On laisse son jardin vivre, sans tailler les « mauvaises herbes » à tout prix, sans tondre tous les quinze jours, voire même en laissant des petites zones de friche qui attireront les ravageurs, lesquels, alors, n’iront pas dans votre potager, et les auxiliaires qui se régaleront des ravageurs. Et on ne met aucun produit chimique. Laissons la nature agir seule ! « En NouvelleCalédonie, si on laisse bien les insectes travailler, il n’y a pas de pucerons. Il existe une trentaine de pucerons sur le Caillou, toutes importées. Elles peuvent toutes être mangées par les auxiliaires », affirme Christian Mille. De même pour la pollinisation : « Il n’y a pas de déficit de pollinisation en Nouvelle-Calédonie, les insectes, si on laisse faire le jardin, suffisent largement, complète Hervé Jourdan. Les ressources sont d’abord chez nous. » 56 Ils ont collaboré à cet article Le Jardin Calédonien, l’IAC, l’IRD. Le piège à phéromones Les pièges à phéromones font partie de l’attirail de la lutte biologique. Dans un piège, les phéromones sexuelles de l’insecte visé sont lâchées. Les mâles sont alors irrésistiblement attirés et se retrouvent piégés. Une autre technique consiste à pulvériser les phéromones dans le jardin, les mâles sont alors submergés de beaucoup trop de phéromones sexuelles et ne sont plus capables de détecter les phéromones sexuelles d’une vraie partenaire. La reproduction, alors, ne se fait pas. La mouche syrphe La mouche syrphe ressemble à une abeille, jaune et noire, mais son vol est très différent : elle a la capacité de voler en stationnaire. Les larves de syrphe « se bâfrent de pucerons ! » sourit Christian Mille, entomologiste. La mouche syrphe se plaît sur les astéracées : pissenlit, marguerite, laitue, Bidens pilosa… « La femelle pond ses œufs parmi les colonies de pucerons, la jeune larve se nourrit directement des pucerons jusqu’au stade pupal qui termine le cycle par l’émergence d’un adulte » lit-on dans Animaux nuisibles et utiles des jardins et vergers de Nouvelle-Calédonie, de Christian Mille, édité en janvier 2011 par la Société entomologique de Nouvelle-Calédonie. La chrysope verte ou brune Bien que moins connue que la coccinelle, la chrysope est un insecte très réputé auprès des jardiniers. Avec son corps frêle et allongé et ses ailes transparentes et nervurées, on la reconnaît facilement. Mais surtout, « elle est très efficace contre de nombreux ravageurs, commence Christian Mille. Ce sont les tigres de la jungle ! Leurs larves attaquent pucerons, cochenilles, punaises, aleurodes… Elles possèdent une grande gamme de proies, elles sont opportunistes et généralistes. » Les chrysopes adultes consomment le nectar, on privilégie donc les plantes mellifères pour attirer des chrysopes dans son jardin. Dossier Des larves de coccinelles calédoniennes (à droite), sont en vente au chalet du Jardin Calédonien dans des tubes (à gauche). Outdoor
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