez avec une blatte en ouvrant le placard bas de la cuisine, on prend la boîte à bijoux de mémé et elle s’effrite entre nos mains, on soulève le drap et on découvre une scolopendre lovée dans le lit. Les nuisibles, on finit tous par s’y frotter. Rats, cafards, termites, mille-pattes… « Tant qu’ils sont dehors, il n’y a pas de souci, mais quand ils rentrent dans la maison, c’est là qu’il faut agir. Chacun sa place ! » commence Patrick Gardes, gérant de DNI, société de détermitage, désinsectisation, dératisation et démoustication. Les « 4 d ». Dans la gamme des insectes indésirables, attention à ne pas mettre tout le monde dans le même piège. « Je ne suis pas pour le fait de tout tuer aveuglément », affirme Patrick Gardes. Et pour cause, sur les 11 espèces de termites recensées en 1974 par l’IRD, seules deux sont nuisibles en s’attaquant au bâti. De même pour les blattes. Plus de 80 % de cafards calédoniens sauvages vivent tranquillement en forêt, participant à l’équilibre naturel, essentiellement en tant que proies. Les cafards domestiques, comme la blatte américaine, ce gros cafard marron, ou la blatte germanique, ce petit cafard beige, sont eux problématiques. Très envahissants, ils se reproduisent rapidement, se glissent partout, et surtout peuvent être vecteurs de maladies. Quant aux scolopendres, leur participation au jardin est essentielle, mais leur présence dans les lits douillets beaucoup moins. De nouveau, des scolopendres endémiques vivent tranquillement dans les sous-bois, mais deux, indigènes, aiment à vivre à nos côtés. Au point parfois de partager notre literie et de laisser un souvenir indélébile. Les termites souterrains À la vue de plusieurs cafards courant sur votre évier, d’un cordonnet de terre remontant un mur, d’une scolopendre un peu trop à l’aise, il est temps d’appeler un professionnel. Les termites ne s’attaquent pas à l’homme, ne détruisent pas nos stocks alimentaires, ne transmettent pas de maladies, mais les dégâts qu’ils provoquent dans le bâti peuvent coûter très cher. Il existe deux sortes de termites nuisibles : les termites souterrains et les termites de bois sec. Les termites souterrains ont été importés en Nouvelle-Calédonie et provoquent de très gros dégâts très rapidement. Un nid peut abriter « des centaines de milliers d’individus » selon le rapport termites de l’Union fédérale des consommateurs de Nouvelle-Calédonie datant de 2007. Pour Hervé Jourdan, écologue des insectes à l’IRD, « il faut considérer qu’il y a une seule colonie dans tout le Grand Nouméa, avec plusieurs Construction Dossier 48
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