Construire | Octobre 2021
O uvrir le robinet et voir couler une eau claire et potable. Quel luxe. L’eau potable de Nouvelle-Calédonie est gérée par les mairies, certaines d’entre elles donnent une délégation à une entreprise spécialisée. La Calédonienne des eaux alimente un peu plus de 200 000 Calédoniens. La responsabilité qui incombe à cette société, dépendant du groupe international Suez, est énorme. L’eau est donc analysée. « 200 à 300 analyses par an sont réalisées sur Nouméa par exemple », explique François Dufourmantelle, directeur technique de la CDE. Et les résultats se doivent de correspondre à des normes. Les normes en matière d’eau potable en Nouvelle-Calédonie dépendent d’une réglementation locale de 1979. Obsolète, évidemment. « Très peu de paramètres ayant un impact sur la santé du consommateur sont pris en compte dans ce texte, les paramètres cités ne sont pas suffisants. À titre d’exemple, nous pouvons prétendre qu’une eau de mer est potable si l ’on s’en tient exclusivement aux critères définis par cette réglementation ! » affirme la Direction des affaires sanitaires et sociales de Nouvelle-Calédonie dans le document de 2016 : « Elaborer et mettre en œuvre un plan de sécurité sanitaire des eaux ». Pas d’inquiétude, cela coule de source, les distributeurs d’eau potable s’alignent sur les normes européennes pour fournir de l’eau de bonne qualité. L’eau du robinet est désinfectée En tant que clients d’une société de traitement des eaux potables, nous n’avons pas trop de souci à nous faire en ce qui concerne les bactéries pathogènes. En effet, toutes les eaux sont désinfectées. L’eau qui coule du robinet contient toujours du chlore. Cette molécule chimique présente plusieurs avantages : elle n’est pas toxique, elle désinfecte efficacement l’eau et elle possède un pouvoir rémanent ce qui la maintient dans l’eau jusqu’au robinet, assurant qu’aucune bactérie ne se développe tout au long des conduites. Son seul défaut, son goût. Mais tout est une question d’habitude. « Aux Etats-Unis, les gens ont tellement l ’habitude de ce goût de chlore, qu’une eau non chlorée leur paraît mauvaise… », sourit Laetitia Chavance, responsable des opérations chez Epureau, société spécialisée dans le traitement et la filtration des eaux pour les professionnels. Pour ceux dont l’idée de boire du chlore déplaît, sachez qu’il est très volatil. Laissez une heure la carafe ou le verre d’eau à l’air libre, et le chlore se sera volatilisé. À Nouméa, du fer mais une eau de qualité Pour ce qui est des autres composants que l’on peut trouver dans l’eau potable, cela dépendra de son lieu de consommation. « La qualité de l ’eau dépend de la source », précise François Dufourmantelle. De nombreux paramètres Construction Dossier 13
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