OUTDOOR Focus Métier 28 nous permet de nous déplacer à l ’intérieur de la couronne de l ’arbre, le houppier, la partie branchue, et de descendre en rappel ». Il y a aussi la longe de maintien qui « nous aide à nous déplacer dans l ’arbre et nous stabilise lors des actions de coupe ». Les élagueurs montent et descendent régulièrement, ils utilisent donc des systèmes spécifiques de grimpe. Et comme le métier est particulièrement dangereux, ils utilisent deux cordes de maintien : « une longe souple et une longe armée », une corde avec un câble en acier afin d’éviter tout accident lors de l’utilisation des outils. Enfin, pour grimper, l’élagueur s’équipe de griffes, sortes d’attelles à attacher aux chevilles avec un pic latéral qui rentre dans l’écorce de l’arbre. « Ce sont des alliés indispensables à l ’ascension des fûts lisses comme les palmiers, les pins colonnaires. » …et de lames Évidemment, les équipements de protection individuelle font eux aussi partie de la panoplie, avec un casque, des vêtements anti-coupure. « Ce sont des vêtements en fibres de Kevlar qui, en cas de contact, bourrent la cloche d’embrayage et bloquent la chaîne de la tronçonneuse. » La rigueur de Thomas Rizzi en termes de sécurité s’applique à l’entretien de ses outils de coupe. Son matériel est graissé, nettoyé, entreposé avec précaution après chaque chantier. « J’affûte moi-même, à la main, mon matériel de coupe. Sinon, c’est comme si on essayait de couper un oignon avec un couteau à beurre. » On imagine mal un chef cuisinier travailler avec des couteaux non aiguisés. « La priorité numéro un, c’est de ne pas se blesser, donc, de ne pas se presser. » La majorité des accidents de travail sur les chantiers ont lieu quelques minutes avant la fin, l’ouvrier accélérant le rythme pour terminer sa tâche à tout prix. « Si je me dis “Allez Thomas, accélère, tu as bientôt fini’’, j’arrête toutes les machines et je reviens le lendemain. » Thomas travaille avec des scies et des tronçonneuses « conçues pour être utilisées d’une seule main » et une tronçonneuse d’abattage, un engin de grosse cylindrée. Élaguer se fait à deux L’un de ses outils préférés reste la scie à main. « Ce sont des lames extrêmement tranchantes que je fais venir du Japon pour ébrancher les pins colonnaires et pour toutes les branches d’un diamètre inférieur à dix centimètres. Cela permet de gérer la coupe, l ’outil est plus maniable. Et c’est agréable de travailler sans bruit. Enfin, ça évite d’avoir 5 à 6 kilos sur le dos. Ça ne vole pas une tronçonneuse ! » Autre paramètre de sécurité essentiel, le binôme. Les élagueurs travaillent toujours à deux. Pour sécuriser la descente des branches, pour les gérer une fois au sol, mais aussi pour assurer en cas de pépin. « Mon coéquipier est au sol. Lorsque l ’on est amené à travailler dans des conditions spécifiques, audessus d’un toit, de lignes électriques, d’un jardin, on utilise la technique de la rétention : c’est une corde qui assure la descente de la section, et qui est gérée par la personne au sol. » D’autant que certaines sections peuvent peser quelques centaines de kilos. Passion des gros arbres En dix ans de vie professionnelle,Thomas Rizzi a pu réaliser des chantiers impressionnants ou originaux, comme abattre un manguier autour duquel la propriétaire Afin de valoriser les déchets verts, Thomas a lancé sa scierie artisanale. Il propose de belles pièces de bois. © Delphine Mayeur
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