Construire Mars 2022

Construction Focus Métier 49 j’ai retrouvé les odeurs de mon enfance, même si la NouvelleCalédonie est évidemment très différente des Antilles. » Pour devenir chargé d’opérations, pas de diplôme spécifique ou de voie professionnelle tracée. « Certains sont des techniciens du bâtiment, d’autres ingénieurs. La formation d’architecte apporte une formation assez généraliste, entre l ’histoire de l ’art, la résistance des matériaux, la sociologie…Lorsque l ’on sort de l ’école après cinq ans d’études, on est très jeune, sans expérience. Il me semble que ces cinq ans d’études ne suffisent pas à appréhender la totalité du métier et des compétences nécessaires. C’est un métier très complexe. Personnellement, je me suis orientée assez vite vers la maîtrise d’ouvrage. » Après un premier emploi à Gap, en France, Laurence a besoin de voyages. Les tropiques la rappellent à eux, et la voilà en Nouvelle-Calédonie. Elle entre à la Secal et travaille en relation avec le FSH, comme sur le projet du quartier de Jacarandas, à Dumbéa. Puis la jeune architecte s’éloigne de son milieu de prédilection durant huit ans en s’installant à Hienghène pour travailler pour une association qui a pour ambition de développer la zone, autant socialement qu’économiquement. « Nous accompagnions les associations locales, nous travaillions sur les aménagements, l ’environnement, les projets économiques… ». Autant d’expériences qui développent ses capacités relationnelles. Trait d’union Un atout majeur dans son poste de chargée d’opérations, le trait d’union entre tant de corps de métiers et de personnalités. Et puis, « le chargé d’opérations n’est pas un technicien spécialisé, il a une vision très large du BTP tout en s’appuyant sur les spécialistes, explique Laurence Ribot. Il y a une part de technique, c’est certain, mais c’est beaucoup de relationnel, d’échanges, de synthèse, d’analyse. Comme un chef d’orchestre. Et à la fin, il prend des décisions. » Un emploi extrêmement riche et varié où les réunions s’enchaînent, entrecoupées de visites de chantier et de travail de bureau. Laurence Ribot est confrontée à un milieu très masculin. « En 25 ans, je n’ai croisé que deux femmes ouvriers sur les chantiers. Même si aujourd’hui l ’encadrement reste très masculin, il y a de plus en plus de femmes. Et c’est peut-être plus simple pour moi qui suis le client, à la maîtrise d’ouvrage. Mais quand on connaît ses dossiers, que l ’on est compétente, on est respectée. C’est un métier épanouissant. » Les Villas des Palmiers, un chantier original mêlant béton de terre et maisons très ouvertes. De quoi plaire à Laurence Ribot.

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