Construire Avril 2021

S i le portail est délabré, la façade un peu décrépite, c’est parce que le couple qui a acquis cette ancienne villa du Trianon n’a pas terminé les travaux de rénovation. Quand G. et M. ont racheté cette bâtisse de 1896, plusieurs propriétaires successifs avaient fait de cette maison coloniale de bois, de pierres et de briques un amas inattendu. Un fatras de faïences, de couches de plâtre, de morceaux cachés, de morceaux ajoutés… G. et M. ont tout repris de zéro, remettant à vif les pierres bleues qui font les murs de la maison, les briques rouges qui cerclent les entrées, le kohu qui habille le faux plafond, le cerclage métallique qui tient la demeure. Et les voilà repartis sur de nouvelles bases pour reconstruire comme ils aiment, comme ils l’entendent. Une décoration contemporaine, un poil industrielle, et tout à fait rétro. « Je pense qu’on lui donne une seconde vie », estime le propriétaire en regardant son logis. Mais pour en arriver là, c’est tout un cheminement. Classée ? Inscrite ? Il faut déjà se demander si la bâtisse est classée au patrimoine. Si c’est le cas on parle de restauration : il faut garder le plus possible l’existant. Des aides et des conseils sont disponibles via les institutions. La bâtisse peut être inscrite au patrimoine, un niveau un peu moins élevé d’intérêt patrimonial. Ici encore, aides et conseils seront proposés. Dans les deux cas, un cadre légal régit les travaux. Enfin, si la bâtisse est ancienne mais n’est pas classée, on parle davantage de rénovation. « Heureusement que notre maison n’était pas classée, cela nous a permis de faire ce que nous voulions, comme créer de grandes ouvertures, mettre des baies vitrées… », racontent G. et M. De manière générale, il vaudra toujours mieux se tourner vers des spécialistes : « Souvent, des matériaux nobles étaient utilisés, comme le bois, la pierre, la brique... Il faut donc faire appel à des professionnels qualifiés. Il n’y a pas que les matériaux qui comptent, mais aussi le savoir-faire », affirme Laurent Fayard, ingénieur en charge des constructions historiques au service Patrimoine historique et culturel de la province Sud . Ce qui ne se voit pas Avant d’entamer des travaux, il est essentiel de se poser les bonnes questions. Notre architecte conseil prévient : « Ce qu’il faut regarder en premier lieu, c’est la viabilisation d’une maison. Ce qui se voit n’a pas trop d’importance, ce qui importe vraiment, c’est ce qui ne se voit pas : électricité, D ossier Construction 58 Les soubassements en briques des maisons anciennes assuraient une bonne ventilation des bâtisses, et donc évitaient moisissures, termites et autres désagréments. Lors d’une rénovation, il est important de préserver ces soubassements.

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